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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Document de travail
Déclaration par Jean-Marc Hoscheit, Représentant permanent du Luxembourg à l'ONU au nom de l'Union européenne à la séance informelle plénière de l'Assemblée générale de l'ONU, lors de la présentation du Rapport sur le Projet "Objectifs du Millénaire"

Date de publication : 26-01-2005

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


Monsieur le Président,

J'ai l'honneur de prendre la parole au nom de l'Union européenne.

La Bulgarie et la Roumanie, pays adhérents, la Turquie et la Croatie, pays candidats, l'Albanie, l'ancienne République yougoslave de Macédoine, la Bosnie-Herzégovine, et la Serbie-Monténégro, pays du processus de stabilisation et d'association et candidats potentiels, se rallient à la présente déclaration.

Permettez-moi tout d'abord, Monsieur le Président, de vous remercier de l'autorité sans faille avec laquelle vous nous guidez, nous les membres de l'Assemblée générale des Nations Unies, tout au long d'un processus qui a commencé à l'automne dernier, qui en est encore à ses débuts, mais qui gagne rapidement en ampleur et en importance. L'organisation méthodique de nos discussions devrait permettre de procéder à un échange de vues cohérent et fructueux, en vue de contribuer au processus d'élaboration du rapport global du Secrétaire général sur la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire, y compris des objectifs de développement ainsi que des résultats des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies.

La présentation, ce jour, du Rapport sur le Projet "Objectifs du Millénaire" est un jalon substantiel sur la route qui nous conduit au sommet de septembre, au cours duquel les chefs d'État ou de gouvernement feront le point, ici même, au siège des Nations Unies à New York, sur la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire qu'ils ont adoptée en septembre 2000.

L'Union européenne se félicite vivement du Rapport sur le Projet "Objectifs du Millénaire." Nous félicitons les personnes qui ont commandité et élaboré cette contribution importante aux débats de la communauté internationale sur les questions de développement.

Avant tout, je souhaite remercier S.E.M. Kofi Annan, Secrétaire général, qui, en lançant le Projet "Objectifs du Millénaire" il y a trois ans, a fait preuve de clairvoyance en discernant l'effort qu'il serait nécessaire de fournir pour ne pas s'écarter des objectifs du Millénaire pour le développement qui venaient tout juste d'être adoptés par nos chefs d'État et de gouvernement.

L'Union européenne souhaite également féliciter le Prof. Jeffrey Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général, qui s'est vu confier la tâche redoutable de présenter un plan d'action pour maintenir le cap en ce qui concerne la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Il a conçu une stratégie, mis au point une méthode et mis au travail une équipe exceptionnelle d'experts du développement du secteur public et du secteur privé, qui a su relever le défi qui nous attend. M. Mark Malloch Brown, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, dont l’appui pour le Projet "Objectifs du Millénaire" est hautement apprécié, a récemment qualifié le rapport du Projet de "contribution intellectuelle au débat sur le développement sans précédent depuis au moins 20 ans." Nous partageons son point de vue.

Monsieur le Président,

Le Rapport sur le Projet "Objectifs du Millénaire", qui compte plus de 3.000 pages, ne surprend évidemment pas uniquement par sa taille. Il impressionne surtout par la qualité de son expertise et analyse, l’ambition de son approche ainsi que par le caractère pragmatique de ses recommandations. Le Rapport repose sur le consensus de Monterrey, qui est identifié comme le cadre d’un nouveau partenariat global basé sur des choix de politiques ambitieux et complémentaires de la part de tous les partenaires de développement – à la fois des pays industrialisés tout comme des pays en développement. 

