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Jean-Claude Juncker: Bonsoir, Mesdames et Messieurs. En tant que Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, nous avons été très heureux d’accueillir le Président des Etats-Unis ici, au cœur des institutions européennes. Encore une fois, je le remercie pour cette visite et pour l’initiative qui fut la sienne de venir en Europe, très rapidement, après le début de son deuxième mandat comme président des Etats-Unis. Nous avons au cours de nos discussions abordé un ensemble de problèmes que bien sûr il sera impossible de résumer devant vous. Nous avons constaté si souvent au cours de notre histoire et aujourd’hui encore, que si nous travaillons ensemble, si nous mettons ensemble les éléments de force qui sont les nôtres, nous pouvons, Européens et Américains, faire la différence. Nous en avons la force, nous en avons la légitimité, et nous en avons les moyens - parce que nous avons les mêmes ambitions pour le monde : une ambition de démocratie, de liberté, l’ambition de lutter en commun contre le terrorisme, l’ambition de mettre un terme à la prolifération des armes de destruction massive. Nous avons sur notre drapeau commun les mots liberté et démocratie, et nous prenons en charge les exigences qui en découlent : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le sous-développement. Et par conséquent, dans une atmosphère studieuse, constructive et amicale, nous avons abordé un certain nombre de problèmes.
En ce qui concerne le Moyen Orient, nous considérons tous les deux que les perspectives de la paix sont meilleures qu’elles ne l’ont été depuis longtemps et nous nous réjouissons de coopérer de façon très étroite avec les Etats-Unis et d’autres membres du Quartet. Il est crucial, nous semble-t-il, de revenir à la mise en œuvre de la feuille de route. Le retrait de Gaza ouvre des perspectives pour une solution négociée débouchant sur deux Etats, comme cela a été défini dans la feuille de route. Cela veut dire que nous devons nous assurer que la paix, la sécurité et sa reconnaissance par tous les pays de la région soient garanties à Israël. Et cela signifie que les Palestiniens ont le droit à un état viable, démocratique, indépendant et contigu du point de vue territorial.
En ce qui concerne l’Irak, nous avons applaudi le courage du peuple irakien et les résultats des récentes élections irakiennes et ce qui en est issu. Nous poursuivons notre engagement commun en Irak. Les Etats-Unis et l’Union européenne soutiennent ensemble le peuple irakien et le nouveau gouvernement irakien qui passera bientôt à l’action. A cette fin, et si le nouveau gouvernement devait en faire la demande, les Etats-Unis et l’Union européenne sont préparés à accueillir ensemble une conférence internationale qui servirait de forum pour encourager et coordonner le soutien international à l’Irak.
Nous avons parlé longuement du Moyen-Orient, et notamment du Liban, du Liban, ce pays qui va de malheur en malheur et de tragédie en tragédie, pour recondamner vigoureusement l’attentat dont a été victime l’ancien Premier ministre, pour exiger le respect de la résolution afférente du Conseil de sécurité et son application immédiate, et nous demandons ensemble, les Etats-Unis et l’Union européenne de mettre en place une commission d’enquête internationale.
Je ne voudrais pas évoquer les autres questions que nous avons abordées. Je laisse cette tâche au Président des Etats-Unis. George.
George W. Bush: Merci, Monsieur le Premier ministre. José, c’est bien de vous voir. Je me réjouis de pouvoir dîner avec vous et avec Javier Solana et Jean-Claude Juncker ce soir. Ecoutez, c’est un honneur d’être ici. J’apprécie l’invitation sous forme d’une rencontre extraordinaire, et je suis honoré que vous me l’ayez faite. Mon premier voyage après mon investiture a été en Europe, et c’est ainsi que cela devrait être, car l’Europe et les Etats-Unis sont des amis proches. Lorsque je me suis adressé aux dirigeants dans la salle de réunion, j’ai commencé par leur dire ceci: il ne doit y avoir aucun doute que mon gouvernement et les Etats-Unis veulent que le projet européen réussisse. C’est dans notre intérêt que l’Europe soit forte, que l’Union européenne résolve toutes ses différences et devienne un partenaire constant, viable et fort. C’est dans notre intérêt, et ceci pour des raisons commerciales, car nous faisons beaucoup de commerce entre nous, que nous continuions à faire du commerce et à résoudre nos litiges d’une manière sensible. C’est dans notre intérêt, car les valeurs qui ont conduit à la création de l’Union européenne, les valeurs des droits de l’homme et de la dignité de l’homme et la liberté sont les mêmes valeurs que celles que nous partageons. Et nous avons la possibilité de travailler ensemble et de répandre ces valeurs.
