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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Déclaration au nom de l'Union européenne lors des consultations thématiques officieuses de l'Assemblée générale des Nations unies sur: Module I: Vivre à l'abri du besoin

Date du discours : 25-04-2005

Lieu : New York

Orateur : Jean-Marc Hoscheit, représentant permanent auprès des Nations unies

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


J'ai l'honneur de prendre la parole au nom de l'Union européenne.

La Bulgarie et la Roumanie, pays en voie d'adhésion, la Turquie et la Croatie*, pays candidats, l'Albanie, l'ancienne République yougoslave de Macédoine, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie-Monténégro, pays du processus de stabilisation et d'association et candidats potentiels, se rallient à la présente déclaration.


Monsieur le président,

1. Le développement est au cœur de nos travaux préparatoires en vue du sommet qui aura lieu en septembre. L'UE tient à souligner qu'elle soutient résolument les ambitions exprimées dans le rapport du Secrétaire général en matière de développement.

2. Lors du sommet du millénaire, nos chefs d'État ou de gouvernement se sont déclarés "résolus à faire du droit au développement une réalité pour tous et à mettre l’humanité entière à l’abri du besoin", démontrant par là la portée de notre ambition commune. Lorsque l'UE réaffirme son attachement résolu à la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement - les OMD, elle reconnaît non seulement que ces objectifs sont réalisables si la communauté internationale agit immédiatement et de manière concertée, mais elle prend également des mesures concrètes d'accompagnement, sur le plan de la quantité et de la qualité de l'aide communautaire, et ce, afin de réaliser les OMD dans les délais prévus, ce qui constituera une étape de la première importance sur la voie des objectifs plus vastes que sont l'élimination de la pauvreté et le développement durable dans ses dimensions économique, sociale et environnementale. Les droits de l'homme jouent un rôle de premier plan dans la réalisation des OMD. L'élimination de la pauvreté et la promotion des droits de l'homme sont complémentaires.

3. Les débats qui ont eu lieu ces derniers mois et ces dernières semaines ont fait apparaître une prise de conscience progressive, parmi les membres des Nations Unies, de l'imbrication qui existe entre développement, sécurité, droits de l'homme, État de droit et démocratie, comme l'illustre avec tant de pertinence le Secrétaire général dans son rapport. L'UE souscrit à tous égards à cette perception globale de l'approche de la sécurité humaine. Dans le cadre du débat d'aujourd'hui sur le module intitulé "Vivre à l'abri du besoin", l'UE - qui adhère pleinement à l'analyse du Secrétaire général sur les imbrications entre les différents domaines - tient à souligner une nouvelle fois et sans ambiguïté que, pour nous, le développement est une fin en soi et non seulement un moyen de parvenir à la sécurité. Nous sommes prêts à assumer notre part de la responsabilité commune en matière de développement durable, dans ses dimensions économique, sociale et environnementale. Dans l'esprit du consensus de Monterrey, nous attendons de nos partenaires qu'ils agissent de même. Je reviendrai ultérieurement sur les mesures concrètes prises par l'UE pour respecter notre engagement.

4. Ces principes étant posés, permettez-moi de commencer par relever un certain nombre de propositions du Secrétaire général, dont l'UE se félicite en particulier et sur lesquelles j'aurai l'occasion de revenir plus en détail, à savoir:

  • l'appel en faveur d'un accroissement immédiat de l'aide et l'appel lancé aux donateurs pour qu'ils atteignent l'objectif de 0,7 % d'ici à 2015: nous étudions actuellement les objectifs ambitieux proposés par la Commission européenne à cet égard;
  • la reconnaissance des besoins spécifiques de l'Afrique subsaharienne, qui est à la traîne du reste du monde pour ce qui est de la réalisation des OMD;
  • l'accent mis sur le commerce et en particulier sur l'importance de mener à bonne fin le cycle de Doha pour le développement;
  • l'importance accordée à la nécessité de garantir la viabilité environnementale, condition préalable fondamentale à la réalisation des OMD dans un cadre durable à long terme;
  • l'accent mis sur la nécessité de renforcer la voix et la participation des pays en développement et en transition dans les instances internationales où sont prises des décisions dans le domaine économique;
  • le lien établi entre la réalisation des OMD et le respect des engagements pris lors d'autres sommets des Nations Unies.


