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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Discours inaugural de Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg et président en exercice du Conseil de l’Union européenne lors du Forum de haut niveau Chine – UE

Date du discours : 12-05-2005

Lieu : Grand hall du peuple, Pékin

Orateur : Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures

Réunion : UE-Chine (troïka)


Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre Xu,

Messieurs les ministres,

Messieurs les présidents des académies,

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d’être avec vous aujourd’hui et je vous remercie de l’opportunité donnée à la présidence de l’Union européenne de vous adresser quelques mots, à l’occasion de ce Forum de haut niveau consacré à la coopération scientifique et technologique entre la République populaire de Chine et l’Union européenne.

Mon collègue François Biltgen, ministre de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, est retenu à Luxembourg par une obligation liée à la présidence et m’a demandé de vous faire part de ses regrets.

La compétitivité de l’économie européenne est l’un des thèmes majeurs de la politique économique de la Présidence luxembourgeoise de l’Union européenne au premier semestre 2005.

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des 22 et 23 mars 2005 a achevé l’examen à mi-parcours de la stratégie dite "de Lisbonne" et a relevé le manque de progrès en direction de l’objectif consistant à créer en Europe d’ici 2010 "l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde", tel qu’il avait été fixé en mars 2000, à Lisbonne. Le Conseil a par conséquent posé les fondations d’une nouvelle gouvernance, afin d’atteindre l’augmentation désirée de la croissance et de l’emploi en Europe. Dans ce contexte, le Conseil a souligné l’importance que l’Europe rénove et renforce les bases de sa compétitivité, en investissant plus dans la connaissance, l’innovation et le capital humain.

L’investissement dans la connaissance est effectivement le meilleur moyen de favoriser la croissance économique et de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, tout en garantissant le progrès social et une approche durable de l’environnement. La place centrale de la connaissance a récemment été reconnue par un groupe d’experts de haut niveau présidé par l’ancien Premier ministre néerlandais Wim Kok.

Rarement une telle attention aura été portée à la connaissance, à la science et à la recherche sur le plan politique en Europe. Cela dit, nous savons bien que la science et la recherche sont par nature internationales. Aucune nation, aussi grande ou petite soit-elle, ni même un continent comme l’Europe, ne peut se reposer uniquement sur ses propres forces et atouts pour réaliser de véritables progrès scientifiques et faire bénéficier ses citoyens des fruits de la recherche.

Ce Forum de haut niveau coïncide avec la célébration du 30e anniversaire des relations diplomatiques UE-Chine. Les anniversaires constituent une bonne occasion de regarder en arrière pour considérer ce qui a été accompli et de se projeter en avant pour préparer l’avenir.

Hier, j’ai eu occasion d’exprimer ma profonde satisfaction et ma grande appréciation des progrès globaux qui ont été réalisés dans le cadre du partenariat entre la République populaire de Chine et l’Union européenne.

Le partenariat UE-Chine a toujours intégré une forte dimension relative à la recherche scientifique et à la coopération technologique. Nous avons, je le crois, de bonnes raisons d’être très fiers de cette coopération et des réalisations obtenues à ce jour.

La signature d’un accord de coopération scientifique et technologique en 1998 a donné un nouvel élan à la coopération UE-Chine, et des progrès significatifs ont été enregistrés depuis-lors dans plusieurs domaines de coopération, en particulier depuis la création du Bureau conjoint UE-Chine de promotion de la coopération scientifique et technologique à Pékin à la mi-2001. Les projets de recherche lancés dans différents domaines depuis 2000 représentent un budget total supérieur à 100 millions d’euros. La biotechnologie, la santé, l’environnement, les nouveaux matériaux, les technologies de l’information et l’énergie se sont imposés comme des secteurs de coopération prioritaires.

Parmi tous les projets de coopération lancés jusqu’à présent, je réserverai une mention spéciale à deux initiatives majeures :

  • Grâce à la collaboration de ses universités, instituts et industries, qui possèdent une grande expérience des technologies de l’espace et de la communication, la Chine va contribuer à faire de GALILEO, le système européen de radio-navigation et positionnement planétaire par satellite, une infrastructure mondiale ouverte au marché en croissance des services de localisation.
  • L’Union européenne est également très satisfaite de la coopération de la République populaire dans le cadre du projet de réacteur thermonucléaire expérimental international ITER. En outre, l’Union européenne est particulièrement reconnaissante du soutien apporté par la Chine à l’implantation de ce réacteur en Europe.


