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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Conclusions du Conseil
Déclaration de la XIIème réunion ministérielle entre le Groupe de Rio et l'Union européenne - Luxembourg, le 27 mai 2005

Date de publication : 27-05-2005

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures

Réunion : XIIe Réunion ministérielle UE-Groupe de Rio


1. La douzième réunion ministérielle entre le Groupe de Rio et l'Union européenne s'est tenue à Luxembourg le 27 mai 2005, sous la présidence conjointe de l'Argentine, pour le Groupe de Rio, et du Luxembourg, pour le Conseil de l'Union européenne. La réunion était présidée par M. Rafael Bielsa, ministre argentin des affaires étrangères, et M. Jean Asselborn, Vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères et de l'immigration du Luxembourg, en sa qualité de président du Conseil de l'UE. La Commission européenne était représentée par Mme Benita Ferrero-Waldner, membre de la Commission chargée des relations extérieures. La Bulgarie et la Roumanie, pays en voie d'adhésion à l'UE, ont assisté à la réunion en qualité d'observateurs actifs.

2. La réunion a permis de dresser un état des lieux de l'évolution des relations entre les deux régions, qui partagent des valeurs et un héritage culturel communs. La relation privilégiée entre les deux régions permet une approche commune de la plupart des grands problèmes et sujets internationaux.

Les ministres ont réaffirmé l'importance du dialogue institué par la déclaration de Rome de 1990 entre le mécanisme permanent de consultation et de concertation politiques du Groupe de Rio et de l'Union européenne.

Les ministres ont confirmé qu'il importait de continuer à renforcer le dialogue politique entre le Groupe de Rio et l'Union européenne dans toutes les enceintes appropriées, dans un échange bénéfique pour les deux parties.

3. Les discussions menées lors de cette douzième réunion ministérielle ont porté plus particulièrement sur l'avenir des relations entre le Groupe de Rio et l'Union européenne, l'intégration et la coopération régionales, la coopération internationale avec Haïti, la création d'emplois pour lutter contre la faim et renforcer la gouvernance démocratique, ainsi que la préparation de la réunion plénière de haut niveau de la soixantième session de l'Assemblée générale des Nations unies prévue en septembre 2005.

4. Les ministres prennent acte avec satisfaction des progrès simultanés réalisés dans la même direction lors des sommets Amérique latine et Caraïbes - Union européenne, auxquels leurs pays participent également. À cet égard, ils ont souligné l'importance qu'ils attachent à la réalisation concrète des engagements pris lors de la réunion des chefs d'État ou de gouvernement tenue à Guadalajara les 28 et 29 mai 2004. Ils se déclarent convaincus de la contribution extrêmement précieuse que le prochain sommet ALC-UE prévu à Vienne en 2006 apportera à la coopération et au dialogue interrégionaux.

5. Les ministres ont réaffirmé leur détermination à coopérer et à promouvoir le dialogue entre les deux régions, en particulier pour faire face encore mieux à des défis tels que la promotion et le renforcement de la démocratie, des droits de l'homme, du développement durable, de la bonne gouvernance et de la cohésion sociale en luttant contre la pauvreté, l'exclusion et l'inégalité, autant d'aspects qui contribuent à créer des sociétés plus ouvertes. Ils ont également mis l'accent sur l'importance qu'ils attachent à un système commercial multilatéral ouvert et non discriminatoire, fondé sur des règles.

Les ministres ont été pleinement d'accord pour estimer qu'il importe de procéder à un échange de connaissances et à un transfert de technologies et se sont engagés à mettre en place des programmes de coopération dans ces domaines.

6. Les ministres ont réaffirmé leur détermination à renforcer la gouvernance démocratique et à combattre la pauvreté, la faim et l'exclusion en suscitant les conditions propices à la promotion d'emplois décents et à la création de possibilités économiques pour les plus pauvres. Ils placent donc la promotion de ces emplois et la création de ces possibilités au cœur du programme d'action birégional, car il contribue à accroître la cohésion sociale, en particulier l'inclusion sociale, à promouvoir le développement économique et à améliorer le niveau de vie de nos populations, y compris leur santé et leur éducation. Ils ont réaffirmé l'importance qu'ils attachent au respect intégral des droits de l'homme de tous les migrants, indépendamment de leur statut.

