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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Intervention de Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille et de l'Intégration devant la Commission Culture, de la Jeunesse, de l'Education, des Medias et des Sports du Parlement européen

Date du discours : 17-01-2005

Lieu : Bruxelles

Orateur : Marie-Josée Jacobs

Domaine politique : Education, jeunesse, culture


Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs les Députés

58 millions !

58 millions, c’est le nombre de jeunes âgés entre 15-24 ans qui vivent actuellement dans l’Union Européenne. On dit parfois que les jeunes sont le futur de l’Europe, les adultes de demain. Mais ils en sont également le présent. Agir en faveur des jeunes aujourd’hui demande des efforts très importants.

Ces efforts, en Europe, doivent impliquer tous les acteurs, toutes les institutions. A ce titre, je suis particulièrement contente d’être invitée à la réunion de votre commission aujourd’hui. Le Parlement européen est devenu une institution de plus en plus important au sein de l’Union européenne, et ce à juste titre puisqu’il est le seul, parmi les institutions européennes, à être élu de manière directe. C’est pourquoi il me tient à cœur de vous exposer personnellement quels sont les axes importants sur lesquels nous allons concentrer nos efforts durant le semestre de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne.

Je commencerai par un sujet qui est en fait le dernier, chronologiquement, à être s’inscrit à l’ordre du jour de notre Présidence : LE PACTE EUROPÉEN POUR LA JEUNESSE.

En octobre de l’année passée, les 4 chefs d’Etat et de gouvernement de France, d’Allemagne, d’Espagne et de Suède ont adressé au président du Conseil Européen une lettre, dans laquelle ils proposaient de travailler à l’élaboration d’un nouveau PACTE EUROPEEN POUR LA JEUNESSE, qui serait articulé autour des trois axes suivants :

  1. L’insertion sociale et professionnelle
  2. La cohérence des actions de l’Union qui s’adressent aux jeunes
  3. La politique démographique

Les 4 et 5 novembre 2004, le Conseil européen a pris connaissance de cette proposition et le Président de la Commission, M. Barroso, a accueilli favorablement une telle initiative.

Par ailleurs, la présidence néerlandaise, à la fin du mois de novembre de l’année passée, a organisé à Rotterdam un évènement rassemblant une centaine de jeunes des Etats membres, des pays candidats, des pays de l'EFTA/EEE (Espace Economique Européen) et du Forum européen de la jeunesse. Ces jeunes, dans leur "déclaration de Rotterdam", se sont exprimés de manière très favorable par rapport à l’idée d’un Pacte Européen pour la Jeunesse.

En tant que Présidente du Conseil des Ministres européens de la Jeunesse, je salue également cette initiative, qui a pour mérite de mettre un accent particulier sur la jeunesse, notamment dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, à laquelle se réfèrent les 4 chefs d’Etat et de gouvernements.

Par ailleurs, les jeunes Européens, plus peut-être encore que les adultes, témoignent souvent d’un manque de confiance dans la construction européenne, d’une appréhension dûe au fait que l’intégration européenne serait surtout un processus économique et monétaire. Un PACTE EUROPEEN POUR LA JEUNESSE serait aussi un message fort pour montrer aux jeunes générations que les sujets sociaux et les jeunes tiennent une place importante dans la construction européenne.

J’ai inscrit la question d’un PACTE EUROPEEN POUR LA JEUNESSE à l’agenda du Conseil des Ministres de la Jeunesse, qui aura lieu en février prochain. Les conclusions que nous tirerons seront ensuite transmises au conseil européen de printemps, dont un des thèmes majeurs sera la stratégie de Lisbonne.

A l’heure actuelle, et sans préjuger du rapport de synthèse de la Commission européenne concernant l’évaluation à mi-parcours de la stratégie de Lisbonne, les éléments suivants me semblent importants dans ce dossier.

· Un pacte européen pour la jeunesse qui s’inscrirait dans la stratégie de Lisbonne devrait permettre de mettre un accent sur les jeunes dans les différents objectifs de cette stratégie. De cette manière, les efforts consacrés aux jeunes deviendraient plus visibles et pourraient être renforcés et coordonnés de manière plus efficace. En même temps, cette approche permettrait d’aller plus loin dans le "mainstreaming" des questions de la politique de la jeunesse, tel que défini dans le Livre Blanc "Un nouvel élan pour la jeunesse européenne." Parmi les sujets importants qui devraient être traités ici sont :

  •  L’intégration sociale et professionnelle des jeunes
  •  Les jeunes en tant que moteurs de la croissance et de la compétitivité
  •  La mobilité européenne des jeunes
  •  La citoyenneté européenne des jeunes.

