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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Intervention au nom de l'UE à l'occasion de la réunion informelle de réflexion sur le renforcement de l'ECOSOC

Date du discours : 05-05-2005

Lieu : New York

Orateur : Jean-Marc Hoscheit, Représentant permanent du Luxembourg auprès des Nations Unies

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


Monsieur le Président,

J'ai l'honneur de prendre la parole au nom de l'Union européenne.

Nous vous remercions d'avoir convoqué cette réunion informelle de réflexion consacrée à un échange de vues sur le renforcement de l'ECOSOC. Nous avons examiné avec intérêt le document officieux que vous nous avez fourni. Il contient des suggestions utiles.

Cette année, l'Union européenne s'est exprimée à plusieurs reprises sur les méthodes de travail et le renforcement de l'ECOSOC. En mars, nous sommes intervenus, au cours d'un échange de vues au sein de l'ECOSOC, sur la question de l'amélioration des méthodes de travail du Conseil. La semaine dernière, lors de la consultation de l'Assemblée générale sur le module IV concernant le renforcement des Nations unies, l'UE est intervenue sur le rôle général de l'ECOSOC au sein des Nations unies.

Nous estimons que votre document officieux doit apporter, sous votre responsabilité, une contribution au processus préparatoire mené par le président de l'Assemble générale. Dans ce cadre, nous sommes heureux de participer à cette discussion informelle en faisant les commentaires suivants:

Par souci de clarté, je suivrai la même structure que votre document, qui est divisé en deux volets.

A) Fonctions

1. Organe prévu par la Charte des Nations unies, l'ECOSOC doit devenir un instrument multilatéral plus efficace relevant les défis posés dans les domaines économique, social, environnemental, humanitaire et des droits de l'homme. Le Conseil peut tirer parti des possibilités dont-il dispose pour mobiliser des ressources et consolider son rôle de coordination à l'échelle du système tout entier. En outre, l'ECOSOC peut assurer efficacement le suivi et l'examen de la mise en œuvre des décisions prises par les grandes conférences et réunions au sommet des Nations unies, y compris le Sommet du millénaire et de la réunion de suivi de celui-ci.

2. D'une manière générale, il y a lieu d'établir des liens plus étroits entre les principaux organes des Nations unies afin de promouvoir des synergies entre leurs différents champs d'action. Nous devons nous appuyer sur les progrès accomplis dans l'organisation d'échanges de vues avec les principaux acteurs au sein du système, en particulier avec les représentants du CCS, ainsi qu'avec les présidents des commissions techniques, les chefs des agences, des fonds et des programmes, le président du Groupe Développement des Nations unies et, hors du système, avec les institutions de Bretton Woods, l'OMC, les banques régionales multilatérales et les organisations régionales telles que l'OCDE et, naturellement, les ONG et le secteur privé, comme cela est exposé dans le rapport Cardoso.

 3. L'UE estime que l'ECOSOC doit remplir différentes fonctions:

- L'ECOSOC doit continuer à jouer un rôle important en instaurant un dialogue au niveau international sur les tendances et les nouvelles questions qui se posent dans les domaines économique, social et environnemental, avec tous les acteurs concernés.

- L'ECOSOC doit également jouer un rôle majeur dans le suivi et la mise en œuvre des résultats des grandes conférences et réunions au sommet des Nations unies, y compris la déclaration du millénaire et les ODM. La résolution 57/270B de l'Assemblée générale, ainsi que les résolutions ultérieures du Conseil, ont lancé un processus important. Nous pouvons d'ores et déjà constater certains résultats dans les travaux des commissions techniques et dans leurs liens avec l'ECOSOC. Nous devrions les encourager à poursuivre ces efforts. Les commissions devraient continuer à examiner de manière constructive et critique leur mode de fonctionnement pratique et les leçons qu’elles pourraient tirer à ce jour de leurs expériences.

- L'ECOSOC doit également servir d'enceinte de haut niveau pour la coopération au développement. L'ambitieux programme de travail en matière de développement requiert une action énergique des institutions. Nous devons faire en sorte que les institutions de l'ONU, en particulier l'ECOSOC et les mécanismes mettant en œuvre les actions de terrain, soient mieux en mesure de relever de manière cohérente les défis du XXIème siècle dans les domaines économique, social et environnemental. À cet égard, nous sommes favorables à un examen du rôle joué par le Comité des politiques de développement.

- Nous soutenons la proposition figurant dans le rapport du Secrétaire général de tenir une réunion, par exemple, tous les deux ans au niveau ministériel. Pour qu'elle soit utile et qu'elle ne se limite pas à un échange général de vues entre États membres, une telle réunion nécessitera une préparation adéquate par l'ECOSOC en coopération étroite avec tous les acteurs importants de la coopération au développement, à savoir, les IFI, les fonds et programmes de l'ONU, les agences spécialisées, les banques régionales et l'OCDE.

- L'ECOSOC a également un rôle à jouer dans les situations postconflictuelles. L'UE est favorable à l'établissement d'un lien solide entre l'ECOSOC et la Commission pour la consolidation de la paix, comme le proposent le rapport et la note explicative du Secrétaire général. Nous devrions faire en sorte que l'ECOSOC mette en avant les aspects économiques, sociaux et environnementaux à moyen et à long terme des situations postconflictuelles.

L'expérience des groupes de travail ad hoc pour la Guinée-Bissau et pour le Burundi s'est révélée très utile. Elle nous a aidés à mieux comprendre les problèmes économiques et sociaux complexes qui se posent au lendemain des conflits. Nous attendons avec intérêt le rapport sur les travaux réalisés à ce jour par le groupe de travail ad hoc sur Haïti. Nous devrons examiner comment l'ECOSOC peut apporter une contribution dans ce domaine, en particulier pour garantir la cohérence avec les objectifs de développement à long terme.

