Date de publication : 17-01-2005

Domaine politique : Environnement

Au cours de la présentation du programme de la Présidence luxembourgeoise en matière d’environnement, Lucien Lux, le ministre luxembourgeois de l’Environnement, a déclaré au sujet de la stratégie de Lisbonne: "Il est actuellement clairement visible que les thématiques ayant trait à l’environnement et au social vont à l’encontre du courant dominant, qui est économique. La Présidence luxembourgeoise essaiera de garder l’équilibre entre les trois piliers de la stratégie de Lisbonne: économie, social et environnement. Il est aussi de notre devoir de rendre évident les coûts exorbitants d’une potentielle inaction en matière environnementale. La Présidence luxembourgeoise s’appliquera à préserver, voire à renforcer la dimension environnementale du processus de Lisbonne. Au 21ième siècle il doit être évident que de bons standards environnementaux et une politique écologique forte constituent un avantage plutôt qu’un désavantage économique. La protection de l’environnement crée déjà des emplois, elle en créera encore davantage."

"Les trois priorités de la Présidence luxembourgeoise, à savoir la révision à mi-parcours de la stratégie de Lisbonne, les perspectives financières et le pacte de stabilité, comportent tous des aspects environnementaux", a continué le ministre. "Il s'agit de faire contrepoids à l’idée que l’environnement soit mauvais pour la compétitivité et pour l’emploi. En ce sens, une politique inspirée par le double impératif de l’eco-efficacité et du développement durable est non seulement garante de création d'emplois, mais constitue à moyen et à long terme un avantage compétitif certain."

La Présidence luxembourgeoise souhaite en outre faire adopter une charte européenne sur le développement durable qui définira des orientations générales et des principes directeurs en la matière. Ces principes s’appliqueraient à l’ensemble des politiques de l’Union. Le ministre a rappelé que cette charte était "superposée à tous les domaines politiques, elle devra jouer le rôle d’une garante que tous respectent les objectifs écologiques. La charte devrait être un indicateur visuel, tangible et transversal des avances de l’UE en la matière; elle chapeautera les actions de l’Union dans ce domaine."

En ce qui concerne le processus de Kyoto, Lucien Lux s’est exprimé contre une revue à la baisse des objectifs et une dilution excessive des standards, ce qui risquerait de faire perdre à l’UE le leadership en la matière. "Il faut garder des standards élevées tout en discutant avec les Etats qui n’ont pas adhéré à Kyoto." C’est dans cette perspective que la Présidence luxembourgeoise entreprendra une tournée en Amérique du Nord, en Asie ainsi qu’avec le groupe G-77 représentant nombre de pays en voie de développement.

L’année 2005, en matière de politique climatique, verra selon Lucien Lux l’adoption de mesures concrètes contraignantes censées enrayer le réchauffement climatique. Le Conseil Environnement du 10 mars 2005 sera amené à se prononcer à ce sujet et à envoyer un message clair et déterminé aux chefs d'Etat et de Gouvernement en vue du Conseil européen de Printemps (22-23 mars 2005).