· Ensuite, les ministres de la jeunesse pourront, dans le cadre des outils dont ils disposent eux-mêmes, examiner et renforcer ceux qui vont dans le sens des axes d’un pacte tels que décrits par les 4 chefs d’Etat et de gouvernements dans leur lettre du 29 octobre dernier.

· Enfin, et cela me semble très important, un pacte pour les jeunes devrait également être un pacte avec les jeunes. En d’autres termes, il faudrait associer de très près les jeunes à ce dossier. La consultation devient ici très importante. Elle doit avoir comme finalité une adhésion des jeunes à l’idée d’un pacte. En effet, dans toutes les politiques publiques, il devient de plus en plus évident que l’adhésion du public-cible aux objectifs est un facteur de réussite important.

C’est dans ce sens que je lancerai les discussions avec mes collègues au sein du Conseil des Ministres de la Jeunesse.

Mais je pense qu’il faut aussi se demander comment le Parlement Européen pourrait intervenir dans ce Pacte Européen pour la Jeunesse. Il me semble que votre commission, vu sa compétence pour les questions liées à la jeunesse, a tout à fait un rôle à jouer dans ce dossier. Il n’y pas de doute que nous tous devront unir nos efforts en vue d’agir POUR les jeunes en Europe

 L’autre sujet très important de ce début d’année est bien évidemment le programme JEUNESSE EN ACTION. La proposition faite par la Commission Européenne le 15 juillet dernier a fait l’objet d’un premier examen au Conseil et fut saluée largement par le Conseil des Ministres de la jeunesse en novembre dernier, même si des points de discussion subsistent bien sûr.

Nous avions espéré conclure la première lecture de ce texte sous présidence luxembourgeoise. En effet, pour pouvoir démarrer le nouveau programme JEUNESSE EN ACTION dans les meilleures conditions en janvier 2007, il est important d’arriver au plus vite à une décision. Or, au vu des développements récents, notamment dans le cadre plus global des perspectives financières, il ne sera malheureusement pas possible de conclure la première lecture de la proposition durant le semestre en cours.

Néanmoins, nous allons continuer les discussions au sein du Conseil pour avancer le plus loin possible dans le traitement des points sur lesquels il n‘y a pas d’accord définitif. Certains points méritent en effet une attention particulière.

Principalement, la question de l’âge sera encore discutée : la Commission Européenne propose d’élargir l’âge des bénéficiaires à 13 ans vers le bas et à 30 ans vers le haut. Abaisser l’âge nous semble une très bonne idée, qui est en accord avec les pratiques nationales dans beaucoup d’Etats Membres et qui correspond d’ailleurs au fait que l’adolescence commence plus tôt dans la vie d’un jeune qu’il y a encore quelques décennies. L’élargissement de la limite d’âge vers 30 ans est à priori plus difficile à concevoir. Quelles raisons justifient cet élargissement ? Pour certaines actions particulières, cela semble compréhensible, notamment pour l’action "service volontaire" et plus précisément le "service volontaire européen d’intervention." Des jeunes qui ont acquis des compétences particulières durant leurs études pourraient ainsi vouloir les mettre au profit d’une action de type "service volontaire européen d’intervention."  Pour des actions ciblées, il peut ainsi être concevable d’augmenter  l’âge des bénéficiaires potentiels car la nature des actions s’y prête bien. Mais définir la limite d’âge supérieure à 30 ans en général nous semble difficile.

Par ailleurs, le soutien au Forum européen de la Jeunesse semblait poser des questions à certains Etats Membres. Cependant, nous saluons cette action dans le programme qui devrait permettre de bien établir le Forum européen de la Jeunesse. Cette organisation représentant les conseils nationaux de jeunesse de toute l’Europe joue un rôle important de représentation des intérêts des jeunes. Elle permet aussi à l’Union d’avoir un interlocuteur unique auprès des jeunes.