Les messages du Rapport du Projet "Objectifs du Millénaire" sont clairs:

  • De vastes régions du monde se trouvent actuellement loin des objectifs, particulièrement en Afrique sub-saharienne, et pour quelques objectifs, comme la réduction de mortalité maternelle et le renversement de la perte de ressources environnementales, la plus grande partie du monde ne respecte pas l’échéancier indiqué.
  • Cependant, la communauté internationale est encore en mesure de tenir ses engagements consistant à réduire de moitié les incidences de l'extrême pauvreté d'ici à 2015, en réalisant les objectifs du Millénaire pour le développement,
  • si, sans tarder, nous prenons les décisions nécessaires et mettons en œuvre les mesures requises pour une décennie d’ambition courageuse présenté par le Projet "Objectifs du Millénaire",
  • et pour autant que nous mettions en œuvre les moyens nécessaires "financiers et autres" en temps utile et à des fins adéquates.

L'Union européenne se sent fortement impliquée dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement adoptés en 2000, et dans ce sens,  le Sommet de septembre prochain constitue une opportunité cruciale. Dans cette salle même, ainsi que dans d'autres enceintes des Nations Unies et lors de sommets et de conférences internationaux, les présidences successives de l'UE n'ont laissé aucun doute quant à leur détermination à cet égard. Des rapports annuels publiés par la Commission européenne et les Etats membres aident à mesurer les progrès accomplis par l'Union et ses États membres dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. La Commission européenne va présenter deux rapports de l’Union européenne, un sur le suivi du consensus de Monterrey et l’autre sur les réalisations des objectifs du Millénaire par la Commission et les Etats membres ; ces rapports clé seront publiés prochainement et seront soumis à temps pour examen par les Ministres européens des Affaires Etrangères et du Développement  en avril.

L'Union européenne partage le point de vue des auteurs du Rapport sur le Projet Objectifs du Millénaire, qui estiment que les objectifs du Millénaire pour le développement peuvent encore être atteints en 2015. Il est impératif que toutes les parties doivent s'organiser et faire les efforts nécessaires pour y parvenir.

Dans cette perspective, nous accueillons favorablement la proposition du Rapport qui suggère de focaliser nos efforts conjoints sur la définition de stratégies de réduction de la pauvreté fondées sur les objectifs du Millénaire pour le développement et adaptées aux réalités locales. L'Union européenne souscrit à l'analyse du Rapport selon laquelle il faudrait aligner les stratégies de réduction de la pauvreté là où elles existent déjà, aux ODM. L'approche proposée devrait permettre de renforcer la dimension d'appropriation à l'échelle nationale et locale au sein du processus tout en incluant l’ensemble des parties. On doit éviter le risque que d’autres pays retombent dans la pauvreté par manque de ressources nécessaires. L’Union européenne accueille aussi favorablement la reconnaissance dans le Rapport de l’importance du développement durable ; certaines des mesures proposées peuvent avoir un impacte positif sur l’environnent naturel et les ressources naturelles.

Monsieur le Président,

L'Union européenne et ses États membres sont prêts à apporter leur contribution à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement dans les délais fixés. Dans le cadre de la préparation de la Conférence internationale sur le financement du développement qui a eu lieu à Monterrey, les chefs d'État ou de gouvernement européens ont pris la décision importante de fixer un calendrier pour l'augmentation graduelle de notre aide publique au développement (APD). L'APD européenne devrait atteindre 0,39 % en 2006. Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre ou même dépasser cet objectif, avec en perspective l’objectif à plus long terme des 0,7 % convenus à l'échelon international. À titre individuel, certains États membres ont déjà fixé des objectifs nationaux ambitieux à cet égard. À ce jour, déjà quatre des cinq pays qui consacrent plus de 0,7 % de leur PNB à l'APD, sont des États membres de l'Union européenne.

Cinq autres pays de l’Union européenne se sont engagés sur base d’un calendrier précis en vue d’atteindre cet objectif. L’Union européenne envisagera également la possibilité d’accroître les ressources qu’elle met à disposition du développement. En vue du Sommet, l’Union européenne discutera de la définition de nouveaux objectifs adéquats d’aide publique au développement pour 2009-2010. L’Union européenne salue également l’importance accordée à la qualité de l’aide et se prépare pour la prochaine réunion du Forum à haut niveau sur l’harmonisation en mars à Paris.

