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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Stratégies en faveur de la réduction des émissions de CO2 dans les bâtiments résidentiels existants

Date du discours : 09-06-2005

Lieu : Centre culturel de rencontre Abbaye de Neumünster

Orateur : Fernand Boden, Ministre des Classes moyennes, du Tourisme et du Logement

Domaine politique :


Mesdames, Messieurs,

Au nom du Gouvernement luxembourgeois et en mon nom personnel, j’aimerais vous souhaiter la bienvenue ici au Centre Culturel de Rencontre Neumünster. Cette ancienne Abbaye bénédictine de Neumünster constitue un site historique majeur de la Ville de Luxembourg et a été utilisée au cours des siècles passés comme caserne pour gendarmes et comme prison jusqu’au milieu des années quatre-vingts du siècle passé. Par la suite elle a été restaurée et transformée en  "Centre Culturel de Rencontre" et redécouvre d’une certaine manière sa fonction spirituelle première.

Mesdames, Messieurs,

En vue de fixer de nouveaux objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, après l’échéance de la première période du protocole de Kyoto en 2012, le Conseil "Environnement" a récemment adopté, sous Présidence luxembourgeoise, des conclusions sur les changements climatiques. Il s’agit de stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre à moyen et à plus long terme, assorties d’objectifs, qui ont été adressées au Conseil européen et que celui-ci examinera régulièrement.

Le Conseil "Environnement" demande aux pays industrialisés à réduire leurs émissions dans une fourchette de 15 à 30 % d’ici 2020 et de 60 à 80 % d’ici 2050, par rapport au niveau de 1990. Ceci afin de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels. Un aspect essentiel pour y arriver est évidemment la nécessité d’élargir la participation des pays à un mécanisme post-Kyoto.

Il est un fait que la consommation énergétique des ménages privés dans nos pays oscille autour de 15 à 40 % de la consommation énergétique totale d’un pays. De ce fait, ces ménages sont à l’origine d’une source considérable d’émissions de CO2.

Les Ministres responsables de la politique du logement sont donc directement concernés par le nouveau défi en matière de réduction du dioxyde de carbone.

C’est pourquoi la Présidence luxembourgeoise a placé cette réunion d’experts en matière de logement sous le thème: "Stratégies en faveur de la réduction des émissions de CO2 dans les bâtiments résidentiels existants".

Pour bien préparer cette réunion et pour vous donner un aperçu sur les initiatives prises ou programmées en matière de réduction des émissions de CO2 dans le secteur des logements par les différents Etats membres pour atteindre les objectifs fixés dans leurs plans nationaux d’allocation qui deviendront légalement contraignants à partir de 2008, nous vous avions transmis un questionnaire à ce sujet.

Merci d’avoir si promptement répondu à notre appel. Vos contributions précieuses nous ont permis de vous présenter les principaux résultats de notre enquête dans un rapport de synthèse qui vous été distribué. Ce rapport est, sans aucun doute, une bonne base de départ pour des discussions intéressantes et fructueuses lors de cette conférence.

Mesdames, Messieurs,

Au Luxembourg, le domaine du logement est confronté à une population fortement croissante, et ceci notamment depuis le début des années ’80. Cette croissance est de 1,3 % par an.

L’accroissement résulte principalement d’un solde migratoire important. Depuis le début des années ’80, le taux de croissance de la population étrangère est de 11,6 fois supérieur à celui de la population indigène.

Il va sans dire que l’évolution de la population exerce une très forte pression sur le domaine de l’habitat qui pèse lourdement non seulement sur notre bilan des émissions de CO2, mais également sur les prix des terrains et des logements.

Le Luxembourg se voit donc contraint de redéfinir l’habitat. En matière d’urbanisme, il y a lieu de promouvoir, à côté des formes d’habitat économisant le sol, toutes les mesures qui conditionnent favorablement les aspects écologiques, économiques et sociaux de l’habitat.

