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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Introduction au Conseil informel "Culture" du 27 juin 2005

Date du discours : 27-06-2005

Lieu : Abbaye de Neumünster, Luxembourg

Orateur : Octavie Modert, secrétaire d'État à la Culture, à l'Enseignement supérieur et à la Recherche

Domaine politique : Education, jeunesse, culture

Réunion : Réunion informelle des ministres de la Culture


Chers collègues ministres et Secrétaires d'État,

Chers représentants des Etats-Membres de l'Union européenne

Chers invités du Conseil informel "Culture",

Chers membres du Forum européen pour les politiques architecturales.

C'est pour moi un grand honneur et un grand plaisir de vous accueillir ici, au nom de la Présidence luxembourgeoise du Conseil des ministres de la Culture au Centre culturel de Rencontre, Abbaye de Neumünster. Permettez-moi d'excuser M. François Biltgen, Ministre de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche qui, à cause de la visite d'État du Président Horst Köhler pourra uniquement nous accompagner tout à l'heure, au moment du déjeuner.

Nous sommes ici à l'ancienne Abbaye de Neumünster, lieu de mémoire, lieu de prière et d'éducation, mais aussi, lieu d'enfermement, car cette abbaye a servi longtemps de prison centrale. La salle dans laquelle nous nous trouvons ici, le "Tutesal", la salle aux sachets était l'endroit où les prisonniers fabriquaient des sachets. Nous lui avons donné le nom de l'ancien ministre de la Justice et de la Culture, M. Robert Krieps, qui comme  3.500 autres résistants luxembourgeois pendant l'occupation nazie, y est passé avant d'être déporté dans un camp de concentration.

D'un lieu fermé  nous avons voulu créer un lieu ouverture, ou pour le dire avec le directeur du Centre, M. Claude Frisoni, nous passons des cellules de prison aux cellules grises. Le thème fédérateur du centre est:  "Dialogue des cultures et culture du dialogue": accueillant artistes en résidence en même temps que des  séminaires spécialisés, ce centre est devenu une véritable ruche, un lieu où se rencontrent les mondes économique et culturel.

On a coutume de dire que dans une Présidence de l'Union européenne il n'y a que deux certitudes: la date du début et la date de la fin de la Présidence. Comme l'a expliqué notre Premier ministre, Jean-Claude Juncker la semaine passée au Parlement européen, la Présidence luxembourgeoise, si elle n'a pas réussi à mettre tout le monde d'accord sur les perspectives financières peut, à l'heure du bilan se prévaloir de quatre acquis:

· nous avons, tous ensemble, réformé le pacte de stabilité et de croissance, mettant ainsi fin à une longue période d'incertitude;

· le Parlement, la Commission et le Conseil ont réussi à donner une nouvelle force à la stratégie de Lisbonne: nous changeons la méthode d'application du processus de Lisbonne;

· les nouveaux objectifs en matière d'aide publique au développement  ont été développés: le niveau de l'aide passera de 46 milliards en 2006 à 66 milliards d'euros en 2010;

· enfin, nous avons amélioré nos relations avec notre partenaire américain: deux sommets, l'un en février, l'autre il y a quelques jours ont permis  des avancées notables.


Une phrase de Jean-Claude Juncker pour conclure: "(...) dimanche nous avons eu un autre sommet, avec le Canada. On parle trop peu souvent du Canada qui est un important allié pour l'Union européenne. L'Amérique du Nord, c'est aussi le Canada."

C'est pourquoi je voudrais saluer ici tout particulièrement les délégations du Canada et du Québec, mais aussi celles de Bulgarie et de Roumanie qui nous rejoindront, nous l'espérons, dès 2007 ainsi que la Croatie comme pays adhérent et  la Norvège  qui représente les pays AELE.

Alors qu'un Conseil informel est sensé ne pas avoir d'ordre du jour, il faut avouer que le nôtre est bien particulier: nous avons mis en premier lieu – et c'est le moment de le déclarer ouvert – le Forum européen pour les politiques architecturales!