Monsieur le président,

5. L'UE est fermement résolue à mettre en œuvre la déclaration du Millénaire et les objectifs du Millénaire pour le développement. L'UE insiste sur le lien qui existe entre, d'une part, la réalisation des OMD et, d'autre part, la réaffirmation et la mise en œuvre des résultats des conférences et sommets organisés par les Nations Unies au niveau international dans les domaines économique, social et de l'environnement, ainsi que dans des domaines qui y sont liés, y compris les objectifs définis dans la déclaration du Millénaire, lors des conférences et sommets du Caire, de Copenhague, d'Istanbul, de Johannesburg, de Monterrey, de Pékin, de Rome et de Vienne ainsi que dans les programmes de Bruxelles, d'Almaty et de Maurice en faveur des pays les moins développés, des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement. Les activités de développement menées par les Nations Unies dans les domaines économique, social et de l'environnement, ainsi que dans des domaines qui y sont liés, devraient avoir pour but de mettre en œuvre les objectifs du Millénaire pour le développement et les résultats de ces conférences et sommets.

6. L'UE souhaiterait également qu'un certain nombre de questions particulièrement importantes pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement soient approfondies en septembre et dûment prises en compte dans les conclusions du sommet, telles que l'emploi et la croissance économique comme moyen essentiel de sortir de la pauvreté, la promotion de l'égalité entre les sexes, l'importance d'une réponse intersectorielle renforcée au VIH/SIDA, ainsi que les liens existant entre viabilité environnementale, sécurité et pauvreté. L'UE reconnaît que les objectifs du Millénaire pour le développement ne peuvent être atteints si des progrès ne sont pas accomplis en ce qui concerne la réalisation de l'objectif du Caire relatif à l'accès universel à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction. Par conséquent, l'UE s'emploiera à ce que les questions relatives à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction soient dûment prises en compte dans les résultats de la réunion de haut niveau de 2005, y compris ses objectifs et indicateurs de suivi.

7. L'UE estime que la mise en œuvre des OMD nécessite d'urgence un financement supplémentaire. Elle a toujours œuvré avec beaucoup d'énergie en faveur d'une augmentation de l'aide publique au développement - l'APD, comme en témoigne l'accord dégagé tout récemment sur le renouvellement de la convention ACP-UE.


Monsieur le président,

8. L'Afrique subsaharienne est la seule région du monde où, au train où vont les choses, aucun des OMD ne sera atteint d'ici à 2015. L'UE, au niveau des chefs d'État ou de gouvernement, partage l'opinion du Secrétaire général quant au fait que l'Afrique est touchée d'une manière disproportionnée par les menaces et les défis évoqués dans le rapport du Secrétaire général. L'UE est résolue à répondre à ces besoins, tout en soutenant les efforts entrepris par les pays et le rôle de chef de file régional du NEPAD, et elle examinera prochainement des propositions en ce sens présentées par la Commission européenne. L'UE accueille également avec satisfaction les nouvelles propositions visant à soutenir l'action de l'Union africaine et de ses membres, notamment les propositions de la Commission pour l'Afrique et ses autres recommandations ambitieuses. Par ailleurs, nous voudrions appeler l'attention sur la proposition formulée par la Commission européenne, dans le cadre de sa récente communication les OMD, quant à la priorité à accorder à l'Afrique. La communication propose d'accorder une priorité politique à l'Afrique et d'accélérer l'action de l'UE dans certains domaines, comme le volume des ressources, la cohérence des politiques, la qualité de l'aide, l'amélioration de la gouvernance en Afrique, l'interconnexion des réseaux et du commerce africains et les efforts en faveur d’une société équitable, de l’accès aux services et d’un environnement durable.