La réalisation de nouvelles habitations à faible consommation d’énergie grâce à une planification intelligente devra devenir le standard. Nous misons, à cet effet, notamment sur :

- l’utilisation passive de l’énergie solaire

- l’optimisation énergétique du volume construit

- l’isolation thermique performante

- les systèmes de chauffage innovateurs

- l’aération contrôlée

- les centrales de cogénération

- l’utilisation d’autres types d’énergies régénératrices.

Mais également des mesures de réhabilitation et de construction dans la structure du bâti existant constituent un moyen privilégié pour faire face à notre défi.

La densification, le comblage des dents creuses et la complémentation des quartiers périphériques constituent seulement quelques exemples.

Un volet essentiel de notre action concerne le parc de logements existants. En effet, ce parc est constitué à 69 % de logements construits avant 1980 et, ainsi quasiment dépourvus de toute isolation performante.

Ce parc de logements existants accuse donc un énorme potentiel d’économie des émissions de CO2.

Il m’importe cependant de souligner qu’avec la seule réduction des émissions de C02, l'on ne peut guère donner satisfaction au respect de la dimension complexe de l'écologie. Il y a donc lieu de réaffirmer la volonté d'intensifier les efforts à tous les niveaux en vue de créer un habitat de qualité et durable, en réservant, à côté de la consommation d'énergie, une attention au choix des matériaux, à la technique de construction, etc.

Pour mener à bien une telle mission, il est impératif d'aborder le thème de la rénovation des bâtisses existantes sous tous les angles de vue, tels que l’habitabilité et l’hygiène, pour ne citer que ces deux exemples. Dans cette optique, la consommation énergétique constitue un aspect important parmi d'autres, eu égard à son importance vitale pour l’avenir de l’humanité.

Toute autre approche nous reconduirait indubitablement dans l'impasse d’où nous venons de sortir en abolissant une vue unilatérale. A cet égard, permettez-moi de vous esquisser un exemple: rien n'est plus simple que d'isoler une bâtisse, quel que soit son âge, de telle manière que la consommation d'énergie soit réduite au strict minimum. De telles initiatives ont été prises suite à la première crise de l'énergie au début des années '70, où nombreux étaient ceux qui se sont engagés dans des entreprises tendant à isoler de fond en comble leur logement, ceci avec le résultat bien connu que trop souvent des cloches hermétiques ont été créées au détriment de la santé des habitants. Toute information de la population concernant l’aération adéquate des logements faisait défaut.

C'était d'ailleurs également l'époque durant laquelle de nombreuses habitations ont été dotées à l'intérieur de plaques isolantes traitées avec des produits susceptibles de nuire à la santé de l'homme.

Adopter une vue globale à l'égard de l'habitat constitue donc une condition sine qua non afin de pouvoir aborder une stratégie efficace visant l'amélioration de la bâtisse existante.

C’est dans cette optique que l’idée de l’introduction généralisée d’un carnet de l’habitat est née à la fin des années ’90 dans notre pays.

Le carnet de l'habitat est en quelque sorte une radiographie des immeubles. Chaque propriétaire peut se faire établir un «check up» de son immeuble par un homme de l'art qui contrôlera le logement, notamment du point de vue santé, sécurité, consommation d'énergie, technique et aspects sociaux. L'expert vérifiera ces facteurs moyennant un logiciel informatique spécifique. Pour chaque nuisance ou défectuosité constatée, l'expert agréé recommandera des mesures pour y remédier.

Basé sur l’analyse approfondie des éléments essentiels à la réalisation d’un logement durable, le carnet de l’habitat est appelé à donner un coup de pouce à la rénovation rationnelle des bâtisses existantes, à économiser de l’énergie et à avoir un impact sensible sur l’emploi dans le secteur de la construction.

Mesdames, Messieurs,

Voilà quelques éléments de notre stratégie pour la rénovation de notre parc de logements existants et la réduction des émissions de CO2 dans ces bâtisses. J’ai voulu vous en faire-part au début de cette conférence à laquelle je souhaite tout le succès qu’elle mérite.

Encore une fois merci à vous tous d’être ici et de participer activement aux travaux de cette réunion importante.



Dernière mise à jour de cette page le : 13-06-2005

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