L’Union européenne partage la vue selon laquelle – pour réaliser les ODM – nous devons explorer des mécanismes de financement innovateurs. Plusieurs initiatives ont été présentées à cet égard. L’Union européenne a appuyé la Déclaration de New York adoptée le 20 septembre 2004. Nous saluons l’adoption d’une résolution à l’Assemblée générale prenant en compte ces mécanismes dans le contexte du suivi du Consensus de Monterrey.

Cela dit, outre la nécessité d'accroître l'APD, nous reconnaissons l'importance des efforts sollicités en matière de commerce et d'allégement de la dette. Nous soulignons le besoin de renforcer les efforts pour conclure dès que possible les négociations sur le Cycle de Doha en matière de développement et nous mettons l'accent sur la viabilité de la dette nationale dans les pays en développement. Nous partageons également la vue qu’il faut continuer à mettre en œuvre des mesures d’allègement de dette de manière vigoureuse et expéditive. Dans ce contexte, nous voudrions également souligner l’importance de l’assistance technique dans le domaine commercial et le renforcement des capacités pour aider les pays à recueillir tout le bénéfice de la libéralisation du commerce et des règles multilatérales.

De plus, l'Union européenne insiste sur la nécessité de renforcer les capacités, de même que sur la démocratisation, les droits de l’homme et la bonne gouvernance. Des politiques orientées sur le développement, des gouvernements qui rendent comptes de leur gestion, des administrations publiques renforcées dans les pays en développement et l'expérience et les connaissances déjà disponibles dans les domaines d'activités prioritaires du développement devraient accroître la capacité d’absorption pour des financements supplémentaires qui ouvriront la voie à la réalisation des ODM. D’un autre côté, le rapport relève à bon droit le besoin d’améliorer la qualité de l’aide de manière significative. A cet égard, l’Assemblée générale a adopté récemment une résolution qui permettra au système des Nations Unies de revaloriser son rôle dans une nouvelle division du travail dans le contexte de l’aide internationale.

En matière de renforcement des institutions, notre propre expérience à l'échelle européenne continue à illustrer les avantages et le potentiel de la coopération et de l'intégration régionale progressive. Nous nous rallions donc à la demande de renforcement de la coopération entre pays en développement à l'échelle régionale qui est formulée dans le rapport. À cet égard, il convient de mettre en avant l'exemple du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique.

L’Union européenne appuie fermement l’appel pour une coordination renforcée entre agences onusiennes et fonds et programmes, en particulier au niveau national, et pour une collaboration rapprochée avec les institutions financières internationales.

Nous saluons également le fait que le rapport souligne le rôle du secteur privé comme moteur de la croissance et du développement. La création d’un environnement propice, prévisible et fiable pour les investissements nationaux et internationaux aidera les pays en développement à générer les ressources nécessaires au financement de leur développement.

Monsieur le Président,

L'échange de vues sur le Rapport sur le Projet Objectifs du Millénaire auquel nous procédons aujourd'hui nous a permis d'exprimer notre satisfaction globale quant au travail accompli par M. Sachs et son équipe. L'abondance d'informations et de recommandations qui se trouvent dans ce rapport appellent évidemment un examen plus détaillé et plus approfondi. Dans l'Union européenne, ce processus d'examen a commencé le jour même de la publication du Rapport. Nous attendons avec intérêt que nos partenaires au sein des Nations Unies nous fassent part de leur avis sur le Rapport et c'est bien volontiers que nous nous pencherons à nouveau sur ces questions primordiales dans les semaines à venir. Nous procéderons avec intérêt à l’examen en commun de ce rapport et du Rapport du Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement.

Monsieur le Président, je vous remercie de votre attention.



Dernière mise à jour de cette page le : 28-01-2005

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