9. L'UE se réjouit de l'importance cruciale accordée au fait que les pays doivent prendre en main leur destin et soutient la proposition visant à mettre en œuvre et à adopter des stratégies de développement nationales globales et cohérentes, qui soient suffisamment audacieuses pour réaliser les OMD d'ici à 2015. Celles-ci pourraient inclure les sept types d’investissements et de politiques publics recensés par le Secrétaire général dans son rapport.

10.  L'UE soutient l'approche consistant à renforcer l'aide aux pays qui se sont dotés de stratégies de développement nationales ambitieuses fondées sur les OMD, notamment des stratégies de réduction de la pauvreté. Nous nous félicitons de la recommandation du Secrétaire général selon laquelle, "à partir de 2005, il faudrait accorder aux pays en développement qui présentent des stratégies nationales bien conçues, transparentes et contrôlables et qui nécessitent une aide renforcée aux fins du développement, une aide complémentaire en quantité et de qualité suffisantes et avec une rapidité suffisante afin qu’ils puissent atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement".

11. Nous sommes également conscients des besoins spécifiques en matière de développement des pays à revenu intermédiaire, et l'UE continuera à s'y intéresser. Nous associant au Secrétaire général, nous encourageons les gouvernements des pays à revenu intermédiaire et des autres pays où les objectifs du Millénaire pour le développement sont déjà presque atteints à adopter une stratégie OMD-plus comportant des objectifs plus ambitieux. Nous encourageons aussi la coopération Sud-Sud. À cet égard, l'UE réitère son engagement à remplir les obligations qui lui incombent dans le cadre du consensus de Monterrey, sur la base d'une responsabilité et d'une responsabilisation mutuelles.

12. Dans la perspective de la conférence internationale sur le financement du développement de Monterrey, les chefs d'État ou de gouvernement européens ont pris la décision importante de fixer un calendrier pour l'augmentation de l'aide publique européenne au développement, prévoyant que celle-ci devrait s'élever à 0,39 % d'ici à 2006. Une étude récente de l'OCDE montre que, en 2004, les quinze États membres de l'Union européenne membres du Comité d'aide au développement ont augmenté leur APD cumulée de 2,9 % en monnaie constante, pour la porter à 42,9 milliards de dollars, soit environ 55 % de l'APD internationale, ce qui représente 0,36 % du RNB cumulé de ces pays, comparé à 0,35 % en 2003, et montre que l'UE est globalement en passe de réaliser son objectif de 0,39 % d'ici à 2006. Les dix nouveaux États membres de l'UE sont en voie de se rallier aux objectifs fixés par l'UE en matière d'APD. C'est la preuve qu'il est possible de passer du statut de bénéficiaire à celui de donateur dans le domaine de l'aide internationale. Nous tenons nos promesses!

13. Actuellement, quatre des cinq pays qui dépassent l'objectif fixé par les Nations Unies en matière d'aide publique au développement, qui est de 0,7 % du RNB, sont des États membres de l'Union européenne. D'autres se sont désormais engagés à respecter un calendrier pour atteindre cet objectif.

14. Dans l'esprit du partenariat instauré à Monterrey et confirmé à Johannesburg, et se fondant sur des propositions présentées il y a deux semaines par la Commission européenne, l'UE étudie des moyens d'accroître les ressources allouées au développement et, dans la perspective du sommet qui se tiendra à l'automne 2005, elle est en train d'examiner la possibilité de fixer de nouveaux objectifs appropriés en matière d'aide publique au développement pour la période 2009-2010. Le 12 avril, la Commission européenne a présenté un ensemble de propositions ambitieuses concernant les objectifs du Millénaire pour le développement, notamment des propositions de calendrier visant à augmenter l'APD octroyée par l'UE afin d'atteindre en 2015 l'objectif de 0,7 %. Ces propositions fixent notamment un objectif de 0,51 % pour 2010, ce qui donne une moyenne européenne de 0,56 %, afin d'atteindre 0,7 % en 2015. L'UE examinera ces propositions dans les prochains mois afin d'arrêter une décision avant le dialogue de haut niveau de l'Assemblée générale sur le financement du développement, qui se tiendra ici à New York.