7. Les ministres ont souligné l'apport positif des processus d'intégration respectifs. Ces processus, qui contribuent à la stabilité et à la prospérité des deux régions, favorisent le dialogue et les consultations entre elles et permettent de promouvoir d'une façon plus efficace les valeurs qu'elles partagent. La réunion a permis d'échanger des informations et des points de vues sur les progrès de l'intégration régionale dans les deux régions et l'évolution récente dans ce domaine.

Les ministres ont salué la création de la Communauté sud-américaine des nations l'année dernière à Cuzco, au Pérou. Ils ont également souligné l'importance que revêt ce mécanisme pour promouvoir la coordination politique et l'intégration économique, sociale et culturelle, par exemple pour promouvoir leurs intérêts dans les enceintes internationales.

Les ministres ont souligné l'importance des progrès réalisés ces derniers temps par l'Amérique centrale et la Communauté andine dans leurs processus d'intégration respectifs.

8. Les ministres se sont félicités des progrès accomplis dans la mise en œuvre des accords d'association entre l'UE et le Mexique et entre l'UE et le Chili, ainsi que de l'entrée en vigueur de ce dernier dans sa totalité à compter du 1er mars.

Ils se sont également félicités de la tenue des premières réunions des groupes de travail conjoints ad hoc chargés de l'évaluation conjointe de l'intégration économique en Amérique centrale et dans la Communauté andine, qui ont eu lieu le 31 mars et le 1er avril à San José de Costa Rica et les 4 et 5 avril à Lima. À cet égard, les deux commissions mixtes devraient examiner les résultats de cette évaluation conjointe d'ici la fin de 2005.

Ils ont pris note de l'évolution des négociations sur un accord d'association entre le Mercosur et l'UE, qui ont réaffirmé lors de leur réunion du 26 mai 2005 leur détermination à parvenir à une conclusion équilibrée et positive.

Les ministres ont affirmé l'importance des négociations concernant l'accord de partenariat économique (APE) entre les pays des Caraïbes et l'Union européenne et ont salué le lancement de ces négociations dans le cadre de l'accord de Cotonou. Ils attendent avec intérêt leur aboutissement et insistent sur le fait que cet APE doit constituer un instrument qui promeut effectivement le développement durable.

9. Les ministres ont évalué la situation en Haïti. Ils ont salué les efforts déployés par la communauté internationale, notamment dans le cadre de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) à laquelle différents pays des deux régions participent, dans laquelle ils ont vu une véritable manifestation de multilatéralisme. Ils ont réaffirmé leur souhait de voir renouveler le mandat de la MINUSTAH pour une période supplémentaire de 12 mois au minimum. Ils ont également souligné le rôle joué par l'OEA dans la consolidation des institutions de ce pays.

Les ministres ont fait observer que le rétablissement de la paix grâce au dialogue et à la réconciliation politique, la sécurité et la reconstruction sociale et économique d'Haïti constituent des défis communs et des préoccupations prioritaires. À cette fin, ils sont convenus de la nécessité de fournir à Haïti une aide globale à long terme, de manière à permettre à la population de ce pays de définir son avenir politique dans la paix, avec la participation de toutes les forces politiques, dans un environnement sans violence et dans le cadre d'un système pleinement démocratique et ouvert à tous, susceptible de garantir un retour rapide des institutions à la normale. À cet égard, les ministres ont réaffirmé qu'il était nécessaire de coopérer avec le gouvernement transitoire pour assurer le respect du calendrier électoral et la tenue d'élections libres et régulières, de manière à consolider les bases permettant de rétablir une véritable démocratie dans le pays.

Les ministres ont unanimement considéré qu'il était urgent que les fonds que la communauté internationale a promis de fournir à Haïti soient rapidement débloqués et que les différentes contributions promises par les institutions financières internationales soient versées.

Les ministres se sont félicités du résultat de la réunion ministérielle qui s'est tenue à Cayenne, en Guyane française. Lors de cette réunion, un nombre important de projets concrets a été lancé dans le but de contribuer de manière directe et immédiate à répondre aux besoins humanitaires et de développement les plus urgents de la population haïtienne.

10. Les ministres ont consacré une part importante de leurs travaux à la préparation du sommet de l'ONU de septembre 2005, sur la base notamment du rapport du Secrétaire général de l'ONU du 21 mars 2005, intitulé "Dans une liberté plus grande", qui constitue une contribution primordiale à la préparation dudit sommet.