Nous avons parlé de l’Irak et nous apprécions les contributions et les nouvelles suggestions. J’apprécie vos contributions en Afghanistan. Nous avons parlé des espoirs de paix que soulève la situation au Proche Orient et j’ai dit aux dirigeants que mon gouvernement sera très impliqué dans le processus (de paix). Nous croyons que la paix est à portée de main. C’est pourquoi je veux travailler avec l’Union européenne pour atteindre cet objectif.
Nous avons parlé d’aide, de la nécessité de travailler ensemble pour combattre les maladies, comme le VIH/SIDA, ce que nous faisons et continuerons de faire.
J’ai soulevé la question du réchauffement planétaire. J’ai dit que le débat de Kyoto était derrière nous, en ce qui me concerne. Le temps est venu de nous concentrer sur notre savoir-faire et nos capacités de recherche afin de développer des technologies qui rendent l’air plus propre de sorte que nos populations puissent bénéficier de la qualité de vie qu’ils sont en droit d’attendre. En même temps, cela fera du bien à la terre. Cela a été une rencontre très optimiste, pleine d’espoir. J’apprécie hautement l’hospitalité des dirigeants et je suis impatient de continuer notre dialogue après cette conférence de presse.
Jean-Claude Juncker: José Manuel
José Manuel Barroso: Merci. Je pense, au nom de la Commission européenne, que la visite du Président Bush est très, très importante. L’Europe et les Etats-Unis ont repris contact. Cette visite a mis en valeur tout ce qui unit l’Europe et les Etats-Unis. Elle a attiré les yeux de la planète sur tout ce que nous partageons. Je crois que la relation entre les Etats Unis et l’Europe est le partenariat le plus fort, le plus global et stratégiquement le plus important du monde. Les Etats-Unis et l’Europe unie, voilà un partenariat réellement indispensable. Si nous lançons un regard aux défis qui nous attendent, comme le terrorisme, la pauvreté, une chose est certaine: ce ne sont pas des défis qu’une seule nation, quelle qu’elle soit, puisse affronter seule. L’Europe sait cela, les Etats-Unis aussi. Même si nous travaillons ensemble, il n’est pas sûr que nous puissions résoudre ces problèmes à cause de leur ampleur. Mais nous devons l’essayer et je crois qu’ensemble, nous saurons faire prévaloir nos vues. La réalité, c’est que le monde est plus sûr et plus prospère quand l’Europe et les Etats-Unis travaillent ensemble comme partenaires globaux.
Aujourd’hui, nous avons eu la possibilité de nombreux défis qui figurant à l’ordre du jour transatlantique : le Proche-Orient et les relations commerciales trans-atlantiques. Il y a une perspective commune sur de nombreux fronts. Je crois que l’Union européenne et l’Amérique seront des partenaires très forts dans leur soutien aux efforts d’Israël et de l’Autorité palestinienne d’avancer vers une paix durable au Proche Orient. Nous avons que le Président Bush et l’Amérique sont pleinement engagés. Il y a une occasion unique de faire la paix. L’Union européenne et les Etats-Unis se sont engagés à apporter la prospérité et la solidarité dans le Grand Moyen Orient en se basant du côté de l’Union européenne sur la décade de dialogue et de soutien à travers le processus de Barcelone.
En ce qui concerne l’Irak, la Commission est et restera engagée en faveur d’un pays stable et démocratique. Nous continuerons d’offrir un soutien politique et financier substantiel au processus de transition démocratique, et nous espérons que si le nouveau gouvernement irakien fait une proposition concrète pour une action conjointe, nous serons prêt à le soutenir.
Nous avons aussi en commun notre engagement en faveur du développement et je suis d’accord que nous devons nous juger nous-mêmes d’après nos résultats, notamment en aidant des pays à atteindre les Objectifs du Millénaire. Nous devons accorder une attention urgente à l’Afrique. Nous avons besoin d’un saut qualtitatif en matière de ressources et de politiques.