Nous avons invité les membres du Forum à assister au début de nos travaux pour marquer l'attachement que nous apportons à la dimension de l'environnement naturel et bâti comme composante de l'identité culturelle de notre pays, et de toute l'Europe.

Ces dix dernières années, nous avons été les témoins, au travers de nombreux débats sur les projets, aménagements urbains et constructions, d'une conscience toujours accrue, à travers toute l'Europe, du potentiel que représente l'architecture pour entraîner des changements réels et fondamentaux du cadre de vie.

Les gouvernements ont reconnu, eux aussi, que la qualité des projets architecturaux engendre non seulement des bâtiments et des espaces publics remarquables, mais induit des changements sociaux et économiques profonds et durables.

La recherche a prouvé que la qualité des bâtiments scolaires influe sur la qualité de l'enseignement qu'on y prodigue, et sur les chances de réussite des écoliers, tout comme un hôpital bien conçu améliorera les perspectives de guérison de ses pensionnaires; de même, il a été reconnu que le vandalisme et la délinquance se développent moins dans les ensembles de logements bien dessinés. C'est ce potentiel architectural qui est exploité pour régénérer, socialement et économiquement, nombre de quartiers déshérités à travers toute l'Europe.

Des industries culturelles européennes, l'architecture est celle dont l'échelle et les montants investis sont parmi les plus importants (comme exemples récents au Luxembourg, je citerai la nouvelle Philharmonie et le nouveau Musée d'Art Moderne). C'est l'acte culturel dont tout un chacun a eu l'occasion de faire l'expérience, et auquel chacun a accès quotidiennement, le plus souvent sans en avoir consience. Le débat sur l'aménagement du cadre de vie, et l'attachement que les citoyens y apportent, est facteur de cohésion: c'est une dimension culturelle largement partagée.

C'est en réaction à cette prise de conscience progressive du potentiel de l'architecture pour l'amélioration de notre cadre de vie qu'a aété lancée, dès 1999, l'initiative du Forum européen des Politiques architecturales, avec, suite à sa première assemblée plénière de juillet 2000 (à Paris), comme première proposition concrète, le projet de Résolution sur la qualité architecturale dans l'environnement urbain et rural, approuvée par les ministres de la Culture en novembre 2000, et adoptée formellement par le Conseil de l'Union européenne en février 2001.

5 années après la première assemblée plénière, il nous paraissait important de faire le point sur les progrès réalisés dans la prise en compte de l'architecture dans nos actions politiques. J'ai eu le plaisir de présenter, au début de cette année, la publication du Programme luxembourgeois intitulé "Pour une politique architecturale", élaboré par un groupe interministériel et interprofessionnel rassemblant, à l'image du Forum, les représentants des ministères, des Chambres professionnelles, de l'Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils, et de la Fondation de l'architecture et de l'ingénierie. Cette initiative était née du suivi, par le Ministère de la Culture, des actions du Forum, et des exemples européens dont, plus particulièrement, celui du programme politique finlandais pour la qualité architecturale que je salue expressément ici.

Nous avons donc voulu soutenir le premier travail d'évaluation réalisé auprès des pays membres en vue de cette rencontre (le rapport sera disponible en 50 exemplaires reliés) ; l'enquête menée par M. Michael O'Doherty nous montre que la mobilisation autour de la qualité architecturale n'a pas faibli depuis, et que ce vaste mouvement de soutien est à l'origine de nombreuses initiatives, souvent nées de l'échange entre les pays européens.

Avant de passer la parole au Commissaire Jan Figel, responsable aussi pour la Culture au sein de la Commission, je voudrais signaler que la Présidence luxembourgeoise se félicite de l'excellente collaboration qu'elle a pu avoir, à la fois avec la Commission qu'avec le Secrétariat général du Conseil: sans eux, une Présidence n'est rien! Merci pour votre aide et pour votre amitié.


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Dernière mise à jour de cette page le : 27-06-2005

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