Les ministres se sont félicités du caractère global et cohérent du rapport et des stratégies proposées et ont souscrit à l'analyse du Secrétaire général selon laquelle "il n'y a pas de développement sans sécurité, il n'y a pas de sécurité sans développement et il ne peut y avoir ni sécurité, ni développement si les droits de l'homme ne sont pas respectés". Les ministres ont été d'accord pour estimer que, compte tenu de ces imbrications, il est essentiel de progresser sur les trois fronts que sont les droits de l'homme, la sécurité et le développement. Ils ont réaffirmé leur détermination à contribuer à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et ils ont souligné en outre la nécessité d'une réforme globale des Nations unies, y compris ses principaux organes, à savoir l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le CES, afin de renforcer et d'améliorer la représentativité, la transparence et l'efficacité du système des Nations unies et de la Commission des droits de l'homme. Les ministres se sont félicités que d'importantes initiatives soient actuellement en discussion concernant le renforcement du système international de promotion et de protection des droits de l'homme. Ils ont également pris acte d'autres initiatives très intéressantes dans le domaine de la consolidation de la paix.

11. Les ministres ont réaffirmé leur volonté de promouvoir et de protéger l'ensemble des droits de l'homme. Ils ont exprimé une nouvelle fois leur détermination à combattre toutes les menaces qui pèsent sur la pleine jouissance de tous les droits de l'homme et à prendre toutes les mesures nécessaires pour promouvoir une société démocratique, participative, équitable, tolérante et ouverte à tous. Ils se sont félicités de leur coopération lors de la soixante et unième session de la Commission des droits de l'homme des Nations unies tenue récemment.

12. À la veille du sommet de New York, qui devra entre autres évaluer les progrès accomplis depuis 2000, notamment en vue d'atteindre les objectifs de la déclaration du Millénaire, les ministres ont souligné l'importance cruciale de l'année 2005 pour le développement et ont confirmé les engagements qu'ils ont pris lors du sommet du Millénaire, ainsi que lors de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui s'est tenue à Monterrey en 2002, et du Sommet mondial sur le développement durable, qui a eu lieu à Johannesburg en 2002. Ils ont considéré qu'une action collective et concertée sera nécessaire en termes de développement, de droits de l'homme, de sécurité et de l'État de droit si l'on veut atteindre les objectifs du Millénaire d'ici la fin 2015, comme prévu. Les ministres ont affirmé que la lutte contre la pauvreté et les inégalités devra être au centre de ces efforts.

13. Les ministres ont souligné que le développement durable, fondé sur des aspects économiques et environnementaux, ainsi que sur la justice sociale, est un moyen important pour promouvoir la paix et la stabilité et atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. Ils ont considéré que chaque pays est responsable de son propre développement, notamment par l'amélioration de la gouvernance, la lutte contre la corruption dans le secteur public et le secteur privé, la lutte contre la criminalité organisée, l'investissement dans les infrastructures et la mise en place de mesures pour stimuler une croissance induite par le secteur privé, afin de renforcer les stratégies de développement nationales. Ils ont aussi considéré qu'une coopération plus large est essentielle.

Dans le même ordre d'idées, en honorant les engagements du Programme de Doha pour le développement, on apportera aussi une contribution essentielle à la croissance économique et au développement durable grâce à une libéralisation accrue des échanges, des règles multilatérales plus solides et la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

Les ministres ont considéré que, pour que les objectifs du Millénaire puissent être atteints, des ressources supplémentaires doivent être mobilisées.

À cet égard, l'UE et le Groupe de Rio se sont félicités des progrès réalisés dans l'examen conjoint de suggestions sur le recours à des sources de financement innovantes, y compris l'initiative contre la faim et la pauvreté, la Facilité financière internationale, des mécanismes d'imposition à l'échelle mondiale et l'allègement de la dette, qui sont selon eux des pistes intéressantes à poursuivre. Les ministres ont souligné que les ressources mobilisées au moyen de ces mécanismes de financement innovants devraient venir compléter les ressources traditionnellement consacrées au développement, telles que l'aide publique au développement.

Les ministres ont souligné que le développement était un fondement essentiel de la paix et de la sécurité, et qu'il était urgent d'accroître l'APD afin d'atteindre les OMD. Ils se sont vivement félicités de ce que, lors du Conseil du 24 mai 2005, l'UE ait décidé de fixer un nouvel objectif pour l'aide collective de l'UE, consistant à porter l'APD à 0,56 % du RNB d'ici 2010 - ce qui se traduirait par une APD additionnelle de 20 milliards d'euros par an d'ici-là - ainsi que de s'engager à ce que l'APD atteigne l'objectif de 0,7 %, tel que fixé par les Nations unies, conformément à l'engagement pris dans le cadre du consensus de Monterrey en 2002 et aux décisions prises lors du Conseil du 24 mai 2005.