Nous saluons également la nouvelle action 5 du programme "Soutien à la coopération européenne dans le domaine de la jeunesse." Cette coopération européenne dans le domaine de la jeunesse a pris de plus en plus de place dans notre agenda durant les dernières années, depuis la parution du Livre Blanc "Un nouvel élan pour la jeunesse en Europe" et la décision du conseil de mettre en œuvre une méthode ouverte de coordination dans le domaine de la jeunesse. Je reviendrai sur cette méthode ouverte de coordination plus loin. Dans le cadre du nouveau programme "JEUNESSE EN ACTION", cette action 5 permettra de soutenir des projets et des actions qui ont des objectifs semblables à celle de la Méthode ouverte de coordination et qui renforceront celle-ci. Notamment toutes les actions qui tendent à renforcer la citoyenneté européenne des jeunes sont très importantes et nous encourageons tous ceux qui engagent une coopération européenne qui va dans cette direction.

Dans l’ensemble, les Etats Membres ont accueilli très favorablement la proposition de la Commission lors du Conseil des Ministres de novembre dernier. C’est pourquoi, nous pensons pouvoir avancer vers une première lecture du texte.

A ce niveau, une bonne collaboration avec le Parlement Européen nous tient particulièrement à cœur. C’est pourquoi j’ai rencontré le président de votre commission, M. Sifunakis. Mes collaborateurs ont également eu l’occasion de s’entretenir avec Mme Groener de manière plus approfondie au sujet du programme d’action JEUNESSE EN ACTION. Ces entretiens ont confirmé notre volonté d’une coopération fructueuse avec votre institution.,

Enfin, ce semestre sera pour notre Présidence l’occasion de continuer et d’approfondir la méthode ouverte de coordination dans le domaine de la jeunesse. Lorsque le Conseil des Ministres adopta, en juin 2002, la méthode ouverte de coordination dans le domaine de la jeunesse, il prenait acte des intention de la Commission européenne de produire un rapport sur la mise en œuvre de cette méthode. C’est chose faite depuis octobre de l’année passée. Dans sa communication d’évaluation de la méthode ouvert de coordination, la Commission Européenne tira un bilan positif du premier cycle d’application de cette méthode, en estimant qu’elle a permis une consultation et une participation accrue des jeunes aux débats politiques, une meilleure visibilité des actions en faveur des jeunes et entre autres la mise en place du portail européen pour la jeunesse.

Cependant, la Commission attire l’attention sur un certain nombre de points qui méritent d’être examinés :

Les objectifs communs pour les 4 priorités définies en 2002 ont été adoptés. Comment procéder maintenant ? Faut-il définir de nouvelles priorités ? Lesquelles ?

  •  Pour garantir l’adhésion des jeunes à cette méthode, elle doit être efficace dans sa mise en œuvre.
  • Il y aurait lieu de réévaluer l’équilibre entre l’efficacité et la flexibilité de la méthode ouverte de coordination dans le domaine de la jeunesse où il n’y a pas, à l’heure actuelle, de plans d’action nationaux ni d’indicateurs d’évaluation.
  • La Commission souligne l’importance de la consultation des jeunes qui doit être quantitativement et qualitativement importante.

Sur la base de cette communication, nous proposons au Conseil une résolution qui tire la bilan de la mise en œuvre de la méthode ouverte de coordination de la jeunesse. Dans cette résolution nous proposons d’un côté de réfléchir à de nouvelles priorités à mettre en œuvre dans le domaine de la jeunesse. Cette question de nouvelles priorités fera également l’objet d’un échange de vues lors du Conseil des Ministres de la Jeunesse au mois de mai de cette année.

De l’autre côté, nous proposons au Conseil de préciser les modalités de mise en œuvre de la méthode ouverte de coordination. Cette précision se ferait en définissant

· Un point de départ, c’est-a-dire en établissant un constat et une analyse de situation dont la description est réalisée selon une méthode à définir par chaque Etat Membre

· A partir de cette analyse, chaque Etat Membre adopterait les lignes d’actions prioritaires en fonction de la situation nationale;

· Après la mise en œuvre de mesures, une analyse du progrès est réalisée d’une façon analogue au constat de départ;

· Ce processus devrait être accompagné par une consultation des jeunes et de leurs organisations.

Nous pensons qu’il s’agit d’une manière originale de rendre la méthode ouverte de coordination plus efficace tout en préservant la flexibilité nécessaire pour que les Etats Membres puissent l’utiliser de la manière la plus adaptée à leur propre situation.

