Note: Votre navigateur n'affiche pas correctement ce site parce qu'il s'agit d'une version relativement ancienne d'un navigateur ou parce qu'il ne respecte pas les standards généralement préconisés pour les pages web. Pour en savoir plus lisez nos notes de conception.

 
[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
 English version        
 

Chemin de navigation : Accueil > Actualités > Discours > Mars 2005 > Discours de M. Jean-Louis Schiltz à l'occasion du Forum à haut niveau sur l'efficacité de l'aide le 2 mars 2005

Discours
Discours de M. Jean-Louis Schiltz à l'occasion du Forum à haut niveau sur l'efficacité de l'aide le 2 mars 2005

Date du discours : 02-03-2005

Lieu : Paris

Orateur : Jean-Louis Schiltz

Ressort : Development

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


M. le Président,

J'ai l'honneur de prendre la parole au nom de l'Union européenne. La Croatie, pays candidat, de même que la Bosnie et Herzégovine et l'ancienne République yougoslave de Macédoine, pays participant au processus de stabilisation et d'association et candidats potentiels, se sont alignés sur cette déclaration.

1. Les engagements pris lors de la conférence de Monterrey sur le financement du développement (2002) et lors du premier Forum à haut niveau sur l'harmonisation qui s'est tenu par la suite à Rome (2003) ont été autant de jalons majeurs dans le renforcement de la coopération au développement. Les donateurs – dont l'UE – se sont accordés pour accroître le niveau et l'efficacité de leur aide publique au développement et se donner ainsi les moyens de réaliser les Objectifs de développement du millénaire (ODM) et, à terme, d'éradiquer la pauvreté dans le monde.

2. S'inscrivant dans la droite ligne des prochains événements de l'Agenda du développement, notamment le Sommet 2005 – qui devrait être l'occasion de redire notre détermination à réaliser les ODM, cette conférence nous offre une excellente opportunité de maintenir la dynamique et de consolider nos engagements en matière d'efficacité de l'aide. Nous saluons tout particulièrement les nombreux nouveaux pays partenaires qui nous ont rejoints depuis Rome, et contribuent de la sorte à la mise en place d'un véritable partenariat.

3. Pour atteindre les objectifs de développement arrêtés au niveau international, il importe d'instaurer un partenariat fort entre pays développés et pays en développement. Certains de nos partenaires au développement ont consenti, au cours des dernières années, des investissements et des efforts significatifs qu'il importe de reconnaître à leur juste valeur. En tant que donateurs, nous avons pris des engagements qui ne peuvent être tenus que par le biais du partenariat et de l'appropriation. Cela implique un dialogue transparent et ouvert, qui permette de faire la clarté sur les possibilités d'accord et les désaccords potentiels. Les donateurs doivent rechercher, autant que faire se peut, un alignement maximum avec les procédures, systèmes et politiques des pays partenaires, une meilleure coordination des politiques et harmonisation de notre action.

4. Ce n'est pas là tâche facile, ni aisée. Pour y arriver, il ne suffit pas de simples déclarations mais bien d'améliorations spécifiques et pragmatiques et d'un travail ardu et ininterrompu. Nous sommes prêts à positionner l'UE – fournisseur de plus de 50% de l'aide au développement, elle est présente dans de très nombreux pays en développement – en première ligne pour accroître l'efficacité de l'aide et concrétiser les bénéfices d'une harmonisation et d'un alignement.



DE ROME A PARIS

5. Pour l'UE, la coordination des politiques et l'harmonisation des procédures sont deux priorités. La contribution concrète et dynamique de l'UE à la conférence de Monterrey a pris la forme des engagements de Barcelone. Les Etats membres se sont engagés, entre autres, à prendre des mesures en vue de réaliser la coordination des politiques et l'harmonisation des procédures avant 2004, conformément aux meilleures pratiques arrêtées au niveau international. Un an plus tard, en 2003, les 15 Etats membres d'alors et la Commission signaient la Déclaration de Rome sur l'harmonisation, qui en détaille l'échéancier ainsi que les modalités.

6. Depuis lors, l'agenda de l'harmonisation et de la coordination a déjà produit ses effets. Des efforts considérables ont été consentis dans de nombreux pays partenaires, soutenus par l'UE et divers forums multilatéraux tels que l'OCDE/CAD et les institutions multilatérales de développement. Dans le même temps, les donateurs, dont les Etats membres de l'UE et la Commission, se sont efforcés d'adapter politiques et procédures au nouvel agenda. L'UE a également lancé un programme d'harmonisation dans quatre pays pilote (Mozambique, Maroc, Nicaragua et Vietnam).

7. Monterrey et Rome ont tracé les voies de notre action. Sur le terrain toutefois, l'on constate que les progrès sont inégaux. De nombreuses composantes ont néanmoins été mises en place, tant dans les pays partenaires qu'au niveau d'une démarche commune d'harmonisation et d'alignement. Nous sommes prêts à agir et à généraliser les bonnes pratiques. En tant que bailleurs de fonds, nous pouvons – et devons – faire beaucoup, mais de véritables progrès ne seront possibles que dans le cadre d'un partenariat avec nos partenaires au développement.

8. Ce Forum est l'un des premiers événements internationaux marquants de l'année 205. Il doit délivrer un message positif sur notre volonté d'intensifier nos efforts et de nous ouvrir au changement.



