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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Discours d’ouverture de la XIIème Réunion ministérielle entre l’UE et le Groupe de Rio

Date du discours : 27-05-2005

Lieu : Luxembourg

Orateur : Jean Asselborn,Président en exercice du Conseil de l’Union européenne

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures

Réunion : XIIe Réunion ministérielle UE-Groupe de Rio


Mesdames et Messieurs les Ministres,

Madame le Commissaire européen en charge des relations extérieures

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

C’est un grand honneur pour moi de pouvoir m’adresser au nom de l’Union européenne et de ses Etats membres aux participants de la douzième réunion ministérielle entre l’Union européenne et le Groupe de Rio. Je souhaite à tous une très cordiale bienvenue à Luxembourg, en particulier à ceux parmi vous qui ont trouvé le chemin depuis le continent latino-américain jusqu’au cœur de l’Europe. Je tiens à souhaiter tout particulièrement la bienvenue aux délégations roumaine et bulgare qui participent pour la première fois à une réunion entre l’Union européenne et l’Amérique latine.

Je ne veux pas vous cacher que je suis fier que ce soit ici, à Luxembourg, en avril 1991, qu’a eu lieu la première réunion institutionnalisée entre la Communauté européenne et les pays du Groupe de Rio. C’est à quelques rues d’ici que se sont réunis les 12 pays qui formaient alors la Communauté européenne et les 11 pays du Groupe de Rio afin de lancer ce dialogue entre les deux continents. 14 ans après, nous sommes 46 pays autour de cette table, le double des participants de la première heure !

Je me félicite de cette évolution et plus particulièrement des développements qui ont été réalisés tout au long de ces dernières années. Les liens entre nos deux régions se sont considérablement renforcés à travers les différents contacts que nous menons régulièrement.

Je me félicite en particulier des efforts entrepris conjointement dans la promotion de nos valeurs communes, dont notamment la démocratie, les droits de l’homme, la bonne gouvernance et la cohésion sociale.

Le IIIème Sommet entre l’Union européenne et l’Amérique latine & les Caraïbes, qui s’est tenu à Guadalajara l’année dernière, a permis à l’Union européenne élargie de réitérer le partenariat stratégique qui s’est initié entre nos deux régions en 1999 à Rio de Janeiro. Je n’ai pas besoin de rappeler devant cette assemblée les nombreux engagements qui ont été pris dans le cadre des deux thèmes phares du Sommet, le multilatéralisme efficace et la cohésion sociale.

Le Commissaire Patten a lancé l’initiative de la cohésion sociale à la dernière réunion ministérielle entre l’Union européenne et le Groupe de Rio à Vouliagmeni (mars 2003). En effet, les bénéfices de la démocratisation et du développement économique au cours des années 90 n'ont pas atteint toutes les couches de la population. Celles-ci restent souvent confrontées à l'inégalité et à l'exclusion sociale, ce qui constitue un obstacle au développement économique et une source d'instabilité des institutions démocratiques.

Le but étant de parvenir à une plus grande cohésion sociale, je me dois de citer les propos de M. Enrique Iglesias, Président de la Banque Interaméricaine de développement (BID), selon lesquels les pays doivent "se doter d'un cadre de nature à promouvoir des mécanismes et des institutions à même de réduire les inégalités et les divisions." Le modèle social européen se caractérise quant à lui par cette conjugaison du développement économique et social, et c’est la consolidation de notre alliance qui permettra également de renforcer la cohésion sociale en Amérique latine. 

Je tiens, par ailleurs, à rappeler qu’à Guadalajara nous avons insisté sur le fait que la pauvreté, l´exclusion et l´inégalité sont une atteinte à la dignité humaine, qu’elles affaiblissent la démocratie et menacent la paix et la stabilité.

C’est pour cette raison que nous avons réitéré notre engagement à atteindre les Objectifs de Développement du Millénaire d´ici à 2015 et avons souligné notre détermination à construire des sociétés plus justes par le biais du renforcement de la cohésion sociale, en ayant tout particulièrement à l´esprit les principes de responsabilité globale commune, le renforcement de la gouvernance démocratique et l’importance fondamentale de la création d’emplois pour combattre la pauvreté.

Chers collègues,

Je voudrais également, dans ce contexte, rappeler ici-même le rôle et l’influence croissante de l’Amérique latine dans le monde. L’Union européenne a salué, à plus d’un titre, la présence active des pays latino-américains, aussi bien sur le plan régional qu’au sein des fora et des organisations internationales.

