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Le lien qui unit le Luxembourg à l'Union européenne est bien plus fort et bien plus ancien qu’on pourrait le penser.
En effet, l'attachement du Luxembourg à une éventuelle union avec ses pays voisins remonte aux années 1950. Le Luxembourg marque alors son vif intérêt lorsque Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, propose en 1950 de placer la production du charbon et de l'acier de l'Allemagne et de la France sous une haute autorité commune, indépendante des gouvernements et capable d'imposer ses décisions.
Robert Schuman, un Luxembourgeois de naissance Robert Schuman est né en 1886 dans le faubourg luxembourgeois de Clausen. Il obtint son baccalauréat en 1903 à l'Athénée de Luxembourg. Ce n'est pas un hasard si sa maison natale abrite aujourd'hui le Centre d’études et de recherches européennes Robert Schuman. La personnalité de M. Schuman était marquée par son origine. Fils d'un douanier lorrain de nationalité allemande et d'une Luxembourgeoise, sa langue maternelle était le luxembourgeois. Sans nul doute, la combinaison de ces influences luxembourgeoise, allemande et française l'incita à lancer un plan qui aboutirait à la création de la première Communauté européenne. Comme d'autres pères fondateurs de l'Europe, il était un frontalier qui, ayant vécu deux guerres dévastatrices pour la moitié de l'Europe, était fermement convaincu qu'il ne devrait plus jamais y avoir de conflit entre la France et l'Allemagne. La région frontalière ne devrait jamais plus voir le passage des armées. |
Le 9 mai 1950, Robert Schuman, s'inspirant d'un plan établi par Jean Monnet, proposa au chancelier allemand de l'époque, Konrad Adenauer, de fonder une autorité supranationale qui serait compétente dans le domaine de l'industrie lourde. Ce plan, axé sur deux secteurs spécifiques de l'économie, avait surtout une orientation politique. En effet, son objectif était d'empêcher définitivement un État de recourir à ses gisements de charbon et à ses stocks d'acier pour se réarmer à l'insu des autres et de constituer une nouvelle menace. Néanmoins, M. Schuman était conscient du fait que la construction de l'Europe devait se faire pas à pas: "L'Europe ne se fera pas d'un coup".
Les membres fondateurs étaient la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. La première Communauté européenne s’appelait «plan Schuman» pour les uns, "CECA" pour les autres. Un Conseil de ministres chargé de représenter les intérêts nationaux fut mis en place. L'Assemblée commune de la CECA assurait le contrôle de la Haute Autorité, qui deviendra plus tard la Commission européenne. Le Conseil de ministres demeura ce qu'il était. Quant à l'Assemblée commune, elle devint le Parlement européen, dont les membres sont élus au suffrage universel direct depuis 1979.
La nuit du 24 au 25 juillet 1952 fut une nuit historique. Au terme de 18 heures de pourparlers, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Joseph Bech, propose que la Haute Autorité de la CECA commence ses travaux à Luxembourg, suggestion finalement adoptée. Son premier président, Jean Monnet, n'était guère enchanté. Lui, qui résidait au début à l'hôtel «Grand Chef» de Mondorf, nourrissait plutôt l'idée d'un district fédéral qui échapperait à la souveraineté nationale et qu'il aurait préféré établir à Fontainebleau, près de Paris.
La Haute Autorité de la CECA demeura à Luxembourg jusqu'au milieu des années 1960, c.-à-d. jusqu'à la fusion des organes exécutifs de la CECA, de la CEE et d'Euratom, dont émergea la Commission européenne. À plusieurs reprises, la «question du siège» donna lieu à de vives discussions politiques.
Aujourd'hui, la Commission et le Conseil de ministres ont leur siège à Bruxelles. Strasbourg a été confirmé comme siège du Parlement européen, tandis que les institutions européennes suivantes sont établies à Luxembourg:
En avril, juin et octobre, le Conseil de ministres tient ses sessions à Luxembourg.
La ville de Luxembourg compte plus de 9.000 fonctionnaires de l'Union européenne, ce qui, mathématiquement, représente un habitant de la capitale sur 10. Suite à l'élargissement de l'Union européenne, ce chiffre, qui ne tient pas compte des nombreux prestataires de services établis autour des institutions installées à Luxembourg, est en train d’augmenter encore.
