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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Discours de Marie-Josée Jacobs, Ministre de l'Égalité des chances, à l’occasion de la 3ème réunion du Groupe des Commissaires "Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination et égalité des chances" - 8 mars 2005

Date du discours : 08-03-2005

Lieu : Strasbourg

Orateur : Marie-Josée Jacobs

Domaine politique : Emploi, politique sociale, santé, consommation

Réunion : Session plénière du Parlement européen


Monsieur le Président de la Commission européenne

Mesdames, Messieurs les Députés

Mesdames, Messieurs les Commissaires,

Mesdames, Messieurs,

Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur Barroso de son invitation chaleureuse pour célébrer cette journée internationale des femmes. (Je remercie également les honorables représentants du Parlement européen. )

D’abord je tiens à vous faire part de l’état d’avancement des débats aux Nations-Unies sur la mise en œuvre de la Plate-forme d’action de Pékin

A New-York, dix ans après Pékin, la réaffirmation pure et simple de la déclaration et de la plate-forme d’action ainsi  que des documents issus de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale s’est avérée difficile. Il y avait fort à craindre que les engagements ne soient dilués.

Les ministres des 25 Etats membres, les pays en voie d’adhésion, les pays candidats ainsi que  les 3 pays de l’Espace Economique Européen, en collaboration avec Madame Anna Zaborska, Présidente de la Commission parlementaire des droits de la femme et de l’égalité des chances et Monsieur Vladimir Spidla, Commissaire chargé de l’Emploi, des affaires sociales et de l’Egalité des chances réunis à Luxembourg, ont unanimement  convenu de transmettre un message fort en faveur de la réaffirmation totale, non équivoque et universelle de la plate-forme. Cette cohésion a pu être maintenue à l’ONU face aux amendements présentés par les Etats-Unis visant à compléter et interpréter le texte de réaffirmation préparé par le Bureau. Les Etats-Unis entendaient préciser que ces textes ne créent pas de nouveaux droits humains internationaux.

Cet amendement a été rejeté par la totalité des Etats membres de l’Union européenne et par la majorité des délégations régionales rassemblées à  l’ONU. Cet ajout, proposé par les Etats-Unis, n’était pas acceptable pour l’Union européenne compte tenu du fait  qu’il vise à donner une interprétation à la plate-forme de Pékin.

L’Union européenne  n’a cessé de souligner que, pour sa part, il ne faisait aucun doute que la déclaration et la plate-forme de Pékin demeureraient le cadre politique de référence pour l’ensemble de ses actions ayant pour objectif l’égalité entre les femmes et les hommes et que, parallèlement, le CEDAW constitue le cadre juridique contraignant en matière de droits fondamentaux des femmes.

Les Etats-Unis ont finalement retiré leur amendement vendredi soir.

Je tiens à remercier Madame la Présidente et les Membres du Parlement Européen ainsi que la Commission pour les efforts entrepris pour soutenir la présidence luxembourgeoise dans cet exercice difficile.

Je dois dire que la solidarité mondiale des femmes était immense pour réaffirmer la déclaration et la plate-forme d’action de Pékin.

L’Union Européenne a clarifié la stratégie en matière d’égalité entre les femmes et les hommes en précisant que des actions spécifiques et de l’intégration de la dimension du genre devaient être considérées comme des perspectives dans tous les domaines politiques. Les mécanismes institutionnels au niveau européens et nationaux constituent les principaux vecteurs. Il est important de les évaluer régulièrement pour avoir une visibilité du progrès des politiques de l’égalité des chances. Dans ce contexte, l’Union européenne continuera à affiner et à développer des indicateurs ventilés par sexe. Pour évaluer le progrès, des outils efficaces sont nécessaires afin de suivre l’évolution des objectifs stratégiques et afin d’accroître l’efficacité de futures activités. Un des outils précieux constitue le « Rapport de la Commission au Conseil, au Parlement européen, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur l’égalité entre les femmes et les hommes» qui est établit annuellement.

Au niveau de l’égalité entre les femmes et les hommes en ce qui concerne l’emploi, l’économie et la pauvreté, l’UE s’est engagé à lutter contre l’exclusion sociale et à surmonter les obstacles à la participation des femmes au marché de l’emploi.

L’écart de salaire entre les femmes et les hommes reste élevé. L’application de la législation sur l’égalité de traitement et de rémunération devrait être soumise à un contrôle régulier et efficace qui serait à inclure dans le pilier cohésion sociale.

