Note: Votre navigateur n'affiche pas correctement ce site parce qu'il s'agit d'une version relativement ancienne d'un navigateur ou parce qu'il ne respecte pas les standards généralement préconisés pour les pages web. Pour en savoir plus lisez nos notes de conception.

 
[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
 English version        
 

Chemin de navigation : Accueil > Actualités > Documents de travail > Mai 2005 > L’agriculture de demain – un défi pour les jeunes agriculteurs, document de réflexion pour la réunion informelle des Ministres de l’Agriculture à Luxembourg - 10 mai 2005

Document de travail
L’agriculture de demain – un défi pour les jeunes agriculteurs, document de réflexion pour la réunion informelle des Ministres de l’Agriculture à Luxembourg - 10 mai 2005

Date de publication : 02-05-2005

Domaine politique : Agriculture, pêche

Réunion : Réunion informelle des ministres de l'Agriculture


Introduction / contexte

La politique agricole commune, créée il y a plus de 40 ans, a fait l’objet de nombreuses réformes au cours de son histoire et a souvent été au cœur du débat. Ainsi, en 1997 sous présidence luxembourgeoise, il a été possible d’obtenir l’adhésion de tous les Etats membres au modèle européen de l’agriculture. Dans ce modèle l’agriculture, en tant que secteur économique, doit être compétitive, durable, multifonctionnelle et répartie sur tout le territoire de l’Union Européenne. Ce modèle a été confirmé lors de la dernière réforme en profondeur de la politique agricole commune de juin 2003 et qui fait suite aux propositions faites par la Commission dans le cadre de la mid-term review de l’agenda 2000. Les raisons qui ont conduit à cette réforme sont :

  • le maintien des coûts budgétaires à un niveau acceptable dans une Union élargie à 25 Etats membres
  • la prise en compte des intérêts des consommateurs et des contribuables sans pour autant cesser de soutenir dûment les agriculteurs
  • la préservation de l’économie rurale et de l’environnement
  • l’adoption d’une position permettant d’aborder en position de force les négociations sur le volet agricole au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les éléments clés de la réforme sont :

  • un régime de paiement unique découplé du volume de production, avec toutefois la possibilité pour les Etats membres de garder en partie les aides directes couplées au volume de production pour certaines productions,
  • l’établissement d’un lien entre le régime de paiement unique et le respect des normes en matière d’environnement, de sécurité alimentaire, de santé des animaux et des plantes et de bien-être animal
  • le maintien des terres agricoles dans des conditions agronomiques et environnementales satisfaisantes (écoconditionnalité),
  • la modulation des aides directes en vue de financer des mesures de développement rural supplémentaires
  • un mécanisme de discipline financière assurant le maintien des dépenses de la PAC à l’intérieur de strictes limites financières
  • et l’extension du champ d’application des instruments de développement rural.

Les réflexions sur le développement futur de la politique agricole sont à mener dans le contexte global des stratégies de Lisbonne et de Göteborg.

Les principales priorités de l’UE définies dans le cadre de ces stratégies sont l’emploi, la croissance, l’innovation et la durabilité. Dans le cadre du développement durable, il convient de prendre en compte à la fois les aspects social, environnemental et économique liés au développement de l’activité agricole.

Actuellement les grandes lignes des orientations stratégiques pour la politique de développement rural pour les années 2007 à 2013 sont en train d’être définies.

C’est dans ce contexte que la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union Européenne veut approfondir les réflexions sur l’avenir de l’agriculture. Aborder le sujet sous l’angle de vue des jeunes agriculteurs et avec eux constitue une manière très pragmatique et prometteuse de le faire, puisque les jeunes qui envisagent ou sont sur le point de choisir  la profession d’agriculteur se posent bon nombre de questions sur l’avenir de cette profession et de l’agriculture en général. Les réflexions menées par les jeunes agriculteurs sont donc de nature à enrichir le débat sur l’aménagement de la politique agricole commune dans les années à venir.

La situation des jeunes agriculteurs dans l’Union Européenne

Les résultats de l’enquête communautaire sur la structure des exploitations agricoles permettent de décrire la situation des exploitations en fonction e.a. de l’âge des exploitants. Les données qui suivent se rapportent aux Etats membres de l’Union Européenne à 25 pour lesquels des données sont actuellement disponibles auprès d’EUROSTAT.

La taille moyenne des exploitations s’élève à 20,7 ha en 2003, soit une augmentation de 12,5% par rapport à 1999/2000.

En 2003, la distribution des exploitations (hors groupements) selon la classe d’âge du chef d’exploitation donne 24,5% d’exploitations avec un chef âgé de moins de 45 ans. Ce pourcentage était légèrement plus élevé en 1999/2000.

