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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Déclaration au nom de l'UE au Conseil de Sécurité des Nations unies sur la mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo

Date du discours : 25-02-2005

Lieu : New York

Orateur : Jean-Marc Hoscheit, représentant permanent du Luxembourg auprès des NU

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


Monsieur le Président,

J'ai l'honneur de m'exprimer au nom de l'Union européenne. Les pays candidats à l’Union européenne, la Bulgarie et la Roumanie, la Croatie* et la Turquie, ainsi que l’Islande, pays de l’AELE membre de l’Espace Economique Européen, se rallient à cette déclaration.

Monsieur le Président,

Je tiens en premier lieu à remercier le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUK, M. Jessen-Petersen, pour les informations qu'il nous a communiquées et à réaffirmer que l'Union européenne soutient pleinement le travail qu'il accomplit en vue de la mise en œuvre de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité.

Près d'un an après le déraillement du processus politique par une flambée de violence en mars 2004 et plusieurs mois après le début de fonctionnement des nouvelles institutions centrales, l'Union européenne partage l'évaluation du Secrétaire général, selon laquelle les Institutions provisoires d'administration autonome (IPAA) ont marqué "des progrès tangibles et encourageants" dans leur engagement en faveur de la mise en œuvre des normes. Il est dûment pris acte de la détermination exprimée publiquement à cet égard par le nouveau gouvernement.

L'Union européenne souscrit à l'ordre des priorités qu'a établi la MINUK pour les activités menées dans le cadre des normes qui ont le plus directement trait aux communautés minoritaires et à l'objectif d'un Kosovo démocratique et multiethnique, en particulier les activités concernant le retour des réfugiés et des personnes déplacées, la protection des communautés minoritaires, la liberté de circulation et la décentralisation. Dans ce contexte, l'Union européenne appelle les Institutions provisoires à faire pleinement usage des compétences accrues qui leur ont été récemment transférées par la MINUK. Elle encourage la MINUK à examiner la possibilité d’un transfert de compétences additionnelles.

Dans la perspective des importantes échéances de l’année 2005, l'Union européenne attache une grande importance à l'instauration d'un dialogue substantiel entre toutes les communautés du Kosovo, ainsi qu'entre Belgrade et Pristina. Elle appelle toutes les communautés à participer activement au processus en cours visant à la réforme du gouvernement local et à l'établissement d'une administration décentralisée et durable qui puisse activement soutenir le retour des réfugiés et des personnes déplacées, garantir la protection des communautés minoritaires et assurer de meilleures conditions de vie pour l'ensemble de la population.

À cet égard, l'Union européenne appelle en particulier la communauté serbe du Kosovo à participer de façon constructive aux Institutions provisoires au niveau central. Les Serbes du Kosovo doivent reconnaître qu'il est dans leur intérêt immédiat de participer au processus politique en cours: c'est pour eux la meilleure façon de défendre leurs intérêts légitimes et de jouer un rôle dans la construction de l'avenir du Kosovo. L'Union européenne, tout en étant encouragée par le fait que les autorités de Belgrade ont fait part au Représentant Spécial de leur disponibilité à reprendre le dialogue direct avec Pristina, regrette que les autorités de Belgrade n'aient encouragé la participation des Serbes du Kosovo à aucun des processus en cours.

Monsieur le Président,

Certes, la mise en œuvre de certaines des normes a progressé, mais des progrès considérables devront encore être accomplis pour les huit normes et particulièrement pour ce qui est des activités prioritaires menées dans le cadre de ces normes. Cela est particulièrement important alors que nous nous rapprochons de l'examen d'ensemble de tous les progrès réalisés pour mettre en œuvre ces normes, qui interviendra à la mi-2005. Cet examen aura une incidence majeure sur le calendrier pour les pourparlers sur le statut définitif, et il est donc dans l'intérêt commun de toutes les parties concernées de faire en sorte que des progrès réels et vérifiables aient été accomplis dans la mise en œuvre de ces normes.

À long terme, et compte tenu de la perspective européenne qui s'offre aux pays des Balkans occidentaux, la mise en œuvre accélérée des normes ne doit pas être considérée comme une fin en soi ni comme un moyen rapide de parvenir à une décision sur le statut futur du Kosovo. Par cet exercice de mise en œuvre des normes, et en mettant ainsi en place une société démocratique et multiethnique durable, la population du Kosovo se rapprochera de la réalisation de cette perspective européenne.

À cet égard, l'Union européenne souligne que la coopération pleine et sans restrictions avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) est une obligation internationale et une exigence essentielle pour la poursuite du rapprochement avec l'Union européenne.

Monsieur le Président,

L'Union européenne a résolument soutenu la population du Kosovo pendant toute la période qui a suivi le conflit en fournissant l'essentiel des ressources – militaires, financières et humaines – destinées à remédier aux dommages causés par la guerre et par des décennies de sous﷓investissement. L'Union européenne continuera d’aider le Kosovo à progresser vers un développement économique durable. Toutefois, un tel développement dépend de la mise en place, de manière prioritaire, par la MINUK et les Institutions provisoires, des conditions nécessaires dans le cadre d'une stratégie globale, intégrée et compatible avec l'UE.

Monsieur le Président,

Je conclurai en rappelant que le Kosovo ne retournera pas à la situation d'avant 1999 et que l'Union européenne est animée de la ferme volonté d'aider un Kosovo démocratique et multiethnique, caractérisé par la protection qu'il offre à ses communautés minoritaires, sur la voie de sa pleine intégration à l'Europe, quel que soit son statut futur.

*La Croatie continue à participer au processus de stabilisation et d’association.



Dernière mise à jour de cette page le : 14-03-2005

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