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[Luxembourg 2005 Présidence du Conseil de l'Union européenne]
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Discours
Discours d’Octavie Modert, secrétaire d'État à la Culture du Luxembourg, présidente en exercice du Conseil des ministres de la Culture de l’Union européenne, à l’occasion de l’inauguration de la Fondation Anna Lindh

Date du discours : 20-04-2005

Lieu : Le Caire

Orateur : Octavie Modert

Domaine politique : Affaires générales et Relations extérieures


Mesdames et Messieurs, Distingués Invités,

 Anna Lindh n’est plus, mais nous vivons aujourd’hui la renaissance des idées qu’elle s’employait à promouvoir.

Pour cette raison, c'est un grand honneur pour moi de participer avec vous à la cérémonie d’inauguration de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, au nom de la présidence luxembourgeoise du Conseil des ministres de l’Union européenne. 

La Fondation a pour but de rapprocher les citoyens et les instances de la société civile dans l’ensemble de la région euro-méditerranéenne. On ne pouvait imaginer de consécration plus pertinente des idéaux de l’ancienne ministre suédoise des Affaires étrangères, Anna Lindh, aujourd’hui décédée : pas de fossés, mais des ponts à construire entre les peuples et les cultures! Nous lui sommes redevables de cette vision.

La Fondation Euromed, qui porte son nom, est une pierre angulaire du processus de Barcelone. Nous avons accompli beaucoup de progrès, en terme de dialogue et de coopération entre pays riverains des côtes méridionales de la Méditerranée et entre les États membres de l’Union européenne : nous sommes aujourd’hui à la veille du dixième anniversaire de la déclaration de Barcelone, qui a posé les fondations du partenariat euro-méditerranéen en 1995. La Fondation Anna Lindh jouera un rôle important et deviendra un ingrédient à part entière de ce processus.

L’une des priorités de la présidence luxembourgeoise est la consolidation de l’acquis du processus de Barcelone et l’accomplissement de nouveaux progrès, dans un esprit de partenariat et de co-responsabilité. La Fondation Anna Lindh va apporter une visibilité beaucoup plus importante au partenariat, notamment parce qu’il s’agit de la première initiative financée par des contributions de tous les pays participant au processus de Barcelone. La présidence luxembourgeoise considère à ce titre la création de la Fondation Anna Lindh comme un pas décisif vers la réalisation des dimensions sociale, culturelle et humaine du partenariat, qui constitue un des trois piliers du processus de Barcelone, et par là même comme un progrès important vers la réalisation des objectifs généraux de la déclaration de Barcelone. Nous devons renforcer le processus en promouvant les droits de l’Homme, la tolérance et le respect mutuel, grâce aux échanges culturels et intellectuels et à une vaste participation des sociétés civiles.

Le Luxembourg est depuis toujours un acteur enthousiaste du processus de Barcelone et en particulier de son partenariat social, culturel et humain. Bien que le Luxembourg soit l’un des premiers bailleurs de fonds du budget de la Fondation, notre contribution ne se limite pas, loin s’en faut, à l’aspect financier. "Dialogue des cultures et culture du dialogue" – nous vivons cette devise au quotidien au Luxembourg au Centre culturel de rencontre de Neumünster, qui est l’antenne nationale du réseau des réseaux de la Fondation. La promotion d’une participation active à la société civile correspond également parfaitement aux objectifs de la Fondation Anna Lindh. À cet égard, je rappellerai que le Luxembourg a accueilli cette année le Forum civil Euromed du 1er au 3 avril. Les représentants des sociétés civiles des 35 pays du partenariat ont réaffirmé dans leur déclaration finale l’importance de la coopération culturelle et du dialogue interculturel.

La Fondation Anna Lindh a beau receler un énorme potentiel, nous ne devons pas oublier que sa création n’a pas été aisée. Une quantité formidable d’obstacles administratifs, financiers et, ce n’étaient pas les moindres, politiques ont dû être réglés de la veille de la conférence ministérielle Euromed de Naples en 2003 jusqu’à aujourd’hui. La présidence luxembourgeoise a poursuivi l’œuvre accomplie par les précédentes présidences, italienne, irlandaise et néerlandaise, lors des réunions de hauts fonctionnaires de l’Euromed. Avec l’aide de tous les 35 partenaires, un accord définissant le programme des activités, le budget et les règlements financier et administratif nécessaires au fonctionnement de la Fondation a pu être trouvé.