Je souhaite également rendre un hommage spécial aux efforts d’investissement impressionnants dans la recherche et le développement financés par la République populaire de la Chine ces dernières années, qui ont dépassé 150 milliards de yuans en 2003, soit une progression annuelle de près de 20%. La Chine a ainsi doublé son budget de recherche et de développement en 2001-2005 par rapport au budget des années 1996-2000. Il n’existe pas, je crois, de meilleure preuve de la foi inébranlable placée par le gouvernement chinois dans la science et la technologie, comme moteurs du développement économique et social d’ensemble du pays.

Comme l’Europe est également déterminée à accroître ses investissements dans la connaissance, l’innovation et le capital humain, j’entrevois de nombreuses opportunités d’approfondissement de notre coopération scientifique et technologique comme contribution à une meilleure compréhension mutuelle entre nos peuples, au développement scientifique et à la coopération économique et commerciale. Sur la base de cette compréhension et de ces objectifs mutuels, nos relations scientifiques et technologiques ont aujourd’hui atteint un niveau de nature à contribuer de manière significative aux bonnes relations d’ensemble entre l’Europe et la Chine. 

C’est pourquoi le moment est particulièrement opportun pour ce Forum consacré à l’échange de vues sur les stratégies et politiques de développement scientifique et technologique, à l’examen des relations scientifiques et technologiques Chine-UE dans un contexte plus large, et à l’entente sur des actions politiques communes à long terme. Je tiens à remercier le gouvernement chinois d’avoir pris l’initiative utile d’organiser ce Forum.

Au moment où la Chine et l’Union européenne sont toutes deux confrontées à des défis stratégiques majeurs, tels que la croissance économique, la compétitivité et l’emploi, la cohésion régionale et sociale et le développement durable, il est dans notre intérêt commun de trouver de nouvelles méthodes et approches pour renforcer la coopération scientifique et technologique UE-Chine, en favorisant une évolution à la fois quantitative et qualitative de notre coopération, afin d’accroître la compétitivité économique de nos sociétés et de résoudre les défis communs auxquels nous sommes mutuellement confrontés.

C’est là une raison très convaincante pour que la Chine et l’Union européenne s’engagent dans un nouveau Partenariat sur la connaissance en faveur de la croissance et du développement impliquant les entreprises, les universités, les instituts de recherche, les organismes de financement de la recherche et le secteur public.

La recherche scientifique et l’innovation technologique – principales sources de nouvelles connaissances et champ d’application majeur de ces connaissances – sont des pierres angulaires de l’économie et de la société basées sur la connaissance, qui se développent rapidement à l’échelle mondiale. Pour devenir ensemble plus compétitives, l’Europe et la Chine doivent tirer parti d’une coopération intense et équilibrée afin de mieux générer, transmettre et exploiter la connaissance, et de la concrétiser par de nouveaux produits, de nouveaux services et des applications économiquement viables, concourant au bien-être de leurs citoyens.

N’oublions pas que la prospérité de la Chine et de l’Union européenne produisent des effets multiplicateurs bénéfiques pour les deux parties. Être partenaires, cela signifie par conséquent que nous devons orienter notre coopération dans un sens favorisant les situations 'win-win' afin d’améliorer notre propre recherche, notre capacité d’innovation technologique et notre compétitivité nationale, tout en poursuivant une collaboration active et ouverte. La réussite de cette coopération dépend de notre capacité à mobiliser les talents, les entreprises, les investissements et les capacités de recherche.

Je suis fermement convaincu que l’Europe et la Chine ont un intérêt sans cesse croissant à travailler ensemble comme partenaires stratégiques dans le but de créer des richesses reposant sur la connaissance.

Je n’ai aucun doute que ce Forum approfondira encore le dialogue en matière de formulation conjointe des politiques et de stratégie de développement scientifique et technologique entre la Chine, l’Union européenne et ses États membres, et qu’il établira les bases d’un partenariat stratégique reposant sur le renforcement de la coopération scientifique et technologique entre la Chine et l’Union européenne.

Pour finir, je tiens à remercier le ministre Xu de son initiative et de son hospitalité en accueillant ici à Pékin cette importante manifestation, et à exprimer mon espoir qu’il s’agira ici d’une étape importante en vue d'une longue et intense coopération scientifique et technologique entre la République populaire de Chine et l’Union européenne.

Merci beaucoup.


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Dernière mise à jour de cette page le : 12-05-2005

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