Une nouvelle étape dans la construction européenne est franchie le 14 juin 1985, lorsque l’Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas signent à Schengen, petite ville frontalière luxembourgeoise située aux confins de l’Allemagne, de la France et du Luxembourg, l’«accord de Schengen».
Après avoir été complété le 14 juin 1990 par une convention d’application, l’accord de Schengen est entré en vigueur le 26 mars 1995 en Belgique, en France, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal et en Espagne.
2005: l’accord de Schengen fête ses 20 ans 2005 marque donc les 20e (14 juin 1985: signature de l’accord de Schengen) 15e (14 juin 1990: convention d’application) et 10e (26 mars 1995: entrée en vigueur) anniversaires de ce qui devait constituer un pas décisif vers l’introduction de la libre circulation des biens et des personnes en Europe. |
Aujourd’hui, l’acquis de Schengen, c’est-à-dire l’accord de Schengen de 1985 et son accord d’exécution de 1990 ainsi que leur droit dérivé, a été entièrement intégré dans les traités constitutifs de l’UE et l’espace Schengen s’est progressivement élargi: depuis mars 2001, treize pays (Belgique, Danemark, Allemagne, Grèce, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande et Suède) appliquent intégralement les dispositions de Schengen, de même que l’Islande et la Norvège.
En effet, cet accord supprime les contrôles sur les personnes, quelle que soit leur nationalité, aux frontières entre les États membres, harmonise les contrôles aux frontières extérieures de l’UE et introduit une politique commune en matière de visas. Ainsi furent établis les fondements d’une Europe libre, unifiée et garante d’une coexistence pacifique de ses citoyens.
Schengen fut choisi pour cet événement exceptionnel parce que, avec les communes voisines de Perl (Allemagne) et d’Apach (France), elle bénéficie d’une situation centrale au cœur de l’Europe. Mais au-delà de cela, le fait que cet accord ait été signé au Luxembourg témoigne également de l’importance que les voisins européens accordent au rôle de médiateur et de conciliateur que le pays joue régulièrement sur l’échiquier européen.
Plus important encore, la suppression des frontières nationales et la création du marché intérieur commun ont permis au Luxembourg d'entrevoir de nouvelles possibilités. À l'instar de l'industrie sidérurgique, toutes les entreprises et tous les prestataires de services ont tiré profit de l'ouverture des frontières, malgré le renforcement de la pression concurrentielle. Aujourd'hui, les échanges avec les autres États membres représentent environ les neuf dixièmes du commerce extérieur dans son ensemble. L'élargissement de l'Union européenne offre de nouveaux débouchés.
C'est également l'ouverture des frontières qui a permis au Luxembourg d'embaucher la main-d'œuvre frontalière nécessaire pour assurer la poursuite de la croissance économique à un niveau élevé.
Quelle importance la population luxembourgeoise attache-t-elle à ce que son pays soit membre de l'Union européenne? À la lecture des sondages Eurobaromètre de la Commission, on constate que les Luxembourgeois se rangent constamment parmi les Européens les plus convaincus. Quatre cinquièmes des Luxembourgeois sont favorables à l'Union européenne. Les Luxembourgeois considèrent comme tout à fait normal que leur pays soit membre de l'Union européenne, qui fait tout simplement partie de la vie quotidienne. S'il est vrai que quelques habitants craignent une perte de leur identité en raison de l'européanisation et du pourcentage élevé d'étrangers, nul ne réclame pour autant une renationalisation du pays. L'empêcher, tel est d'ailleurs le mot d'ordre des hommes politiques luxembourgeois de toute obédience. À leurs yeux, l'Europe est synonyme de politique de paix et ils ne sauraient envisager l'avenir sans l'Europe.
Le Grand-Duché de Luxembourg est le seul des six États fondateurs qui ait renoncé à la langue maternelle des Luxembourgeois dans les sessions du Parlement européen, de la Commission et du Conseil de ministres. C'est le premier pays à avoir pourvu ses plaques d'immatriculation nationales de douze étoiles dorées sur fond bleu. Enfin, c'est au peuple luxembourgeois que fut décerné le prix Charlemagne en 1986, à Aix-la-Chapelle, pour le récompenser de son attitude pro-européenne.
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