15. Nous invitons tous les États membres qui sont en mesure de le faire à respecter les niveaux d'aide publique au développement arrêtés au niveau international, sur les plans quantitatif et qualitatif, et nous saluons les efforts qui ont déjà été consentis en la matière.

16. Tout en œuvrant au financement du développement sur le plan quantitatif, l'UE tient à souligner la nécessité d'améliorer en parallèle la qualité de l'APD et les bonnes pratiques des donateurs, ainsi que la nécessité, pour nos partenaires, de renforcer leur capacité d'absorption et la viabilité économique d'une APD accrue. Lors du forum de haut niveau sur l'harmonisation qui s'est tenu récemment à Paris, l'UE s'est engagée à améliorer la qualité de l'aide qu'elle fournit, à rationaliser ses procédures et à adopter des objectifs spécifiques contraignants en vue de réaliser des progrès rapides et substantiels. Nous encourageons les autres parties, pays donateurs et pays partenaires, à adopter une approche analogue afin de mettre pleinement en œuvre la déclaration de Paris. L'UE demande aussi instamment aux fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies, ainsi qu'aux institutions financières internationales, de participer au programme d'harmonisation. Cela suppose notamment de renforcer le système des coordinateurs résidents, en fondant le financement des donateurs sur une matrice appropriée des résultats du plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, ayant fait l'objet d'un accord avec les gouvernements hôtes, et sur le soutien régional global que les institutions des Nations Unies apportent aux équipes de pays de l'ONU.

17. Outre un accroissement des niveaux de l'APD, l'UE partage le point de vue selon lequel, pour réaliser les OMD, nous avons besoin de mécanismes de financement innovants. Plusieurs initiatives ont été présentées à cet égard. L'UE a apporté son soutien à la déclaration adoptée à New York le 20 septembre dernier.

18. Afin d'augmenter les niveaux de financement du développement, l'UE étudie des sources de financement innovantes en vue d'assurer des flux complémentaires stables et prévisibles, y compris la facilité de financement internationale, des taxes de solidarité internationale qui seraient appliquées au niveau national et coordonnées au plan international ainsi que des sources de contributions volontaires. L'UE se félicite de l'appel lancé par le Secrétaire général en faveur d'une action énergique dans ce domaine et du lancement de projets pilotes.

19. À cet égard, il est important d'évaluer les avantages escomptés de telles initiatives par rapport aux conséquences négatives qu'elles pourraient avoir entre autres pour la prévisibilité des flux financiers, l'efficacité de l'aide et la maîtrise de leur destin par les pays.

20. Nous restons déterminés à trouver des solutions au problème du poids insupportable de la dette et demeurons attachés à l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés - les PPTE, qui a permis d'accomplir des progrès substantiels. Les États membres de l'UE ont fourni environ 60 % du financement. Il est toutefois essentiel que nous nous penchions sur la question de la dette multilatérale, ainsi que sur celle de la viabilité à long terme de la dette des pays à faible revenu, en tenant compte en particulier du fait que certains pays qui ont quitté le groupe des PPTE demeurent dans des situations d'endettement grave ou retrouvent des ratios d'endettement supérieurs au seuil de viabilité. La viabilité à long terme de la dette reste une condition essentielle de la stabilité économique, de la croissance et du développement, et l'allégement de la dette fournit un financement prévisible à long terme à l'appui de plans élaborés et exécutés par les pays concernés. À cet égard, nous nous félicitons des progrès accomplis par le FMI et la Banque mondiale en ce qui concerne l'élaboration d'un cadre pour la viabilité de la dette, ainsi que de ceux accomplis par le G7 dans l'étude de nouvelles stratégies destinées à faire face à la dette multilatérale des pays à faible revenu.

21. Pour ce qui est des discussions relatives à un allégement supplémentaire de la dette multilatérale, l'UE insiste sur le fait:

a) que cet allégement devrait être cohérent avec l'initiative PPTE;

b) qu'il devrait compléter et non remplacer les autres sources de financement;

c) qu'il devrait être accordé de manière équitable aux pays qui en ont le plus besoin pour assurer la viabilité de leur dette; et

d) qu'il devrait rester clairement lié aux normes de bonne gouvernance après une analyse approfondie de la situation du pays.