 

Mesdames et Messieurs,

Il y a quatre ans et demi, le 3 octobre 2000, Anna Lindh inaugurait l’Institut suédois d’Alexandrie. Elle prononçait alors un plaidoyer éloquent en faveur de la compréhension et du rapprochement entre les cultures, qu’elles soient égyptienne ou suédoise, musulmane ou chrétienne, méridionale ou septentrionale.

Contrairement à son amie et successeur, Son Excellence Leila Freivalds, ministre des Affaires étrangères de Suède, je n’ai pas connu Anna Lindh personnellement. La ministre, ma collègue, me l’a décrite non seulement comme une exceptionnelle diplomate, qui œuvrait sans relâche en faveur d’un monde meilleur, mais également comme quelqu’un de très modeste. Personne ne sait donc si elle aurait accepté que son nom soit donné à cette Fondation de son vivant.

Mais je n’ai pas le moindre doute qu’elle adhérerait de tout cœur à l’objectif de la Fondation, c’est à dire la promotion par la culture du dialogue entre les cultures.

Ce dialogue peut prendre de nombreuses formes. Si le partenariat euro-méditerranéen peut favoriser la stabilité de la région méditerranéenne, je pense que la Fondation Anna Lindh, conformément à sa mission de promotion du dialogue interculturel, sera capable de soutenir les efforts de paix et de réconciliation des deux côtés de la Méditerranée dans le sens d’une véritable culture de la paix.

Le dialogue interculturel doit être construit et entretenu. L’histoire est riche en exemples – certains des plus marquants appartiennent d’ailleurs à l’histoire de la ville d’Alexandrie – qui témoignent de l’utilité et de la nécessité de mener un dialogue interculturel et interreligieux. Nous devons nous opposer à tous les extrémismes, affronter et répudier le racisme, toutes les formes de xénophobie, l’islamophobie ou l’antisémitisme. Contredisons le mythe fallacieux d’un soi-disant "choc des civilisations" en affirmant l’antithèse positive d’une "alliance des civilisations" et réaffirmons que le dialogue – sous quelque forme que ce soit – est le mode de prévention des conflits le plus sûr, afin de connaître et comprendre autrui dans le plein respect de nos diversités culturelles.

Le préambule de la constitution de l’UNESCO exprime cela de très belle manière en déclarant que "les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix" et que "la dignité de l’homme exigeant la diffusion de la culture et l’éducation de tous en vue de la justice, de la liberté et de la paix, il y a là, pour toutes les nations, des devoirs sacrés à remplir dans un esprit de mutuelle assistance."

Ce n’est donc pas un hasard si le directeur exécutif de la Fondation Anna Lindh, le Dr Traugott Schoefthaler, a une longue expérience de l’UNESCO. Grâce à ses efforts infatigables et à son dévouement, nous pouvons aujourd’hui inaugurer la Fondation Anna Lindh :  il n’a jamais cessé de croire à son importance et à son potentiel et mérite de ce fait d’être particulièrement salué et félicité aujourd’hui.

Beaucoup d'autres doivent être remerciés de leur soutien moral.  Tout d’abord le gouvernement égyptien, l’Institut suédois d’Alexandrie, l’ambassade des Pays-Bas en Égypte, la Commission européenne, l’équipe du directeur exécutif, le personnel de la Bibliotheca Alexandrina, les membres de la société civile ainsi que les gouvernements et fonctionnaires des 35 pays membres d’Euromed, et enfin tout ceux qui nous ont permis de vivre ce moment spécial. La Fondation va également se mettre au travail afin de réaliser ses objectifs : je tiens à remercier dès maintenant les artistes, écrivains, musiciens, universitaires et tous les autres, jeunes et jeunes de cœur, qui participeront activement à la concrétisation des idées et des idéaux incarnés par la Fondation.


Mesdames et Messieurs, Distingués Invités,

Les valeurs de la Bibliotheca Alexandrina sont la connaissance, la tolérance, le dialogue et la compréhension. On ne pouvait rêver de meilleur cadre pour accueillir une partie de la Fondation Anna Lindh. Ces moyens, employés en sa mémoire et dans l’esprit qui était le sien, seront le ressort de toutes nos activités et de toute notre action sur le plan politique. Je suis convaincue que la Fondation Anna Lindh deviendra le phare de la compréhension et du dialogue interculturels à travers le monde.

 

Merci beaucoup de votre attention.




Dernière mise à jour de cette page le : 07-06-2005

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