Nous parlerons plus tard de la manière dont nous pouvons travailler ensemble pour lutter contre le changement climatique. Les Etats-Unis et l’Europe, je pense pouvoir l’affirmer, sont d’accord pour dire que le changement climatique constitue un défi majeur, et que nous devons maintenant développer de nouvelles méthodes pour arriver à des effets effectifs et durables. Le Président Bush a par exemple mentionné les perspectives ouvertes par de nouvelles technologies. Nous souhaitons fortement travailler avec les Etats-Unis dans ce domaine.
Les Etats-Unis et l’Europe sont les plus grandes économies du monde. Nous sommes déterminés à approfondir le partenariat économique transatlantique. Le commerce et l’investissement sont le fondement des relations transatlantiques. Nous voulons bâtir sur ce fondement. Notre objectif commun doit être de lever les obstacles au commerce et à l’investissement transatlantique et de mener à bien le « Cycle de Doha pour le développement », qui est un catalyseur pour la croissance globale. L’Europe s’est engagée à promouvoir la croissance et l’emploi à travers le savoir, l’investissement et les opportunités. C’est ça, la stratégie de Lisbonne.
Cette visite a insufflé une nouvelle vie au partenariat entre l’Europe et les Etats-Unis. Je crois que les relations transatlantiques ont pris un tournant. Un nouveau partenariat basé sur l’écoute est en train d’émerger. Le défi est maintenant de transformer ce nouvel esprit en réalité et de montrer au monde que nous sommes capables de le transformer en nouvelles réalités. Merci.
Jean-Claude Juncker: Trois ou quatre questions, deux du côté européen et deux du côté américain.
Question: Christian Wernicke, Süddeutsche Zeitung: je voudrais poser une question au président des Etats-Unis et au Premier ministre luxembourgeois. Ce sommet UE-US a alimenté des spéculations. Il y aurait actuellement, en matière de politique étrangère et de sécurité, une double voie transatlantique, l'une est la bonne, la bonne vieille OTAN, et l'autre est la nouvelle que sont les discussions stratégiques directes entre l'UE et les USA. Est ce que cette rencontre entre l'UE et les USA, ce sommet extraordinaire constitue un moment historique qui fonde ce nouveau volet des relations UE-US en dehors de l'OTAN?
Jean Claude Juncker: J'ai toujours voulu écrire l'histoire mais je ne pense pas que ce soir, ce soit le moment de le faire. Nous avons un dialogue transatlantique continu au sein de l'OTAN. Il peut être amélioré et nous en avons discuté avec le président (Bush). Le dialogue transatlantique est permanent entre les structures qui existent entre l'UE et les USA. Nous aurons un autre sommet vers la fin de ce semestre, en juin à Washington au cours duquel nous allons essayer d'arriver à des résultats aussi concrets que possibles sur la base de la bonne atmosphère que nous avons su créer au cours de cette rencontre. Vous ne devriez pas faire de distinction entre l'OTAN et l'UE. Ce sont deux structures différentes mais il y a des relations et des liens familiaux forts. Entre les deux, il n'est pas question de l'un ou de l'autre mais de l'un et l'autre.
George W.Bush: Je suis d'accord. Je ne pense pas que ces deux rencontres s'excluent mutuellement. Je pense qu'elles sont toutes les deux importantes, quelles font toutes les deux parties d'un dialogue important avec l'Europe. L'OTAN a été créé pour des raisons de sécurité. L'UE a été mis sur pied comme une façon pour faire mieux fonctionner l'Europe, d'être capable d'atteindre les objectifs pour leurs peuples.
Les Etats-Unis comptent continuer à travailler avec l'Europe, à la fois au sein de l'OTAN et de l'UE. J'ai rencontré souvent l'UE depuis que je suis président. Aujourd'hui n'est certainement pas la première rencontre. Et votre question sonne comme si nous nous étions finalement montrés et rencontrés. Ce n'est pas la première fois que nous nous rencontrons avec l'UE au cours de ma présidence. En fait, nous nous rencontrons sur une base annuelle et je me réjouis de ces rencontres qui sont constructives et importantes.