Comme nous l’avions indiqué à Vouliagmeni, nous partageons l’envie de pouvoir vivre dans un système multilatéral efficace avec l’Organisation des Nations Unies comme pièce centrale de ce système. Le but recherché est bien de permettre de renforcer notre coopération dans des domaines d’intérêt communs comme la lutte contre le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive, la lutte contre le trafic de la drogue ou encore les migrations.

Je tiens également à souligner l’implication croissante des pays latino-américains au sein des missions de maintien de la paix des Nations Unies, ceci à travers l’envoi de casques bleus en Afghanistan, aux Balkans, à Chypre et plus récemment à Haïti. Il me tient à cœur de vous féliciter pour le fait que la force de stabilisation des Nations Unies à Haïti (MINUSTAH) se trouve sous commandement brésilien et compte, dans ses rangs, un important contingent de casques bleus issus de 10 pays membres du Groupe de Rio. Par cette présence accrue, les pays latino-américains démontrent leur volonté de préserver les valeurs qui nous sont chères comme la démocratie, les droits de l’homme et l’Etat de droit.

Cette volonté et cet engagement sont pleinement partagés par l’Union européenne et ses Etats membres à travers leurs multiples contributions au processus en cours à Haiti

Cinq années après le Sommet du Millénaire des Nations Unies, nos Chefs d’Etat et de Gouvernement vont se rencontrer à nouveau, en septembre prochain, pour le Sommet de l’ONU où ils procéderont à l’évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, des objectifs du Millénaire pour le développement et des conclusions des principales Conférences et Sommets organisées sous l’égide des Nations Unies.

L’Union européenne a réaffirmé, à maintes reprises, que d’importantes décisions et que de nouvelles orientations politiques sont à prendre dans le cadre du renforcement de l’Organisation des Nations Unies, afin de pouvoir faire face aux menaces multidimensionnelles et aux défis à la paix, la sécurité et au bien être de nos Nations et de nos peuples.  

Nous avons salué au plus haut niveau, à travers les Chefs d’Etat et de Gouvernement, la présentation par le Secrétaire général Kofi Annan, de son rapport intitulé "Dans une liberté plus grande". Il ne fait aucun doute que nous soutenons tous une approche plus globale du concept de sécurité collective. Nous partageons l’opinion que le développement, la sécurité, le respect des droits de l’Homme, l’Etat de droit et la démocratie vont de pair.  

Nous aurons l’occasion aujourd’hui, chers collègues, de réaffirmer l’importance que nous attachons au Sommet de septembre ainsi qu’au renforcement de l’Organisation des Nations Unies.

L’Amérique latine a vécu des changements significatifs ces dernières années. Des processus démocratiques se sont mis en place progressivement. Ainsi par exemple, 28 pays de l’OEA ont signé le Traité de Tlatelolco qui vise l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Sous l’impulsion de mobilisations sociales et citoyennes, la situation a évolué dans plusieurs pays avec des changements politiques au niveau national et des changements dans les rapports de force politiques au niveau local et national qui ont indéniablement renforcé la démocratie dans ses pays.

Un véritable processus d’intégration nécessite la construction d’un contrat social, au niveau régional, entre les acteurs économiques, sociaux et politiques. La dynamique même de l’intégration régionale en dépend. L’enjeu actuel, et cela aussi bien au sein de l’Union européenne que sur le continent latino-américain, passe par le renouveau du fonctionnement politique, la participation de l’ensemble des acteurs sociaux et économiques dans ces processus constituants. Rappelons, nous aussi, qu’aucun Etat n’est en mesure d’agir seul face à tous les défis. L’intégration économique régionale est certainement en mesure de fournir des réponses appropriées. L’Europe est, quant à elle, le premier partenaire commercial de l'Amérique latine, le premier coopérant pour le développement et parmi les premiers investisseurs.

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi enfin de vous dire que je me réjouis des travaux fructueux que nous avons pu mener hier tout au long de la journée avec les différents groupements régionaux et avec certains Etats. L’entrevue que nous avons pu avoir avec Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse illustre de l’importance particulière qu’Elles attachent aux relations avec le continent latino-américain.

Je souhaite que cette journée nous permette de construire, lors de nos discussions, le futur de notre relation afin que celle-ci porte ses meilleurs fruits en terme de coopération, dans le respect de nos valeurs communes.

Quisiera ahora dar la palabra a mi colega Argentino con quién tendré el placer de co-presidir esta Décima Segunda Reunión Ministerial entre la Union europea y el Grupo de Rio.

(Je tiens maintenant à donner la parole à mon collègue argentin, Président en exercice du Groupe de Rio, avec qui j’aurai le plaisir de co-présider cette XIIème Réunion Ministérielle entre l’Union européenne et le Groupe de Rio)


A ce sujet ...



Dernière mise à jour de cette page le : 27-05-2005

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