Mais nous voulons également approfondir les objectifs communs qui sont déjà adoptés. Il est important en effet de continuer à travailler sur ces objectifs communs, de les préciser, de réfléchir à leur mise en oeuvre.

En ce qui concerne la PARTICIPATION DES JEUNES À LA DEMOCRATIE REPRESENTATIVE, nous proposons une résolution au Conseil. En effet, la participation des jeunes à la démocratie représentative revêt une importance fondamentale. Les institutions de la démocratie représentative sont un fondement majeur de notre société. Or nous nous rendons compte que les jeunes sont de moins en moins attirés par ces institutions, leur accordent moins de confiance. Cela est une tendance dangereuse. C’est pourquoi nous proposons de préciser cet objectif commun pour fournir aux Etats Membres des indications plus précises pour la mise en œuvre.

L’idée fondamentale de la résolution est que s’il y a un manque de confiance des jeunes vis-à-vis de la démocratie représentative, cela est non seulement le problème des jeunes mais aussi celui de la société entière. C’est donc non seulement vers les jeunes mais vers les institutions mêmes de la démocratie que nous devons nous tourner pour trouver des solutions.

Cette résolution s’adressera au niveau national autant qu’européen. En effet, nous nous souvenons du taux de vote modeste dans certains pays lors des dernières élections directes pour le Parlement Européen. Dans ce domaine, une collaboration très fructueuse pourrait se mettre en place avec votre institution. Et nous tous aurions à y gagner !

Une troisième résolution que nous proposons au Conseil porte sur la priorité "Information des Jeunes." Cette information des jeunes est surtout un moyen, un moyen en vue de la citoyenneté. Une bonne information aide les jeunes dans les choix qu’ils sont amenés à faire dans leur vie, à tous les niveaux et de façon quotidienne. C’est pourquoi elle est si importante. Dans ce domaine, nous proposons une mise en réseau accrue au niveau européen en vue d’arriver à des standards européens pour l’information jeunesse. Cela devrait permettre à terme aux jeunes Européens de profiter d’un label européen marquant l’information jeunesse et qui serait immédiatement reconnaissable par les jeunes.

Lors du Conseil des Ministres européens de la jeunesse en novembre dernier, nous avons adopté les objectifs communs pour les priorités "Activités Volontaires des Jeunes" et "Une compréhension et une connaissance accrues de la jeunesse." Durant notre présidence nous entendons profiter de certains évènements qui auront lieu à Luxembourg pour approfondir la discussion sur ces objectifs communs. Ainsi, lors de "l’événement jeunesse" qui aura lieu à Luxembourg entre le 23 et le 26 avril prochain, les jeunes qui seront invités à Luxembourg de tous les pays de l’Union auront l’occasion de travailler sur les objectifs communs "Activités Volontaires" et leur application. La dernière matinée de travail sera d’ailleurs consacrée à une réunion conjointe avec les directeurs généraux de la jeunesse des Etats Membres et la Commission Européenne.

En juin aura lieu, à Luxembourg, une conférence avec le titre : "le dialogue entre acteurs dans le domaine de la jeunesse." Cette conférence portera sur l’objectif 4 de la priorité "Une compréhension et une connaissance accrues de la jeunesse." Nous inviterons à Luxembourg des chercheurs, des représentants des jeunes ainsi que des responsables des administrations de la jeunesse en vue de produire des modèles sur les meilleures façons de créer des réseaux de production de la connaissance. L’idée sous-jacente à cette conférence est que non seulement les chercheurs, mais tous les intervenants dans le domaine de la jeunesse possèdent des connaissances importantes, chacun de son point de vue. Il est important de créer des réseaux qui permettent à ces connaissances d‘émerger, au profit de la politique de la jeunesse, du travail en faveur des jeunes et, en final, au profit des jeunes eux-mêmes.

Voilà, Monsieur le Président, Mesdames Messieurs les Députés, en quelques mots les axes de travail de notre présidence dans le domaine de la politique de la jeunesse… exposées ex-ante bien sûr. Mais si le souhait existe de votre part, je suis entièrement disposée à vous rencontrer une nouvelle fois à la fin de notre Présidence pour tirer avec vous le bilan de nos actions au cours de ce semestre.

 Je vous remercie pour votre attention, et je suis bien sûr ouverte à vos questions et à vos remarques.

Merci !



Dernière mise à jour de cette page le : 28-01-2005

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