Question: Monsieur le Président, les Russes semblent rebrousser chemin sur certaines choses que vous avez dites. Leur Ambassadeur aux USA a écrit aujourd'hui qu'il ne peut y avoir un standard unique pour la démocratie. Ce que je vous demande donc, c'est juste à quel point les standards de la démocratie peuvent être flexibles?
George W.Bush: En premier lieu, nous avons une relation constructive avec la Russie et cela est important. J'ai construit une relation personnelle rrès bonne avec le Président Poutine et cela est important parce que cela me permet à moi et à mon pays de rappeler au Président Poutine que les démocraties sont basées sur l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme et la dignité humaine et la presse libre, comme vous serez content de l'entendre. Une relation constructive me permet de lui rappeler que je pense que la Russie est un pays européen, et les pays européens partagent les mêmes valeurs avec l'Amérique et je me réjouis de continuer mon dialogue avec lui.
Question: European Voice, la question est adressée au Président Bush. Président, vous êtes venu en Europe avec un discours très constructif mais à vrai dire, vous avez dit très peu de choses avec lesquelles les Européens ne pouvaient être d'accord. Mais, les actions pèsent plus que les mots. Alors, est-ce que vous vous engagez à prendre en compte davantage les positions internationales européennes, est-ce que vous vous engagerez à ne pas ntervenir militairement contre des Etats souverains, des Etats comme l'Iran, sans l'aval du Conseil de sécurité des Nations Unies?
George W.Bush: Au sujet de l'Iran, j'ai reçu sur ce pays, ici de nombreux et de bons conseils de la part de mes partenaires européens. Après tout, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France sont actuellement en train de négocier avec les ayatollahs pour atteindre un objectif commun, quelque chose que nous souhaitons tous, c'est à dire, qu'ils ne se dotent pas de l'arme nucléaire. C'est dans notre intérêt qu'ils n'aient pas une telle arme. C'est aussi dans notre intérêt qu'ils arrêtent de financer des groupes terroristes comme le Hezbollah, qui veulent empêcher des progrès dans le processus de paix au Proche-Orient. Donc, nous partons des points que nous avons en commun, c'est un exemple d'action concrète de coopération. Je compte travailler avec mes partenaires européens sur ce processus de paix au Proche-Orient. Tony Blair va organiser une réunion très importante à Londres au cours de laquelle le président Abbas va entendre que les Etats-Unis d'Amérique et l'Union européenne souhaitent ensemble aider cet homme à installer la démocratie dans les territoires palestiniens, pour que Israël ait un partenaire démocratique en paix. C'est une vision. Une vision où deux Etats, Israël et Palestine, vivent côte à côte en paix, et cela est notre objectif. J'espère travailler concrètement avec nos amis européens et alliés pour atteindre ce but. Enfin, l'idée que les Etats-Unis vont attaquer l'Iran est ridicule, mais ceci dit, toutes les options restent ouvertes.
(question inaudible)
Est-ce que c'est une question sur la Russie?
Question: Oui, Monsieur, est-ce que vous pensez, Monsieur, que la Russie recule dans sa marche vers la démocratie? Qu'est ce qui vous inquiète le plus et dans quelle mesure cela affectera votre entretien avec le Président Poutine?
George W.Bush: J'aime qu'un Etat ait une presse libre, une presse libre indépendante. Il y a eu des initiatives du gouvernement Russe où quelques fois il n'a pas accordé de licences à certains membres de la presse. Je considère que c'est important que le Président Poutine entende de ma part, mais aussi qu'il entende aussi les préoccupations qui ont été exprimées aujourd'hui autour de la table. Il y a eu des inquiétudes en provenance des pays baltes et je transmettrai le message qu'ils ont exprimé. C'est très important que le président Poutine explique pourquoi il a pris de telles décisions et qu'il respecte ses voisins. Or, cela ne peut se faire que dans un esprit de cordialité et il est très important que nous ayons une relation constructive avec la Russie, nous avons beaucoup de choses à faire ensemble, beaucoup de projets communs, qui rendront le monde plus sûr. L'un de ces projets est d'assurer que les stocks d'armes nucléaires soient sécurisés. Je m'entretiendrai de cela avec lui. Mais, je lui rappellerai aussi que les Etats-Unis croient profondément aux valeurs démocratiques.
Jean-Claude Juncker: C'est tout. Merci.
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