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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Réponse de Nicolas Schmit à la question orale des députés européens Schulz et Ford (PSE) sur la commémoration du 60eme anniversaire de la libération d'Auschwitz

Date du discours : 26-01-2005

Lieu : Bruxelles

Orateur : Nicolas Schmit

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures

Réunion : Mini-plénière du Parlement européen


Monsieur le Président,

Demain, à Auschwitz, se réuniront un grand nombre de chefs d’Etat pour commémorer, ensemble avec des survivants de l’enfer, la libération du camp d’extermination il y a soixante ans.

Représentant une Europe nouvelle, ils remplissent ce devoir de mémoire et ce devoir de transmettre, qui est aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

La Présidence remercie les deux Députés d’avoir initié, à travers leur question, un moment de réflexion et de souvenir au sein de ce Parlement qui, en 1979, après sa première élection au suffrage direct, a élu une rescapée d’Auschwitz, Mme Simone Veil, à sa Présidence.

60 ans, c’est moins que la vie d’un être humain.

C’est l’occasion pour donner la parole à ceux qui, survivants, portent les stigmates de cette horreur innommable et indicible, qu’il faut néanmoins dire haut et fort.

La Shoa restera pour toujours une césure, une fracture dans l’histoire européenne. Comme l’a dit l’ancienne Présidente du Bundestag, Rita Süssmuth, la Shoa ne peut être comparée. Elle est la négation même de notre civilisation, de nos valeurs spirituelles et éthiques, la négation de l’humanisme.

Auschwitz n’est pas simplement de l’histoire, une histoire insoutenable.

Auschwitz doit rester une réalité présente, douloureuse, interpellant les générations actuelles et futures à mieux comprendre et à rejeter toute idéologie de haine et d’exclusion, à concrétiser cette conscience du plus jamais çà.

L’obligation de mémoire aussi essentielle qu’elle soit n’est pas suffisante, Nous avons, certes, besoin de recueillement, mais aussi d’engagement et d’action. L’antisemitisme reste présent dans nos sociétés, tout comme les racismes de tous genres.

Les révisionnistes et négationnistes, tous ceux qui essaient de relativiser le caractère unique de la Shoa, tous ceux qui avancent des prétextes ou établissent des liens inacceptables, doivent être combattus.

C’est un crime contre la vérité, pour employer la formule du Président Chirac, qui doit être poursuivi dans une Europe fondée sur les valeurs éthiques et le respect des droits de l’homme, désormais fondée sur la Charte des droits fondamentaux intégrée dans le projet de Constitution largement approuvé par le Parlement Européen.

Mais c’est aussi un crime contre la mémoire de tous ceux et particulièrement de ces centaines de milliers d’enfants dont la vie a été éteinte de la manière la plus abjecte. Que leurs regards tristes et effrayés restent gravés dans nos consciences et nous exhortent à mener un combat résolu et engagé contre l’oubli et, pire, la négation du crime absolu.

La défense des droits de l’homme et, partant, de tous ceux et celles qui sont aujourd’hui victimes d’atteintes à leur dignité à travers des dérives antisémites et racistes, est une des pierres d’angle de la politique de l’Union Européenne.

A cette fin, le Conseil et les autres institutions européennes coopèrent étroitement avec des organisations internationales comme le Conseil de l’Europe, l’OSCE et les Nations Unies, dans la lutte contre ce qui constitue de véritables fléaux.

Le Conseil s’est félicité des initiatives prises par l’OSCE, notamment l’adoption des déclarations de Berlin et de Bruxelles, qui condamnent toutes les manifestations d’antisémitisme et tous les autres actes d’intolérance.

La création, lors de la rencontre ministérielle de l’OSCE à Sofia, des postes des Représentants personnels de l’OSCE pour la lutte contre l’antisémitisme ainsi que contre le racisme et l’islamophobie, devrait venir renforcer l’action du Bureau de l’OSCE pour les institutions démocratiques et les Droits de l’homme de Varsovie, dont le mandat s’articule autour de la surveillance des phénomènes d’antisémitisme et des autres formes d’intolérance, ainsi que de la formulation de stratégies pour y mettre fin. Lors de la 59e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, une résolution condamnant explicitement toutes les formes d’antisémitisme a été adoptée à l’initiative de l’Union Européenne. A l’occasion de la journée des Droits de l’homme, le 10 décembre 2004, l’Union a rappelé à New York l’importance que revêt l’éducation, condition essentielle si l’on veut favoriser l’émergence d’une culture du respect et de la tolérance, compatible avec la sauvegarde des droits fondamentaux.

La création de l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes s’inscrit dans la volonté du Conseil et de l’Union en général, de se doter des outils nécessaires à la lutte contre les différentes formes d’intolérance. Le travail de mémoire avec les jeunes doit aussi bénéficier d’initiatives européennes, qui doivent être promues.


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Dernière mise à jour de cette page le : 26-01-2005

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