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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Document de travail
Réunion informelle des Ministres de la Défense de l’UE à Luxembourg, 18 mars 2005 - Résumé des travaux

Date de publication : 21-03-2005

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures

Réunion : Réunion informelle des ministres de la Défense


Les ministres de la Défense de l’Union européenne se sont réunis le 18 mars 2005 à Luxembourg, sous la Présidence du ministre luxembourgeois de la Défense Luc Frieden, pour une réunion de travail consacrée aux priorités de l’Europe dans le domaine de la sécurité et de la défense.

1. Situation dans les Balkans occidentaux et opération ALTHEA en Bosnie-Herzégovine

Les ministres ont souligné que les Balkans occidentaux sont et resteront pour plusieurs années encore un terrain d’action important pour la PESD. Dans les mois à venir, les modalités de la présence européenne – notamment l’équilibre entre les éléments militaire et civil – devront être réexaminées à la lumière de l’évolution de la situation politique sur le terrain.

Les ministres ont noté que la stabilité et le bien-être dans cette région sont vitaux pour l’Europe et ses citoyens. Des progrès ont été enregistrés ces derniers mois, mais la situation dans les Balkans occidentaux reste fragile et requiert toute l’attention et la vigilance de l’UE. Le Secrétaire Général et Haut Représentant pour la PESC, Javier Solana, a souligné l’importance de la dimension régionale, la situation en Bosnie-Herzégovine ne pouvant pas être vue de façon isolée par rapport à ce qui se passe au Kosovo notamment.

Les ministres ont reçu un briefing du commandant de l’opération ALTHEA, le Général Sir John Reith, qui a montré que l’opération se déroule de façon efficace. Les ministres ont félicité le général pour le travail accompli, grâce aussi à la bonne coopération pratique avec l’OTAN. Le commandant de l’opération a exprimé sa satisfaction en ce qui concerne les capacités mises à sa disposition par les Etats contributeurs.

Parmi les points qui requièrent une attention particulière figurent l’emploi des réserves tactiques, dont un élément est actuellement déployé en soutien à la KFOR au Kosovo, ainsi que l’exercice ALTOR 2005 qui permettra en avril prochain d’entraîner l’activation et le déploiement de la réserve stratégique pour ALTHEA. 

Les ministres ont noté que la présence militaire européenne en Bosnie-Herzégovine ne peut produire les effets voulus que dans la mesure où elle s’insère dans une stratégie et un concept à long terme, qui comprend la perspective de l’adhésion et qui s’appuie sur toute la panoplie des instruments à la disposition de l’Union.

Le ministre Luc Frieden a souligné qu’il est nécessaire de préparer une transformation progressive de la mission qui devrait permettre de diminuer progressivement l’effort militaire et d’augmenter l’effort civil dans les domaines de la sécurité interne et de l’Etat de droit. Le premier examen semestriel de l’opération en mai-juin 2005 sera une étape importante à cet égard. Cet examen permettra d’identifier d’éventuels changements à apporter à la structure de la force européenne et aux implantations des unités, sachant qu’il faudra conserver une masse critique d’effectifs.  

2. Développement des capacités militaires, y compris la réponse rapide et les groupements tactiques

Les ministres ont rappelé l’importance du développement des capacités militaires dans le cadre de la PESD et la nécessité de faire des efforts continus pour adapter les armées aux nouveaux besoins, compte tenu du nouveau niveau d’ambition établi par l’objectif global 2010.

Les ministres ont fait le point sur la préparation du catalogue des besoins 2005 et ont insisté sur le fait que le nouveau calendrier des travaux doit être respecté, permettant à l’UE de préserver sa crédibilité.

En ce qui concerne les groupements tactiques (GT), les Ministres se sont félicités des progrès effectués depuis la conférence d’engagement des capacités militaires de novembre 2004. Des standards et critères compatibles avec ceux développés pour la NATO Response Force ont été définis. Dans la perspective de la première conférence de coordination des GT qui aura lieu à Bruxelles début mai 2005, le ministre Luc Frieden a appelé les partenaires à concrétiser les engagements pris, en vue aussi de remplir tous les créneaux de disponibilité des GT pour la période 2007-2008.

Si les groupements tactiques sont disponibles, il faut s’assurer qu’ils puissent être employés avec la rapidité requise. Les ministres ont donc insisté pour que les procédures de gestion de crise et la prise de décision au niveau de l’UE et au niveau national soient adaptées aux besoins de la réponse rapide. Le Secrétaire Général et Haut Représentant pour la PESC, Javier Solana, a présenté un rapport indiquant des pistes à explorer pour accélérer la prise de décision des instances du Conseil à Bruxelles, en améliorant entre autres la planification d’avance. Les propositions de Javier Solana ont été bien accueillies. Les ministres ont fait remarquer que la prise de décision rapide devrait aller de pair avec une évaluation solide des risques et le respect du rôle des différents acteurs impliqués dans le processus de prise de décision. Les propositions seront étudiées par les instances compétentes du Conseil en vue du CAGRE de mai 2005.

Concernant la prise de décision au niveau national, les Ministres ont eu un premier échange de vues et ont noté que tous les Etats membres concernés sont en train de faire des efforts pour être en mesure de prendre une décision nationale de participation à une opération militaire de UE dans les délais requis. Les ministres sont convenus qu’il sera utile de poursuivre les échanges de vues à ce sujet.