-  L'UE appuie la recommandation du Secrétaire général selon laquelle le Conseil économique et social devrait tenir en temps voulu, en fonction des besoins, des réunions d’évaluation des menaces pesant sur le développement, telles que famines, épidémies et catastrophes naturelles, et contribuer à l’adoption de mesures coordonnées visant à contrer ces menaces.

-  Enfin, l'ECOSOC doit continuer à encourager la coordination et l'harmonisation entre les organisations opérationnelles et humanitaires.

- Pour que ces tâches puissent être menées à bien, l'ECOSOC a un important rôle de coordination. Nous devons avoir à cœur d'améliorer ses méthodes de travail pour qu'il puisse jouer ce rôle plus efficacement. Il nous faut chercher des solutions pratiques pour renforcer le rôle de maillon central de l'ECOSOC pour la coordination des activités de l'ensemble du système des Nations unies dans les domaines économique, social et environnemental. Dans les secteurs relevant de sa compétence, l'ECOSOC pourrait en outre se voir confier le contrôle de la cohérence des politiques des Nations unies pour ce qui est de l'harmonisation et de la coordination.

- L'UE appuie l'idée d'améliorer la coopération et la coordination entre l'ECOSOC et les institutions de Bretton Woods. La réunion de printemps est une occasion exceptionnelle de contribuer à un dialogue ouvert entre les ministres des finances, les ministres chargés du développement, les hauts fonctionnaires des affaires étrangères, les directeurs de la banque et du fonds, ainsi que les représentants de la société civile et du secteur privé. Si nous voulons qu'elle continue à porter des fruits, il nous faut renforcer auprès de tous les acteurs concernés l'impression que cette réunion leur appartient. Les services assurés à ce cadre commun de discussion par les secrétariats compétents doivent être améliorés. Des progrès dans ce contexte seraient d’une grande importance pour renforcer la dynamique créée par le Consensus de Monterrey.

- Au niveau du renforcement de la coopération opérationnelle, le rôle de l'ECOSOC consiste à assurer la cohérence. L'ECOSOC ne devrait pas intervenir directement dans la direction opérationnelle de situations particulières. Dans ce contexte, il pourrait mettre en évidence les leçons tirées de ces situations et étudier les possibilités d'améliorer la coordination entre les acteurs chargés de la mise en oeuvre. À cet égard, il y a lieu de tenir compte du travail effectué par les agences spécialisées.

B) Organisation des travaux

4. La réforme de l'ECOSOC s'inscrit dans le cadre du processus global de réforme des Nations unies. Il ne faut cependant pas passer à côté de l'occasion d'améliorer substantiellement l'organisation des travaux de l'ECOSOC, même si ces éléments ne concernent pas les chefs d'État et de gouvernement.

5. L'ECOSOC peut déjà être renforcé et rendu plus efficace au cours de son mandat actuel. L'UE considère que son programme de travail doit être réformé et recentré. Parallèlement, les résolutions qu'il adopte doivent porter davantage sur le fond des problèmes.

6. Nous accueillons favorablement votre proposition tendant à charger le Département des affaires économiques et sociales de préparer une étude pour mieux délimiter les travaux de l'ECOSOC et ceux de l'Assemblée générale. Une telle étude nous permettrait d’explorer comment la mise en oeuvre des décisions de l’ECOSOC pourrait être améliorée.

7. Nous devons trouver les moyens de préparer la session de fond d'une manière plus rationnelle qu'actuellement. Notre travail serait facilité si l'on disposait rapidement d'un ordre du jour commenté de manière approfondie et si l'on rationalisait la présentation des rapports. Nous devrions pouvoir mettre à profit les semaines qui précèdent la session pour élaborer un programme cohérent, permettant aux délégations de participer pleinement aux débats des différents segments et de négocier quelques résolutions peu nombreuses, mais importantes.

8.  Les États membres devraient pouvoir distinguer plus rapidement les points qui ne nécessitent pas de débat de fond. Nous convenons de la nécessité de rationaliser l'ordre du jour du segment général et de regrouper les sujets chaque fois que c'est possible. Comme nous l'avons déjà indiqué l'an dernier, il faudrait se concentrer sur une sélection de rapports selon les besoins au sein de chaque groupe de sujets. Une présentation orale des rapports favoriserait des débats plus concrets et plus transparents. Nous sommes en faveur d'une meilleure articulation des débats formels et des négociations informelles sur les projets de résolutions, afin de permettre aux délégations d'être présentes aux uns et aux autres.

9. Nous sommes d'accords avec votre proposition visant à élaborer des procédures plus efficaces pour sélectionner les thèmes soumis au segment à haut niveau.

10. Nous sommes aussi d'accords pour estimer qu'il importe que ce soient des représentants à haut niveau des États membres qui assistent aux débats du segment à haut niveau du Conseil.

11. L'UE examine très soigneusement vos propositions de réorganisation des différents segments de l'ECOSOC. La session de substance de l’ECOSOC est au centre de ses activités. L'UE rappelle qu'elle est fermement attachée à l'équilibre qui existe actuellement entre Genève et New York. Nous pourrions chercher des moyens d'organiser d'autres réunions de l'ECOSOC, sur une base ponctuelle. Parallèlement, nous devons nous efforcer d'éviter des chevauchements avec les réunions d'autres organismes intergouvernementaux. En tout état de cause, ce point devrait être tranché en tenant compte de la répartition actuelle des services et des frais de conférence.

12. Enfin, si l'on veut que l'ECOSOC soit recentré et plus efficace, il ne faut pas oublier qu'il nous faut aussi améliorer l'efficacité de son secrétariat.

Merci, Monsieur le Président.



Dernière mise à jour de cette page le : 06-05-2005

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