Le maintien de la cohésion sociale exige une analyse sous l’aspect du genre pour réduire non seulement les disparités entre les femmes et les hommes, mais également entre les populations autochtones et immigrées, voire transfrontalières.

Face au défi que représente le déséquilibre démographique, la participation des femmes à des emplois de qualité doit être encouragée. Cette participation est liée au problème de garde d’enfants et de personnes dépendantes et exige un partage équitable des responsabilités entre hommes et femmes. En même temps, les conditions de vie et les conditions de travail ne devraient pas démotiver les jeunes femmes et hommes à devenir parents.

Le Rapport de la Commission sur l’égalité entre les femmes et les hommes appuie maints de ces constats. Le troisième volet de la déclaration couvre les droits humains, la paix, la violence, la traite des êtres humains et d’autres domaines critiques.

La déclaration considère l’égalité entre les femmes et les hommes comme un principe fondamental de démocratie. Nous avons convenu de garantir à toutes les femmes et filles, y compris les femmes migrantes, la pleine jouissance de tous les droits humains et libertés fondamentales, et de développer des stratégies et des critères d’évaluation spécifiques destinés à mesurer les progrès réalisés.

Nous souhaitons réaffirmer notre volonté de mettre au point des méthodes préventives pour lutter contre la violence fondée sur le sexe et la traite des êtres humains en vue de toutes formes d’exploitation, notamment de leur exploitation sexuelle, et d’assurer le suivi de leur mise en oeuvre.

Plus concrètement, les États membres de l’Union européenne ont convenu de renforcer les mesures permettant de faire face à l’ensemble des facteurs favorisant la traite des femmes et des filles. Ils entendent notamment consolider la législation en vigueur de manière à mieux protéger les droits des victimes, de poursuivre et punir les auteurs par des mesures tant pénales que civiles, et d’adopter un ensemble de mesures destinées à décourager la demande.

Le Luxembourg s’est engagé à prendre en compte, durant sa présidence, l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’évaluation à mi-parcours des résultats de la stratégie de Lisbonne et d’appuyer l’établissement d’une stratégie pour les cinq ans  à venir.

L’intégration des questions de genre dans le processus de Lisbonne constitue une obligation et un engagement en vertu des articles 2 et 3 du Traité. Par ailleurs la Commission européenne a souligné dans son rapport présenté au Conseil européen de printemps en mars 2004, que la compétitivité européenne risque d’être entravée par la lenteur des progrès réalisés en faveur de l’égalité des sexes. 

L’ambition de l’Union européenne de développer un modèle social qui garantisse l’équilibre entre croissance économique, emploi et cohérence sociale doit se fonder sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il est incontestable que des inégalités persistent dans la plupart des domaines stratégiques et que la lenteur des progrès menace d’entraver la compétitivité de l’Union européenne.

La réaffirmation de l’engagement des Etats membres de soutenir la participation active des femmes dans le marché du travail devrait être confirmée par la mise en place de mesures ciblées et évaluées quant à leur efficacité pour réduire les disparités entre les sexes dans différents domaines

L’augmentation du taux d’emploi des femmes qui semble rester un des objectifs (objectif numérique) de la stratégie est pourtant étroitement liée à

- leur participation à la connaissance et à l’innovation, l’adoption des TIC

- leur participation à la recherche et au développement

- leur participation aux programmes d’éducation et de formation tout au long de la vie.

Les mesures en faveur de la jeunesse, le Pacte européen pour la jeunesse, méritent d’être analysées sous l’aspect du genre étant donné que le choix des formations professionnelles est un des facteurs à l’origine de la ségrégation professionnelle dont souffrent les femmes.

Le dernier Conseil EPSCO du 3 mars s’est prononcé pour une meilleure coordination entre la politique de l’économie et la politique de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Je félicite la Commission de présenter aujourd’hui la proposition tant attendue visant à établir cet Institut pour l’égalité entre hommes et femmes.

Je suis particulièrement fière que la proposition de communication sur l’Institut pour l’égalité entre hommes et femmes soit présentée à la lumière de notre présidence.

L’Institut du genre doit contribuer au plus vite à réaliser l’égalité entre hommes et femmes.

Pour finir j’aimerais encore une fois vous remercier pour la fructueuse collaboration, et nous souhaiter d’avancer d’un pas commun vers l’égalité de fait.

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour de cette page le : 09-03-2005

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