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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Déclaration au nom de l'UE concernant la dimension africaine dans les travaux du Conseil de sécurité prononcée devant le Conseil de sécurité des Nations unies

Date du discours : 30-03-2005

Lieu : New York

Orateur : Marc Bichler

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


Monsieur le Président,

J'ai l'honneur de prendre la parole au nom de l'Union européenne. Les pays en voie d’adhésion, la Bulgarie et la Roumanie, les pays candidats à l’Union européenne, la Turquie et la Croatie* , les pays du Processus de Stabilisation et d’Association et candidats potentiels, l’Albanie, l’ancienne République Yougoslave de Macédoine, la Serbie Monténégro, ainsi que l’Islande et la Norvège, pays de l’AELE, membres de l’Espace Economique Européen, se rallient à cette déclaration.

Monsieur le Président,

L'Union européenne tient à vous remercier pour avoir organisé le débat d'aujourd'hui, qui permet de faire le point sur la dimension africaine dans les travaux du Conseil de sécurité. Au cours de ce mois, le Conseil de sécurité a traité de questions concernant l'Afrique pratiquement chaque jour. Il y a malheureusement de bonnes raisons à cela. De larges parties de l'Afrique restent en proie à des conflits armés, qui compromettent la stabilité à long terme du continent tout entier, sans parler des souffrances injustifiables que ces conflits infligent aux populations. La grande majorité des plus de 65 000 personnes faisant partie des opérations de maintien de la paix des Nations unies est déployée en Afrique. Une nouvelle mission est en cours de déploiement au Soudan; d'autres devront être renforcées ou décidées dans un avenir proche.

L'Union européenne estime que favoriser une paix et une sécurité durables en Afrique, condition préalable à un développement économique et social durable, constitue l'une des tâches principales de la communauté internationale en général et du Conseil de sécurité en particulier. Nous attachons une grande importance à notre partenariat multidimensionnel avec l'Afrique et sa population. Réunis à Bruxelles les 22 et 23 mars, les Chefs d'État ou de Gouvernement ont souligné l'importance particulière de l'Afrique en 2005. 

Monsieur le Président,

Le Conseil de sécurité porte la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. La contribution importante qu'il apporte à la paix et à la sécurité en Afrique serait certainement enrichie d'une coopération et d'une coordination accrues au sein des partenariats mis en place entre les Nations Unies, l'Union européenne, l'Union africaine et des organisations sous-régionales pour ce qui est de la prévention, de la résolution et de la gestion des conflits, y compris pour ce qui est des causes profondes des conflits. De nouveaux modèles de partenariats flexibles ont déjà été très précieux à cet égard, comme en témoignent les missions africaines au Burundi (MIAB) ou au Soudan (AMIS I et II).

L'Union européenne estime en outre que, au-delà des partenariats et de la coopération pratique, les liens institutionnels entre les Nations Unies et l'Union africaine doivent être renforcés, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité. Au vu du nombre de conflits en Afrique et de leur complexité croissante, ces liens institutionnels pourraient optimiser l'efficacité des efforts accomplis par la communauté internationale, en s'appuyant sur les avantages comparatifs des organisations régionales et sous-régionales et sur leurs complémentarités avec le système des Nations Unies. A cet égard, l'Union européenne se félicite que, dans sa déclaration du 19 novembre 2004, le président du Conseil de sécurité ait invité le Secrétaire général à envisager de nouvelles modalités de coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Union africaine.

Moins de trois ans après sa création, l'Union africaine a réalisé des progrès considérables en tant qu’interlocuteur continental crédible et légitime pour l'Afrique et a gagné le respect de la communauté internationale. L'Union africaine a assumé avec résolution des responsabilités et le rôle de chef de file dans le traitement de quelques-uns des nombreux conflits armés auxquels le continent africain est en proie depuis si longtemps. Les efforts qu'elle consent pour stabiliser la situation au Darfour sont une illustration récente de cette ferme détermination.

Monsieur le Président,

L'Union européenne est fermement résolue à renforcer le dialogue avec l'Union africaine, à établir des liens institutionnels et à élaborer un programme opérationnel, notamment en matière de paix et de sécurité, dans le droit fil de la déclaration faite le 20 juillet 2004 par le président du Conseil de sécurité sur la coopération entre l'ONU et les organisations régionales dans les processus de stabilisation.

En novembre 2004, l'UE a adopté un plan d'action relatif au soutien à la paix et à la sécurité en Afrique, qui recense les moyens pratiques permettant d'aider les organisations africaines à se doter de capacités autonomes de prévention et de gestion des conflits. L'UE a offert un soutien humain et financier, mais aussi logistique, technique et politique, à la plupart des processus de paix et de médiation en Afrique. Alors que des observateurs militaires des Etats membres de l'UE participent à toutes les opérations de maintien de la paix de l'ONU en Afrique, nous soutenons également un certain nombre de missions de maintien de la paix décidées et menées par l'Union africaine ou des organisations sous-régionales. Pour rendre plus aisé l'octroi d'un soutien financier à ce type d'opérations, l'UE a créé, à la demande de l'Union africaine, la Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique, un instrument de développement doté de 250 millions d'euros qui est pleinement opérationnel depuis juin 2004.

Monsieur le Président,

Avant de conclure, permettez-moi de mentionner brièvement quatre domaines spécifiques, dans lesquels l'Union européenne estime que le Conseil de sécurité devrait intervenir d'une façon rapide et résolue pour éviter la prolongation des conflits armés et des souffrances des populations: la nécessité de mettre fin à l’impunité, le respect plus strict des embargos sur les armes, la lutte contre la prolifération des armes de petit calibres et l’importance de soutenir efficacement les programmes de DDR.

Monsieur le Président,

Si la responsabilité du progrès en Afrique incombe au premier chef aux dirigeants et aux populations, permettez-moi de conclure en répétant que l'Union européenne préconise un renforcement des relations et un élargissement des partenariats entre les Nations Unies, l'Union africaine et les organisations sous-régionales, notamment dans les domaines de la paix internationale et de la sécurité collective.

L'Union européenne, quant à elle, est prête à renforcer ses relations avec l'Union africaine pour mettre en place un véritable partenariat stratégique et institutionnel fondé sur les principes de la maîtrise de son destin par l'Afrique, d'une collaboration pleine et entière, de l'égalité et de la légitimité.

Merci, Monsieur le Président.

*  La Croatie continue à participer au Processus de stabilisation et d'association.



Dernière mise à jour de cette page le : 31-03-2005

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