Ils ont réaffirmé l'importance de coopérer avec les pays à revenu intermédiaire, notamment en vue de soutenir les efforts déployés sur le plan national pour supprimer les inégalités en matière de répartition des richesses et lutter contre la pauvreté.

14. Les ministres ont réaffirmé leur soutien sans réserve au multilatéralisme, qui est le moyen le plus efficace de répondre aux menaces et aux défis auxquels la communauté internationale est confrontée, et ils ont souligné le rôle central que jouent les Nations unies à cet égard.

Les ministres ont constaté que la coopération entre les États est essentielle pour répondre aux menaces et aux défis auxquels la communauté internationale est confrontée. Ils ont rappelé que le fléau du terrorisme, quelle que soit son origine ou sa motivation, constitue une menace pour la paix et la sécurité et ils ont insisté sur l'importance de parvenir à une définition commune du terrorisme et de faire aboutir les négociations concernant une convention internationale globale sur le terrorisme, comme l'a proposé le Secrétaire général des Nations unies. Ils ont également rappelé l'obligation d'empêcher d'agir et de sanctionner les personnes qui financent, organisent, soutiennent ou commettent des actes terroristes, ainsi que l'obligation faite aux États de veiller à ce que leurs territoires ne soient pas utilisés pour financer, organiser ou faciliter de tels actes.

Par ailleurs, les ministres ont estimé que les progrès en matière de non﷓prolifération des armes de destruction massive, de maîtrise des armements et de désarmement figurent parmi les principaux objectifs de la communauté internationale.

15. Les ministres ont réaffirmé leur engagement à se conformer pleinement à la Convention d'Ottawa sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et à promouvoir la mise en œuvre universelle de cette convention; ils ont exprimé leur volonté de mettre en œuvre le plan d'action de Nairobi 2005-2009. Les ministres ont également condamné l'utilisation et la fabrication de mines par les acteurs non gouvernementaux.

16. Les ministres ont réaffirmé leur engagement dans la lutte contre le trafic des armes légères et de petit calibre. À cet égard, ils ont confirmé leur engagement à promouvoir la mise en œuvre effective du Programme d'action des Nations unies en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.

17. Les ministres ont réaffirmé le principe de la responsabilité partagée en tant qu'élément fondamental de la lutte contre le problème mondial de la drogue. C'est pourquoi ils ont exprimé le souhait que des échanges de vues réguliers entre les deux régions, dans le cadre du mécanisme de coordination et de coopération en matière de drogues entre l'Union européenne, l'Amérique latine et les Caraïbes, se poursuivent et qu'ils permettront d'intensifier les efforts déployés dans le domaine de la lutte contre la drogue. À cet égard, ils attendent avec intérêt la tenue prochaine de la septième réunion à haut niveau de ce mécanisme qui aura lieu à Lima (Pérou) en juin 2005.

18. Étant donné que la corruption et l'impunité portent atteinte à la légitimité des institutions publiques, les ministres ont apporté leur soutien aux efforts déployés aux niveaux régional, national et international pour éradiquer la corruption. À cet égard, ils ont affirmé leur détermination à signer et à ratifier la Convention des Nations unies contre la corruption afin que celle-ci puisse entrer en vigueur rapidement.

19. S'agissant de la lutte contre la criminalité transnationale organisée, les ministres ont réaffirmé qu'il importait de signer ou de ratifier la convention correspondante des Nations unies et ses protocoles additionnels, voire d'y adhérer, et de renforcer la coopération internationale, par exemple dans le domaine de la traite des êtres humains.

20. Enfin, les parties ont souligné l'importance d'une cohérence et d'une coopération renforcées aux niveaux régional et national de même qu'entre les Nations unies et les organisations régionales. Les ministres sont convenus de poursuivre leur participation au processus qui doit aboutir au Sommet de Vienne, auquel il convient de donner les impulsions politiques nécessaires.

21. Les ministres ont exprimé leur profonde gratitude au gouvernement et à la population du Grand-Duché de Luxembourg pour leur chaleureuse hospitalité et pour l'excellente organisation, qui ont contribué à faire de cette réunion ministérielle entre l'Union européenne et le Groupe de Rio une réussite totale.


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Dernière mise à jour de cette page le : 27-05-2005

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