NOTRE CONTRIBUTION COLLECTIVE

9. Afin d'accélérer la mise en oeuvre effective des engagements pris sur la base du document de l'UE intitulé “Advancing Coordination, Harmonisation and Alignment" (Promotion de la coordination, de l'harmonisation et de l'alignement) - document distribué lors du deuxième Forum à haut niveau - l'UE élargie à 25 Etats membres et la Commission ont défini en novembre 2004 les moyens et modalités d'améliorer la coordination, l'harmonisation et l'alignement. Notre action est guidée par un certain nombre de principes sous-jacents – ainsi l'UE est-elle déterminée à se concentrer sur approche basée et orientée pays, à éviter les duplications et à travailler en complémentarité, à rechercher une large couverture des modalités d'aide, à mettre l'accent sur la mise en œuvre et l'ouverture de toutes les initiatives des donateurs.

10. Notre approche doit être vue comme une contribution collective de l'UE, mais pas exclusivement pour l'UE. Il s'agit d'une proposition concrète visant à rassembler tous les acteurs autour de divers objectifs pragmatiques à court et moyen termes.

11. Plus concrètement, l'UE a également décidé d'établir des plans d'action nationaux pour tous les pays partenaires pour lesquels une telle démarche s'avère pertinente et génératrice de valeur ajoutée. Le plan d'action peut comporter diverses options d'action concrètes à entreprendre par les Etats membres et la Commission en vue d'adapter les décisions politiques au contexte national et de les mettre en œuvre. L'accent pourrait par exemple être mis sur le renforcement de la programmation et de l'évaluation communes, l'accroissement de la complémentarité, les accords financiers communs, la réduction des missions.

12. Nous devons relever tant de défis – le tsunami, la Côte d'Ivoire, le Soudan, les Grands Lacs, pour n'en citer que quelques-uns –  pour lesquels seule une intervention collective peut faire avancer les choses. Dans ces situations, une approche UE commune revêt une importance déterminante. Les pays se trouvant dans des situations post-conflictuelles ou d'urgence, de même que les Etats fragiles, exigent une attention particulière pour ce qui est de l'harmonisation et de l'alignement. Dans ces circonstances, tout doit être mis en oeuvre afin de renforcer les systèmes nationaux et l'alignement, mais lorsque cela s'avère impossible, nous, les donateurs, avons la responsabilité spécifique d'assurer la coordination et l'harmonisation.

13. Pour améliorer l'efficacité de nos actions et renforcer leur impact en terme d'éradication de la pauvreté, nous pensons également qu'il faut étendre le déliement de l'aide. Dans ce contexte, l'UE s'efforce actuellement de délier plus avant l'aide communautaire.

14. Je veux souligner à ce sujet que les dix nouveaux donateurs européens émergents ont rejoint, par ces engagements UE, l'agenda international sur l'efficacité de l'aide. A l'instar de tous les Etats membres de l'UE et de la Commission, ils confirment leur engagement en faveur du développement et de ses meilleures pratiques, preuve qu'ils sont prêts à participer aux activités de l'OCDE/CAD en matière d'efficacité et d'harmonisation de l'aide et devraient pouvoir prendre part sur un pied d'égalité à toutes les initiatives de coordination et d'harmonisation.


PARIS ET APRES

15. Ce deuxième Forum à haut niveau organisé à Paris a été une excellente occasion de faire le point, de réfléchir et définir de nouvelles orientations et de nouveaux engagements. Il est grand temps de traduire fermement et systématiquement nos engagements en action, en consolidant les progrès réalisés à ce jour. L'UE est favorable à une Déclaration de Paris ambitieuse comportant des engagements clairs, des indicateurs forts et des échéances concrètes pour la réalisation des objectifs.

Pour ces indicateurs pour lesquels nous n'avons pas encore été, ou ne serons pas, en mesure d'arrêter des objectifs, nous estimons que ce Forum doit charger le groupe de travail CAD sur l'efficacité de l'aide de définir des objectifs et leurs délais de réalisation dès que possible et – si nous voulons vraiment respecter nos engagements – avant le mois de septembre.

16. Entre-temps, l'UE s'engage à travailler aux objectifs globaux suivants:

§ fournir toute l'aide en matière de renforcement des compétences par le biais de programmes coordonnés et un recours accru aux accords multi-donateurs;

§ canaliser 50% de l'aide de gouvernement-à-gouvernement au travers des systèmes nationaux, y compris en augmentant la part de notre assistance sous forme d'assistance budgétaire ou d'accords de Swap;

§ éviter l'établissement de toute nouvelle unité de mise en œuvre de projet;

§ réduire le nombre de missions non coordonnées de 50%.

17. Réaliser pleinement ces objectifs exige de tous les pays partenaires qu'ils soutiennent la mise en œuvre de nos engagements communs. Nous invitons tous les donateurs à nous rejoindre, sur un pied d'égalité et lorsqu'ils le pourront, dans la réalisation des engagements concrets décrits ci avant.

18. Il est important que nous nous engagions dans un processus de contrôle efficace et régulier, qui prenne appui sur les mécanismes existants au niveau national et permette aux partenaires de demander des comptes aux donateurs pour les résultats obtenus.

19. En 2002, l'examen collégial de l'OCDE "considérait la Communauté européenne comme un timide géant". Nous ne voulons pas d'une UE timide. Nous assumons notre responsabilité et sommes prêts à agir. Nous voulons agir de concert avec vous tous afin d'améliorer notre coopération au développement par le biais de plus d'harmonisation, plus de coordination et plus d'alignement.




Dernière mise à jour de cette page le : 08-03-2005

Haut de page Haut de page