22. Un système commercial multilatéral réglementé, ouvert et équitable constitue un puissant moteur de croissance économique, en particulier lorsqu'il s'accompagne d'une aide au développement et de stratégies nationales, comme l'indique le rapport du Secrétaire général. Nous encourageons fortement la mobilisation du commerce international en tant qu'outil de développement, associé à une politique commerciale qui soit en accord avec les autres priorités en matière de développement et de réduction de la pauvreté.

23. Le cycle de Doha sur le développement dans le cadre de l'OMC place le développement au cœur des négociations. Nous estimons, comme le Secrétaire général, que la réunion ministérielle de l'OMC qui se tiendra à Hong Kong en décembre offre une occasion qu'il ne faut pas laisser passer, et nous nous félicitons de l'appel lancé par le Secrétaire général en vue de mener rapidement à bonne fin les négociations d'une manière qui permette de concrétiser ces promesses en matière de développement.

24. L'UE se félicite également de l'appel lancé par le Secrétaire général aux États membres afin qu'ils mettent en œuvre l'engagement pris lors de la troisième conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés tenue à Bruxelles, qu'ils améliorent l'accès au marché et, comme l'UE, qu'ils assurent un accès en franchise de droits et hors contingent pour toutes les exportations provenant des pays les moins avancés.

25. Nous convenons également de la nécessité de renforcer les capacités et d'investir dans les infrastructures liées au commerce. On s 'accorde de plus en plus à reconnaître que de nombreux pays en développement seront confrontés à des coûts d 'ajustement pour relever le défi de leur pleine intégration dans le système commercial multilatéral et récolter les fruits de la croissance liée à la libéralisation des échanges, qui résulte elle-même des négociations sur le programme de Doha pour le développement menées dans le cadre de l'OMC. Un soutien à cet égard est nécessaire, particulièrement en faveur des plus vulnérables. L 'ajustement et la croissance économiques fondés sur le commerce ne seront possibles que si les fonds destinés à financer l 'aide liée au commerce sont sensiblement accrus et l 'offre renforcée. L'UE est fermement déterminée à fournir aux pays en développement une aide liée au commerce qui soit renforcée et plus efficace.


Monsieur le président,

26. En ce qui concerne les initiatives en matière de "gains rapides", l'UE souligne qu'il faut intégrer ces types de propositions dans des stratégies de développement à long terme afin d'en assurer la viabilité. De manière générale, l'UE pourrait apporter son soutien aux initiatives en matière de "gains rapides" lorsque celles-ci sont définies et proposées par les pays en développement eux﷓mêmes. Ces initiatives ne devraient pas nuire à l'environnement, à la base des ressources naturelles et au développement à long terme de ces pays.

27. L'UE soutient fermement l'attention accordée à la lutte contre le VIH/SIDA et les recommandations faites en la matière. Nous continuons en 2005 à faire du VIH/SIDA une priorité globale de la politique de l'UE, en mettant l'accent sur une augmentation du financement des moyens de lutte et une amélioration de la coordination et de l'harmonisation. Nous veillerons à ce que les États membres de l'UE adoptent une approche cohérente en vue de lutter contre l'épidémie, et nous examinerons un nouveau programme d'action de l'UE relatif aux maladies liées à la pauvreté, y compris le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme.

28. Trois aspects de l'action méritent une attention particulière: l'importance que revêt le maintien de la dynamique en matière de prévention du VIH/SIDA, la nécessité de mener des recherches pour mettre au point de nouvelles techniques de prévention du VIH, en particulier les vaccins et les microbicides contre le VIH/SIDA, et la nécessité, pour les États membres de l'UE, d'accélérer les efforts visant à généraliser l'accès à un traitement rétroviral afin de répondre aux besoins des enfants contaminés et touchés par le VIH/SIDA.

