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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
      
 

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Discours
Déclaration au nom de l'UE lors de la commémoration du 60e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale

Date du discours : 09-05-2005

Lieu : New York

Orateur : Jean-Marc Hoscheit, représentant permanent du Luxembourg auprès des Nations Unies

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


J’ai l’honneur de prendre la parole au nom de l’Union européenne.

La Bulgarie et la Roumanie, pays en voie d'adhésion, la Croatie1  et la Turquie, pays candidats, l'Albanie, l'ancienne République yougoslave de Macédoine et la Serbie Monténégro, pays du processus de stabilisation et d'association et candidats potentiels, la Norvège, pays associé de l’AELE, se rallient à la présente déclaration.

Monsieur le Président,

Ces jours-ci, voici soixante ans, les canons se sont tus en Europe, annonçant la fin du conflit le plus terrible et le plus sanglant que l’humanité ait connue à ce jour. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, ressortissants de nombreuses nations ont vu leurs vies happées et broyées par l’effroyable machinerie de la guerre. Voici quelques semaines à peine, nous nous sommes réunis dans cette même salle pour commémorer la libération des camps nazis et saluer la mémoire des innombrables victimes de ces usines de la mort. Alors comme aujourd’hui, la communauté internationale se réunit dans cet endroit symbolique entre tous pour dire non aux idéologies de la haine, de l’intolérance, du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie, de la conquête et de la domination qui ont été à l’origine de cette conflagration mondiale, « cause de souffrances indicibles pour l’humanité », comme le dit de manière si éloquente la résolution adoptée par l’Assemblée générale à l’occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Monsieur le Président,

Le souvenir de la Deuxième Guerre mondiale qui a bouleversé si profondément la vie des peuples comme la vie de millions d’individus, véritable situation–limite de la civilisation humaine – ne doit pas se contenter d’être une simple évocation d’ordre historique. Ce souvenir doit rester comme appel vivant et constant à l’humanité toute entière de dépasser les antagonismes destructeurs et de mobiliser ses énergies, de mettre en œuvre ses ressources spirituelles et morales, intellectuelles et physiques pour mettre un terme au fléau de la guerre et à toutes les violations de la dignité humaine. Dans ce contexte, le devoir de mémoire nous impose de nous souvenir avec respect de toutes les victimes innocentes de la guerre et de ses suites. Car, comme le rappelle si noblement le Préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme « la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ».

Monsieur le Président,

Ainsi cette commémoration aujourd’hui est l’occasion d’évoquer à nouveau les valeurs de base qui ont présidé à la création des Nations Unies, cet héritage inestimable que nous avons en partage et dont la Charte incorpore et exprime les enseignements essentiels. A un moment où la communauté internationale débat avec sérieux et gravité de voies et moyens pour permettre à notre Organisation de mieux faire face aux multiples défis de notre époque, cette puissante inspiration doit continuer à nous guider. En effet, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, des efforts continus ont été et restent indispensables pour mettre fin aux violations des droits de l’homme et au non respect de la démocratie. Assurer une vie en dignité pour tous reste une mission incontournable pour la communauté internationale. C’est en relevant de manière créative et dynamique ces défis que nous saurons nous montrer digne de l’héritage qui nous a été légué et que nous tirerons pleinement les leçons de cette terrible guerre qui a déchiré l’humanité toute entière que fut la Deuxième Guerre mondiale. Rappelons-nous à cet égard les paroles émouvantes du premier Président de l’Assemblée générale, l’éminent homme d’Etat européen Paul Henri Spaak qui, le 11 janvier 1946, déclara dans son discours d’investiture : « Pendant de longues années des dizaines de millions d’êtres humains ont lutté, souffert, peiné, accepté l’épreuve et les sacrifices. Ils demandent aujourd’hui leur récompense. Cette récompense, c’est la paix, une paix juste, une paix durable. Nous devons la leur donner ».

Plus que jamais, l’Organisation des Nations Unies et les principes consacrés dans la Charte sont les fondements mêmes de la préservation de la sécurité et de la paix, du développement et de la garantie des droits fondamentaux de la personne humaine.

Monsieur le Président,

Le 9 mai est également la Journée de l’Europe. Au sortir de la guerre, un groupe d’éminentes personnalités européennes ont choisi de manière délibérée et visionnaire de changer le cours funeste de l’histoire européenne qui avait conduit à deux confrontations destructives en moins de trente ans et de fonder un projet de paix et de prospérité qui allait devenir l’Union européenne. Les leçons tirées de la Deuxième Guerre mondiale sont clairement énoncées dans le préambule du traité à la base de la future Union Européenne, annoncé le 9 mai 1950 par l’homme d’Etat Robert Schuman dans sa fameuse Déclaration, préambule qui énonce la volonté des Etats européens à s’engager dans une réconciliation réelle et profonde et « à substituer aux rivalités séculaires une fusion des intérêts essentiels des Etats parties, à fonder par l’instauration d’une communauté économique les premières assises d’une communauté plus large et plus profonde entre des peuples longtemps opposés par des divisions sanglantes, et à jeter les bases d’institutions capables d’orienter un destin désormais partagé ».

C’est cette inspiration qui fonde et oriente jusqu’à nos jours l’Union européenne dans son insertion dans les affaires du monde et dans ses actions et politiques. En approfondissant son intégration et en s’élargissant progressivement, l’Union européenne dépasse les divisions du continent et contribue à la consolidation de la stabilité et de la paix dans une région du monde trop longtemps marquée par le fléau de la guerre.

Monsieur le Président,

Cette commémoration est pour l’occasion de nous incliner devant la mémoire des innombrables victimes innocentes et de méditer les enseignements d’un évènement qui a profondément traumatisé l’Europe et le monde. C’est également l’occasion de réaffirmer de manière solennelle les valeurs essentielles qui fondent notre action commune au sein d’une Organisation des Nations Unies rénovée au service des peuples qui la composent.

Tel est notre devoir, tel est le notre engagement !

Je vous remercie.

1La Croatie continue à participer au processus de stabilisation et d'association.



Dernière mise à jour de cette page le : 12-05-2005

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