En 2003, la taille des exploitations gérées par des chefs d’exploitation âgés de moins de 35 ans était en moyenne de 31,3 ha contre  31,2 ha pour les exploitants âgés entre 35 et 44 ans, 26,5 ha pour les exploitants âgés entre 45 et 54 ans 19,4 ha pour les exploitants âgés entre 55 et 64 ans et 8,2 ha pour les exploitants âgés de 65 ans et plus. On constate que la catégorie d’âge des exploitants de moins de 35 ans figure maintenant en tête pour ce qui est de la surface moyenne par exploitation, alors qu’en 2000 elle ne venait qu’en deuxième position après les exploitants entre 35 et 44 ans. Ceci reflète une restructuration des exploitations plus rapide au moment de la reprise qu’au niveau de l’ensemble des exploitations.

Les tendances fortes de l’agriculture européenne de demain

Suite principalement au progrès technologique, la restructuration se poursuivra en agriculture dans les années à venir avec comme résultat une diminution du nombre total d’exploitations et une augmentation de la taille moyenne des exploitations restantes. Toutefois, parallèlement à la restructuration et à la rationalisation, des efforts sont nécessaires pour réduire les coûts de production à tous les niveaux.

Les progrès auxquels on peut s’attendre sur le plan social ne laisseront pas indifférents les agriculteurs. Seront-ils prêts et à même de réaliser les mêmes progrès sur le plan social?

L’agriculture devra orienter sa production en fonction des besoins du marché ; il ne sert à rien de produire si on n’est pas en mesure de vendre le fruit de sa production. La production agricole devra donc être conçue et sans cesse adaptée en fonction des besoins des consommateurs. Sont à prendre en compte non seulement les besoins en termes de quantité, mais également les exigences en termes de qualité. Il faudra développer, en collaboration avec le secteur agro-alimentaire, des produits agricoles ou des modes de production nouveaux qui répondent aux besoins en évolution constante des consommateurs.

Les agriculteurs ne pourront plus se contenter seulement de produire des produits agricoles en quantités suffisantes et dans la qualité requise, ils devront également s’impliquer davantage dans la communication au sujet de la production agricole et des produits agricoles. L’apport des agriculteurs dans cette communication est essentiel: En informant activement sur leur profession, les modes de production en agriculture et l’agriculture en général, ils pourront contribuer à améliorer l’image de marque de l’agriculture, à rendre possible une prise en compte plus juste et correcte de la production et des produits agricoles et à permettre de lutter contre le phénomène d’aliénation auquel l’agriculture est de plus en plus confronté. Cette communication devra être orientée non seulement vers le monde agricole mais également et surtout vers le monde non-agricole.

Les récentes crises en rapport avec le secteur agroalimentaire nous montrent qu’il existe des exigences renforcées en matière de sécurité alimentaire de la part des consommateurs. Or, la sécurité alimentaire ne peut être abordée qu’au niveau de la chaîne agroalimentaire considérée dans son ensemble, l’agriculture n’étant qu’un maillon de cette chaîne. Il faudra donc que les agriculteurs, ensemble avec les autres partenaires de la chaîne agroalimentaire et les pouvoirs publics, fassent les efforts nécessaires pour assurer un niveau de sécurité alimentaire élevé et pour communiquer avec les consommateurs au sujet de la sécurité alimentaire et de la santé publique.

Les méthodes de production mises en oeuvre par les agriculteurs sont de plus en plus respectueuses de l’environnement et de la conservation de la nature. D’autre part, il y a une prise de conscience accrue de la population des problèmes liés à l’environnement et au milieu naturel. Il faudra donc qu’un dialogue permanent s’installe entre les agriculteurs et la population non-agricole, notamment à travers les organisations professionnelles et groupes d’intérêt respectifs, au sujet des problèmes en matière de respect de l’environnement et de la conservation de la nature.

Les jeunes agriculteurs, acteurs du développement de l’agriculture de demain

Ce sont les jeunes agriculteurs qui prendront demain la relève de la génération actuelle des chefs d’entreprise et qui constitueront alors le réseau des forces vives du secteur agricole. Pour que le secteur agricole puisse se développer normalement, il faudra que les exploitants partant à la retraite ou quittant le secteur agricole soient relayés en nombre suffisant par des jeunes agriculteurs capables de gérer efficacement une exploitation agricole. La structure d’âge de la main-d’oeuvre familiale présente actuellement, avec certaines variations selon les Etats membres, un phénomène de vieillissement important, surtout chez les hommes. Cette tendance au vieillissement de la population agricole ne va pas pouvoir être renversée à brève échéance.

Afin de cerner les domaines sur lesquels il convient de cibler les discussions, la Présidence a fait parvenir aux délégations ainsi qu’aux organisations des jeunes agriculteurs regroupés au CEJA, un questionnaire dont l’évaluation est reprise en annexe au présent document.

On peut distinguer quatre grands volets de questions, partiellement connectés entre eux, qui méritent d’être discutés.

1. Accès à l’activité agricole

Les aspects relatifs à l’accès à l’activité agricole revêtent une grande importance et sont traités actuellement dans le cadre de l’examen de la proposition sur le soutien au développement rural par le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (axe de priorité 1 : amélioration de la compétitivité du secteur agricole et forestier ; a) mesures visant l’amélioration du potentiel humain ; mesure ii : installation des jeunes agriculteurs). Ces mesures devront être de nature à permettre la reprise des exploitations agricoles de telle façon que les déficits actuellement constatés au niveau de la structure d’âge des exploitants et de la main-d’oeuvre agricoles puissent être résorbés tout en respectant les exigences accrues en matière de formation et de qualification professionnelles permettant une reprise des exploitations agricoles dans des conditions optimales.