3. Contribution de la PESD à la lutte contre le terrorisme

Les ministres ont abordé ce sujet au déjeuner, en présence du coordinateur de l’UE pour la lutte contre le terrorisme, Gijs de Vries. Les ministres ont noté que le cadre conceptuel sur la dimension PESD de la lutte contre le terrorisme garde toute son importance et qu’il importe maintenant de veiller à une mise en œuvre soignée des mesures et actions prévues.

Le rôle de la PESD fait partie d’une stratégie plus large qui touche, de manière beaucoup plus importante, d’autres domaines politiques de l’Union européenne, notamment  la justice et les affaires intérieures. Les ministres ont souligné que la stratégie globale de l’UE doit être cohérente et qu’il faut continuer de renforcer la coordination entre les différents acteurs et la coopération entre l’UE et d’autres partenaires, notamment les Etats-Unis et l’ONU. Les résultats du séminaire organisé sur le sujet, le 7 mars 2005 à Bruxelles, par l’Institut d’Etudes de Sécurité de l’UE indiquent d’intéressantes pistes de réflexion à cet égard.

Egalement au déjeuner, le ministre belge de la Défense André Flahaut a présenté des suggestions visant à accroître la synergie entre Etats membres, au niveau de l’UE, en matière de soutien médical aux opérations militaires.

4. Développements au Soudan

Les ministres de la Défense ont reçu un rapport de Jan Pronk, Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Soudan, qui a mis en évidence les efforts de l'ONU pour mettre en place une opération de soutien à la paix qui devrait surveiller la mise en œuvre de l'accord de paix global conclu entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement de libération (dit « North-South Peace Agreement »). Monsieur Pronk a attiré l’attention des ministres sur la situation spécifique au Darfour, où l’Union africaine a mis en place une mission qui est en train d’être évaluée par l’UA en partenariat avec les Nations Unies, l’UE et les Etats-Unis.

A la suite d’un échange de vues au cours duquel le Secrétaire Général et Haut Représentant pour la PESC Javier Solana a souligné l’importance de la coordination entre Etats membres et d’un dialogue franc et direct entre l’UE et l’Union africaine, les ministres ont remercié Jan Pronk pour les informations très pertinentes qu’il a rapportées du terrain et qui aideront l’UE à définir la nature d’une éventuelle contribution supplémentaire au soutien à la paix et à la sécurité au Soudan, en appui aux Nations Unies et à l’Union africaine.

5. Suivi du tsunami dans l’Océan indien et approche intégrée de la gestion de crise

Sur base d’un rapport oral de Javier Solana sur la mise en œuvre du plan d’action post tsunami, les ministres ont noté que les travaux au sein du Conseil progressent bien et que les premières leçons peuvent d’ores et déjà être tirées de la présence militaire dans la région sinistrée.

Les ministres ont constaté que les capacités militaires peuvent offrir une véritable valeur ajoutée dans une situation de crise déclenchée par une catastrophe naturelle et qu’il y a lieu d’entamer des réflexions pour voir comment et dans quelles circonstances ces capacités peuvent être utilisées et mises à disposition des organisations spécialisées en matière d’aide d’urgence. Dans ce contexte, la coordination de toutes les interventions doit être parfaite, et il y a lieu de veiller à la cohérence des différentes actions et initiatives.

Dans ce contexte, Luc Frieden a précisé que la spécificité et les principes de l’aide humanitaire seront respectés.

Dans le même ordre d’idées, sous le signe de la complémentarité et de la coordination des outils à la disposition de l’UE, les ministres de la Défense ont discuté pour la première fois de la relation entre la sécurité, au sens large, et la coopération au développement. Le ministre néerlandais de la Défense Henk Kamp a présenté des propositions pour une approche coordonnée de la gestion de crise combinant sécurité et coopération au développement. Ces propositions ont été accueillies favorablement et seront examinées plus en détail, afin de s’assurer que les responsables de la Défense et de la Coopération au développement travaillent la main dans la main, dans l’intérêt du développement durable et de la sécurité du développement, en particulier dans les pays africains.

Les ministres ont abordé le renforcement des capacités africaines de gestion de crise ainsi que les actions en soutien au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration des combattants (DDR) et à la réforme du secteur de sécurité (SSR). Ces actions, à l’exemple de la mission de conseil et d’assistance envisagée par l’UE en République Démocratique du Congo, sont importantes pour stabiliser la paix dans les pays concernés.

 6. Politique d’information sur la PESD

Les sujets abordés par les ministres de la Défense au cours de cette réunion ont montré à quel point les missions de la PESD sont importantes et variées. Le ministre Luc Frieden a insisté sur la nécessité de renforcer la communication vis-à-vis des citoyens européens et vis-à-vis des médias afin de promouvoir la PESD et d’informer l’opinion publique sur la nécessité de doter la PESD des capacités nécessaires pour que l’UE assume tout son rôle dans le monde. Les ministres ont répondu favorablement à l’encouragement de la Présidence et ont suggéré des initiatives concrètes pour promouvoir davantage la PESD.


A ce sujet ...



Dernière mise à jour de cette page le : 21-03-2005

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