29. Il nous faut redoubler d'efforts dans la lutte contre le VIH/SIDA, notamment en augmentant durablement les ressources, qui doivent être utilisées plus efficacement, ce qui nécessite un travail de coordination renforcé de la part de l'ONUSIDA. Nous attendons avec intérêt la réunion de haut niveau de l'Assemblée générale prévue pour le 2 juin, et nous nous réjouissons à la perspective du réapprovisionnement du fonds mondial en septembre.

30. Comme durant la 49ème session de la Commission de la condition de la femme, l'UE réaffirme son soutien résolu et son engagement en faveur d'une mise en œuvre pleine et effective de la déclaration et du programme d 'action de Pékin, ainsi que du document final de la 23ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies et des conclusions adoptées lors des sessions de la Commission de la condition de la femme depuis Pékin.

31. L'égalité entre les sexes constitue un but important en soi, et elle est essentielle à la réalisation de tous les objectifs du Millénaire pour le développement. Nous sommes convaincus que cette question devrait faire partie intégrante de l'examen de haut niveau de la déclaration du Millénaire, ainsi que des OMD. L'égalité entre les sexes est, selon nous, un élément fondamental pour parvenir au plein emploi et à la croissance économique, pour renforcer la protection sociale et pour éliminer la pauvreté.

32. Nous reconnaissons également que des progrès en matière d'égalité entre hommes et femmes ont été accomplis au cours des dix dernières années. Néanmoins, l'inégalité entre les sexes reste une réalité et il subsiste, dans la plupart des domaines stratégiques du programme d 'action de Pékin, de nombreux obstacles à l'égalité entre les sexes ainsi qu'à l'amélioration de la condition des femmes et à leur autonomisation. L'UE est d'avis que l'égalité entre les sexes devrait faire l'objet d'un examen plus détaillé en septembre et que les résultats des travaux du sommet devraient accorder à cette question la place qui lui revient. Nous souhaitons également rappeler à cet égard la résolution intitulée "Intégration d 'une démarche soucieuse de l 'égalité entre les sexes dans les politiques et programmes nationaux", qui a été adoptée lors de la 49ème session de la Commission de la condition de la femme.

33. L'UE tient à exprimer son soutien à la proposition qui consiste à mettre la recherche scientifique au service du développement et à aller plus loin aux niveaux international, régional et national dans le soutien aux activités de recherche et de développement qui visent à répondre aux besoins particuliers des populations pauvres dans le domaine de la santé, notamment en matière de prévention et de traitement du VIH/SIDA, et dans les domaines de l'agriculture, de la gestion des ressources naturelles et de l'environnement, de l'énergie et du climat.

34. À cet égard, nous rappelons qu'il est important d'appliquer le plan de mise en œuvre de Johannesburg adopté lors du sommet mondial sur le développement durable et notamment les décisions en matière de recherche qui y figurent.

35. L'UE partage l'avis du Secrétaire général selon lequel les technologies de l'information et de la communication peuvent contribuer d'une manière significative à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

36. Soucieuse d'un développement réellement durable, l'UE tient à exprimer sa satisfaction pour l'attention accordée dans le rapport du Secrétaire général aux questions environnementales, dont la désertification, la biodiversité, les changements climatiques et la gouvernance internationale dans le domaine de l'environnement.

37. L'UE se félicite en particulier des recommandations relatives aux changements climatiques et partage l'idée selon laquelle il faudra continuer d'agir au-delà de l'année 2012, qui correspond à la première période d'engagement prévue par le protocole de Kyoto. L'UE tient à cet égard à souligner l'importance d'un accroissement de l'efficacité énergétique, d'une utilisation accrue des sources d'énergie renouvelables et d'une suppression progressive des aides aux combustibles fossiles. Nous invitons les États qui ne l'ont pas encore fait à procéder à la ratification du protocole de Kyoto.

38. Nous nous félicitons tout particulièrement de la proposition du Secrétaire général en faveur d'une meilleure gouvernance internationale dans le domaine de l'environnement. À cet égard, l'UE est également favorable à une structure plus intégrée permettant d'établir les normes en matière d'environnement, de mener des débats scientifiques et de suivre l'application des traités.

