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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Communiqué
Jean-Louis Schiltz: "Pour éradiquer la pauvreté, il faut augmenter, voire doubler le volume de l'aide au développement"

Date de publication : 23-05-2005

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures

Réunion : Conseil Affaires générales et relations extérieures


A la veille de la réunion du Conseil "Affaires générales et relations extérieures" consacré à la coopération au développement, Jean-Louis Schiltz, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, qui présidera cette partie du Conseil, s'est exprimé sur la question de la fin de la pauvreté :

"La question mérite d’être posée quelques cent jours avant le Sommet des Nations Unies appelé à évaluer, au mois de septembre, les progrès accomplis en matière de développement depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement en l’année 2000.

Pour l’heure, nous sommes loin d’atteindre les objectifs fixés il y a 5 ans. Ceci est particulièrement vrai pour l’Afrique. En effet, le premier des huit Objectifs du Millénaire pour le développement consiste à réduire de moitié, d’ici 2015, l’extrême pauvreté et la faim. Or, en Afrique subsaharienne, 46% de la population survivent toujours avec moins de un dollar par jour, la mortalité infantile et maternelle reste très élevée, et le HIV/SIDA tue plusieurs milliers de personnes par jour.

Les autres chiffres, sur l’éducation, l’égalité des genres ou le développement durable, ne sont guère plus encourageants, et on pourrait multiplier les exemples. De plus, l'éradication de la pauvreté est aussi un gage nécessaire de sécurité internationale pour les années à venir.

Mais lorsque nous parlons de chiffres, n’oublions-nous pas parfois que derrière chaque chiffre il y a une personne, que derrière chaque personne il y a un destin, et que c’est de ce destin qu’il s’agit lorsque nous mettons en avant l’objectif de l’éradication de la pauvreté ?

Aujourd’hui, nous ne saurions nous contenter de faire des constats. Il faut de l’action, maintenant. Néanmoins, face à ces constats, d’aucuns pourraient soutenir - à juste titre d’ailleurs - qu’il ne s’agit plus d’une action, mais plutôt d’une réaction.

Comment articuler cette réaction ou cette réponse ? Voilà la véritable question à laquelle l’Union Européenne et la communauté internationale devront apporter une réponse très rapidement.

Pour éradiquer la pauvreté, il faut, certes, améliorer l’efficacité de l’aide, et je me félicite dans ce contexte des résultats du Forum de Paris en matière d’harmonisation de l’aide.

Pour éradiquer la pauvreté, il faut, certes, améliorer la gouvernance et combattre la corruption chez tous les acteurs.

Pour éradiquer la pauvreté, il faut, certes, que le Doha Round sur le commerce devienne un véritable round de développement et que la réunion ministérielle de décembre à Hong Kong soit menée à bonne fin.

Mais, pour éradiquer la pauvreté, il faut surtout augmenter, voire doubler, le volume de l’aide au développement. Je m’inscris en faux contre l’argumentation de ceux qui affirment que l’amélioration de la bonne gouvernance pour tous et de la qualité de l’aide nous dispenseraient d’en augmenter le volume. Je m’inscris de même en faux contre l’argumentation de ceux qui maintiennent qu’il suffit de réformer ou de libéraliser le commerce mondial pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté que nous nous sommes fixés.

"Efficacité ou volume de l’aide ?", telle n’est pas la question. "Efficacité et volume de l’aide !", telle est la réponse.

"Trade or Aid ?", telle n’est pas la question. "Trade and aid", telle est la réponse.

A défaut de doubler rapidement le volume de l’aide, nous allons rater les Objectifs du millénaire ou, dans le meilleur des cas, les atteindre en 2049 ou 2064. Ces dates, situées dans le contexte des besoins en développement, constituent en elles-mêmes un véritable scandale.

Le Conseil Européen du 16 décembre dernier a confirmé le plein appui de l’Union Européenne aux Objectifs du Millénaire pour le développement et la nécessité de faire des progrès vers leur réalisation, en particulier en Afrique subsaharienne.

L’Union Européenne assure déjà, à elle seule, 55 % de toute l’Aide publique au développement (APD) mondiale. Quatre de ses Etats membres ont d’ores et déjà atteint une APD de 0,7% de leur Revenu National Brut (RNB). Six autres de ses Etats sont en bonne voie pour y arriver avant 2015.

En 2002, à la conférence de Monterrey sur le financement du développement, l’Union et ses Etats membres se sont engagés à atteindre en 2006 une APD moyenne de 0,39% de leur RNB. Nous sommes en train de respecter cet engagement. Fin mai, le Conseil des ministres de l’UE se prononcera sur les récentes propositions de la Commission Européenne visant à passer à un nouveau seuil moyen d’APD de 0,56 % en 2010 avant d’atteindre celui de 0,7% en 2015. Des seuils spécifiques sont proposés pour les dix nouveaux Etats membres. Ainsi, à moyen terme, l’Union Européenne et ses Etats membres seront en mesure d’augmenter chaque année le montant de leur aide au développement de quelque 20 milliards d’euros.

M. Kofi Annan, Secrétaire Général de l’ONU, s'est déclaré particulièrement encouragé par les efforts en cours au sein de l’Union Européenne en vue d'établir des objectifs ambitieux en matière d'Aide publique au développement.

Le décor est planté. Les acteurs du développement sont attendus au tournant. Les populations les plus pauvres ne se contentent plus de promesses vagues voire vaines. Elles veulent des engagements menant à des actions concrètes. Serons-nous à la hauteur ? Nous le saurons le 24 mai, lorsque les ministres du Développement de l’Union Européenne seront amenés à se prononcer sur les critères minima de l’Aide publique au développement à l’horizon 2010.

Il s’agit tout simplement d’une question de solidarité internationale.

Si cette expression de solidarité internationale doit encore avoir un sens, c’est maintenant, pas demain, que l’Union Européenne doit agir et assumer sa part de responsabilité dans le combat contre la pauvreté pour les prochaines années.

Voilà les enjeux, voilà les défis auxquels nous sommes confrontés. La fin de la pauvreté est au prix de notre réussite.

Ce n’est qu’ensemble que nous serons à même de relever ces défis. Alors, ensemble, faisons-le. Entrons sans tarder dans l’ère qui sonnera le glas de la pauvreté. 

Pour que la fin de la pauvreté devienne réalité !"


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Dernière mise à jour de cette page le : 23-05-2005

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