Questions :

  • Comment concilier un nombre élevé de reprises (nécessaires du point de vue de l’équilibre de la structure d’âge des exploitants) avec les exigences en matière de formation, de qualification professionnelle et de dimension économique suffisante des exploitations  qui conditionnent la réussite de la reprise ?
  • Dans quelle mesure l’encouragement aux jeunes à s’orienter vers le secteur agricole passe-t-il par l’amélioration des conditions de vie de la population et des jeunes en milieu rural ?

2. Image de l’agriculture

Les jeunes agriculteurs sont particulièrement concernés par la communication d’une image positive de leur profession et des produits agricoles auprès du monde non agricole. En effet, l’amélioration de la connaissance de l’origine et du mode de production des produits agricoles et une prise de conscience du rôle de l’agriculteur dans le processus de production agricole deviennent de plus en plus une nécessité, alors qu’une majorité de citoyens n’ont pas de contact direct avec le monde agricole et sont à la merci d’autres sources d’information sur les produits alimentaires et les services rendus par l’agriculture à la société. L’image plutôt négative du secteur agricole auprès des consommateurs suite aux actions d’écoulement des excédents de produits agricoles et aux crises successives au cours desquelles la sécurité alimentaire a été mise en cause semble s’améliorer nettement suite aux efforts de redressement réalisés. Il convient dès lors de consolider cette image plus positive de l’agriculture tant vis-à-vis des consommateurs qu’au sein du secteur agricole lui-même.

Questions :

  • Quels sont les acteurs / moyens d’action privilégiés pour développer une image positive de l’agriculture
  • vis-à-vis des consommateurs?
  • vis-à-vis du monde agricole ?
  • Y a-t-il un besoin d’information renforcé sur la politique agricole commune auprès des consommateurs?
  • Comment peut-on rendre plus visible / fortifier le lien qui existe entre l’agriculture et les produits issus de l’agriculture ?

3. Formation, formation continue, échanges

Dans le monde actuel basé de plus en plus sur le savoir, un niveau de formation approprié des jeunes agriculteurs et la capacité d’augmenter le niveau des connaissances acquises s’avèrent de plus en plus indispensables pour assurer la pérennité des exploitations agricoles. Ainsi, à côté de facteurs économiques tels que la taille de l’exploitation et le niveau des revenus extra-agricoles, d’autres facteurs comme l’esprit d’entreprise et surtout le niveau de formation et de qualification du jeune ont une influence positive sur le taux de reprise des exploitations agricoles. Il faut donc se donner les moyens nécessaires pour atteindre un niveau de formation le plus élevé possible des jeunes qui s’orientent vers l’agriculture et ses professions connexes. Les domaines à aborder par l’enseignement agricole sont multiples et concernent en plus de la formation générale les aspects techniques, économiques, environnementaux et de bien-être animal de la production agricole.

La formation initiale des agriculteurs doit être régulièrement complétée et adaptée au moyen de la formation continue.

Les échanges, les stages en exploitation et les mises en réseau comme  p.ex. le réseau EUROPEA (Europe de l’enseignement agricole) constituent des moyens puissants pour augmenter le niveau de formation en général et pour combler les lacunes éventuelles au niveau de la formation agricole.

Questions :

  • Comment peut-on développer davantage la formation continue et les échanges en agriculture?
  • Comment peut-on s’assurer que l’enseignement et la recherche agricoles sont en phase avec les réalités économiques et sociales du secteur agricole ?

4. Les instruments de la politique agricole commune et les jeunes agriculteurs

Le premier pilier de la politique agricole commune a été réformé récemment avec l’introduction d’un régime de paiement unique indépendant du volume de production et l’établissement d’un lien entre ce régime de paiement unique et le respect de normes en matière d’environnement, de sécurité alimentaire, de santé des animaux et des plantes et de bien-être animal et le maintien des terres agricoles dans des conditions agronomiques et environnementales satisfaisantes.

Par ailleurs les réformes successives depuis le début des années 1990 ont progressivement diminué le soutien à la production par les prix garantis.

Le deuxième pilier de la politique agricole commune qui a trait au développement rural durable est actuellement en train d’être redéfini autour des grands axes que sont l’amélioration de la compétitivité du secteur agricole et forestier, la gestion du territoire et la diversification des économies rurales et la qualité de vie en zone rurale.

Questions :

  • Quel est l’impact de la nouvelle organisation du premier pilier de la politique agricole commune sur les jeunes agriculteurs ?
  • Quels sont les instruments de la politique du développement rural qui sont de nature à encourager et à soutenir spécialement les jeunes agriculteurs ?


A ce sujet ...



Dernière mise à jour de cette page le : 02-05-2005

Haut de page Haut de page