39. Comme l'indique le Secrétaire général, les activités menées dans les pays dans le domaine de l'environnement devraient profiter d'une meilleure synergie entre les institutions de l'ONU, qui permette d'appliquer au développement durable une démarche intégrée.


Monsieur le président,

40. L'UE tient à souligner que la prévention des catastrophes naturelles, notamment par la réduction de la vulnérabilité et la création d'une capacité de résistance aux catastrophes naturelles, est étroitement liée à la mise en œuvre des OMD. À cet égard, nous partageons l'idée selon laquelle la prévention des catastrophes naturelles doit devenir une partie intégrante du programme de développement durable.

41. Dans cet ordre d'idées, l'UE tient à rappeler les résolutions adoptées lors de la conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles qui s'est tenue à Kobé et en particulier la déclaration de Hyogo et le cadre d'action de Hyogo 2005-2015.

42. Il convient de mettre tout particulièrement l'accent sur une approche multirisques intégrée en matière de prévention et d'atténuation des catastrophes et de préparation et de réduction de la vulnérabilité aux catastrophes; l'accent sera mis aussi sur le développement et le renforcement des institutions, des mécanismes et des capacités qui contribuent d'une manière systématique à la création d'une capacité de résistance aux dangers à tous les niveaux.

43. Les systèmes d'alerte rapide constituent un élément essentiel des capacités de réaction rapide en cas de catastrophe naturelle. L'UE encourage l'ONU à jouer un rôle de premier plan dans les efforts de coordination de la mise en place de systèmes d'alerte rapide.

44. Dans ce contexte, l'UE souligne la nécessité de renforcer le rôle que l'ONU joue d'une manière générale dans la fourniture de l'aide humanitaire.


Monsieur le président,

45. Bien que nous soyons conscients de la nécessité d'accroître l'APD, il convient d'examiner de manière plus approfondie la possibilité d'accroître rapidement l'APD pour certains pays sur la base de la qualité de leur gestion publique et de leur bonne capacité d'absorption.

46. Gardant à l'esprit le consensus de Monterrey, l'UE est disposée à examiner des moyens d'accroître son aide en faveur des pays qui se montrent déterminés à créer l'environnement adéquat et mettent en place des stratégies de réduction de la pauvreté. Nous devrions cependant veiller à ce que cette réalisation accélérée des objectifs ne se fasse pas au détriment des pays les plus pauvres, y compris les États fragiles, et des populations les plus pauvres.

47. L'Union européenne souhaiterait également que soient mises en évidence et traitées en tant que questions fondamentales les notions de respect de l'État de droit et de choix fondés sur les droits de l'homme en vue de favoriser une croissance économique et un développement durables, de bonne gestion des affaires publiques, de démocratie et de droits de l'homme, ainsi que la nécessité d'intensifier les efforts visant à combattre la corruption à tous les niveaux.


Monsieur le président,

48. La réalisation de ce programme ambitieux en matière de développement suppose un système des Nations Unies qui soit en mesure de s'acquitter efficacement de ses missions. Nous partageons les propos du Secrétaire général, qui estime que "la cohésion et l 'efficacité des services rendus par le système des Nations Unies dans son ensemble ne sont pas encore à la mesure de ce dont ont besoin et méritent les citoyens du monde". Nous attendons avec intérêt d'examiner cette question lors des consultations que nous devons avoir dans le cadre du module IV.

49. Lors de notre débat sur le module "Vivre dans la dignité", l'UE a réaffirmé son engagement en faveur du droit au développement. Nous sommes aujourd'hui en mesure de montrer, à travers les mesures concrètes que nous avons prises par le passé et celles que nous avons prévues à brève échéance, que l'UE tient ses engagements dans ce domaine fondamental qu'est le développement, ainsi que dans le cadre plus vaste que constituent les dimensions interdépendantes du développement, de la sécurité, des droits de l'homme, de l'État de droit et de la démocratie. Nous attendons avec intérêt d'avoir d'autres discussions fructueuses avec les autres membres de l'ONU.

Je vous remercie de votre attention.

* La Croatie continue à participer au processus de stabilisation et d'association.



Dernière mise à jour de cette page le : 06-05-2005

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