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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Déclaration au nom de l'Union européenne prononcée devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation en Haïti

Date du discours : 13-05-2005

Lieu : New-York

Orateur : Jean-Marc Hoscheit

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


Madame la Présidente,

J'ai l'honneur de m'exprimer au nom de l'Union européenne. La Bulgarie et la Roumanie, pays en voie d’adhésion, la Turquie et la Croatie* , pays candidats, l'Albanie, l'ancienne République yougoslave de Macédoine et la Serbie-Monténégro, pays du processus de stabilisation et d'association et candidats potentiels, ainsi que l'Islande, pays de l'AELE membre de l'Espace économique européen, se rallient à la présente déclaration.

Madame la Présidente,

En ce moment décisif pour l'avenir d'Haïti, l'Union européenne se félicite de pouvoir débattre des conclusions de la mission que le Conseil de sécurité a récemment effectuée dans ce pays, en parallèle avec celle du groupe consultatif de l'ECOSOC. À ce stade, nous estimons que trois domaines nécessitent une attention particulière: la situation en matière de sécurité, les prochaines élections et le développement économique durable.

Madame la Présidente,

Bien que la mission estime que certains progrès ont été réalisés en matière de sécurité, y compris grâce à une meilleure coopération entre la police nationale haïtienne et la MINUSTAH, nous constatons que la situation générale reste fragile. La police nationale haïtienne lutte pour maintenir l'ordre public. Un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) adéquat et efficace fait toujours défaut et nous prenons dûment acte des préoccupations exprimées par la mission concernant la fermeté de l'engagement du gouvernement de transition à cet égard. La mise en place de la Commission nationale de désarmement est un premier pas dans la bonne direction, mais, avant les élections de l'automne prochain, des progrès importants et rapides devront être réalisés dans ce domaine, avec l'assistance de la MINUSTAH.

La persistance d'une situation de violence généralisée dans certaines zones du pays compromettrait sérieusement ces élections, un environnement sûr étant indispensable au débat politique, à la campagne électorale et aux opérations de vote. Pour apporter un soutien supplémentaire à la police nationale haïtienne, un renforcement temporaire de la composante de police civile de la MINUSTAH et une adaptation de son mandat à la situation de plus en plus problématique en matière de sécurité devraient être envisagés pour la période allant jusqu'aux élections.

L'Union européenne reste gravement préoccupée par les violations des droits de l'homme qui ont été et sont encore commises en Haïti. Si le rétablissement de l'ordre public nécessite une action vigoureuse de la part des services de police, cette action doit respecter les normes en matière de droits de l'homme. Des enquêtes approfondies sur les violations des droits de l'homme dont est accusée la police nationale haïtienne devront être menées. Nous demandons à nouveau au gouvernement de transition de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à l'impunité.

Madame la Présidente,

L'Union européenne se félicite de ce que le président intérimaire ait lancé officiellement le dialogue national. L'UE rappelle que la crise actuelle en Haïti ne peut être résolue que par des moyens pacifiques dans le cadre d'un processus politique, constitutionnel et ouvert à tous. Ce processus doit être marqué par le dialogue, le compromis et la réconciliation à l'échelle nationale et doit déboucher sur des élections libres et régulières d'ici la fin de l'année et sur un transfert des pouvoirs à des autorités élues d'ici le 7 février 2006. Il convient d'encourager activement l'ensemble des forces politiques ayant renoncé à la violence à participer au dialogue national.

Les élections prévues pour cette année seront une étape essentielle dans le cadre d'un effort à long terme visant à reconstruire le pays. Pour maintenir la dynamique nécessaire, il importe de respecter le calendrier annoncé pour ces élections. Dans ce contexte, nous suivons de très près les opérations d'enregistrement des électeurs qui se déroulent actuellement sous la supervision de l'Organisation des États américains (OEA). Ainsi que j'ai déjà eu l’occasion de l’indiquer au Conseil en janvier, l'Union européenne étudie la possibilité d'envoyer une mission d'observation électorale en Haïti. À cette fin, une mission d'évaluation est prévue pour le début de l'été. Un montant de 20,5 millions d'euros a été affecté au soutien de ces élections.

Madame la Présidente,

Il faut donner au peuple haïtien les moyens d'assurer la stabilité et la prospérité du pays sur le long terme. L'Union européenne est d'avis que l'instauration d'une véritable stabilité à long terme passe par un renforcement de l'économie et par la réalisation d'un développement durable. Sans tenir compte des contributions bilatérales des États membres, les annonces de contributions de l'Union européenne en tant que telle, ont été portées à 294 millions d'Euros depuis la conférence des donateurs tenue à Washington. L'Union européenne, pour sa part, accélère autant que possible ses déboursements, de manière à contribuer à l’amélioration sensible des conditions de vie en Haïti et à la réduction de la pauvreté. Dans ce but, il a été procédé à un renforcement du personnel de la Commission européenne dans ce pays et à une simplification des procédures relatives à la mise en œuvre des projets.

Cela étant dit, les projets financés par le biais du Fonds européen de développement nécessitent une étroite coopération avec les autorités haïtiennes, qui doivent les mettre en œuvre. L'absence d'une administration publique qui fonctionne gêne considérablement l'avancement de ces projets. En attendant, l'Union européenne se concentre sur des projets dans trois domaines qui s'avéreront rapidement bénéfiques pour la population haïtienne, notamment grâce à la création d'emplois. Ces domaines sont les infrastructures (en particulier la construction de routes), l'éducation (la remise en état des écoles) et la démocratisation (le soutien à l'organisation des élections et à la réforme de la justice).

Madame la Présidente,

La sécurité et le développement sont des éléments intimement liés d'une solution globale de la crise en Haïti, comme en témoigne le fait que la mission du Conseil de sécurité s'est déroulée en parallèle avec celle du groupe consultatif ad hoc de l'ECOSOC. L'Union européenne est d'accord pour estimer qu'une présence des Nations Unies est nécessaire sur le long terme et reconnaît la nécessité d'assurer une meilleure coordination entre la MINUSTAH et les différents acteurs du développement en Haïti.

Permettez-moi de conclure, Madame la Présidente, en réaffirmant la ferme volonté de l'Union européenne de soutenir Haïti, à court et long terme, dans le difficile processus de transition dans lequel ce pays est engagé. En même temps, nous sommes d'accord pour estimer qu'il incombe au peuple haïtien lui-même, y compris son gouvernement de transition, d'assumer ses responsabilités et de prendre son avenir en mains.

* La Croatie continue à participer au Processus de stabilisation et d'association.



Dernière mise à jour de cette page le : 13-05-2005

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